Avec vue sur l'Arno de E.M. Forster
( A Room with a view)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : (25 091ème position).
Visites : 7 350 (depuis Novembre 2007)
Plaidoyer pour la liberté de l'individu
La jeune Lucy Honeychurch, fille d'une famille assez respectable, séjourne à Florence en compagnie de Charlotte Bartlett, sa cousine et insupportable vieille fille, qui dès le départ se plaint de ne point avoir vue sur l'Arno de leurs chambres. C'est alors que Monsieur Emerson et son fils George, leur proposent d'échanger leurs suites. D'abord outrée par un comportement aussi familier, Miss Bartlett finit par accepter. La vie se poursuit alors plus ou moins paisiblement dans la pension italienne. Jusqu'à ce que la jeune Lucy vive deux événements des plus perturbants : la vue d'un meurtre dans la rue et l'échange d'un baiser avec le jeune George Emerson. Scandalisée, sa chaperonne l'emmènera loin de Florence.
La seconde partie s'ouvre sur les fiançailles de la jeune fille, revenue en Angleterre, avec Cecil, un jeune homme érudit et pédant, mais d'une condition supérieure. Le lecteur s'apercevra rapidement que cette différence de condition posera problème, notamment par l'attitude condescendante et méprisante du jeune homme à l'égard de la famille et du voisinage de sa fiancée. Et coup de théâtre lorsque ce même Cecil manigancera pour que la villa voisine de celle de sa belle-mère soit louée par le vieil Emerson et son fils. Croyant se prêter à une bonne farce, le jeune homme en fera les frais, car comme vous l'aurez deviné la jeune Lucy et le jeune Emerson sont amoureux. S'ensuivra donc une série de joyeux quiproquos surannés qui mèneront à un heureux dénouement.
Un livre un petit peu suranné de par son cadre et son style d'écriture, parfois indigeste pour un lecteur d'aujourd'hui mais qui malgré tout véhicule des idées modernes : la liberté de choix et d'expression pour une jeune femme, son refus à s'enfermer dans un mariage de convenance auprès d'un mari qui la musèle, la liberté de choisir son époux même si ce choix est désapprouvé par la bonne société, le refus du jugement sur les apparences ou l'appartenance à une certaine société.
E.M. Forster est donc un auteur très moderne en ce début du 20ème siècle. Il n'hésite pas à se moquer de ses compatriotes en ridiculisant leurs comportements à l'étranger mais aussi leur snobisme et la stérilité de leurs manières et jugements.
Les éditions
-
Avec vue sur l'Arno [Texte imprimé] par E.M. Forster traduit de l'anglais par Charles Mauron
de Forster, E.M. Mauron, Charles (Autre)
10-18 / 10-18
ISBN : 9782264005144 ; 2,02 € ; 01/03/1983 ; 287 p. ; Poche -
Avec vue sur l'Arno de E.M. Forster
de Forster, E.M.
10-18
ISBN : 9782264043641 ; 3,48 € ; 23/03/2006 ; 287 p. ; Poche -
Avec vue sur l'Arno
de Forster, E.M. Mauron, Charles (Traducteur)
R. Laffont
ISBN : 9782221203446 ; 9,90 € ; 09/11/2017 ; 368 p. ; Broché
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (5)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Trois baisers et un mariage
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 16 mai 2015
Une fois saisies les subtilités des codes sociaux de l’époque, on lit sans peine ce récit initiatique raconté par un narrateur ironique mais plein de tendresse pour ses personnages. Un bon moment de plaisir.
Un roman qui a mal vieilli ?
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 26 juillet 2009
Un concentré de bonheur !
Critique de Comtesse (Nantes, Inscrite le 28 février 2007, 39 ans) - 2 décembre 2007
Lucy et Charlotte décident alors de quitter Florence pour Rome, où elles retrouvent madame Vyse et son fils Cecil, jeune homme conventionnel qui propose le mariage à Lucy. Cette dernière accepte. Mais...de retour en Angleterre, Lucy retrouve les Emerson... Dès lors, la jeune fille va se retrouver prise au piège entre Cecil, son fiancé droit dans ses bottes et Georges, mélancolique, bohème et passionné. Que décidera t-elle ?
Avec Vue sur l'Arno (Chambre avec vue dans le texte original) est un très beau roman, qui fait partager au lecteur l'évolution des sentiments d'une jeune Anglaise du début du XXe siècle. Lucy, au début victime des principes moraux stricts d'une société très rigoriste, où les femmes n'existent que par l'image que les hommes leur renvoient d'elles-mêmes, va, au contact des Emerson et de l'amour qu'elle a pour Georges, apprendre à se connaître et à trouver où est son bonheur. Lucy l'a compris, on ne vit qu'une fois...
Il y a mieux
Critique de Mademoiselle (, Inscrite le 29 mars 2004, 37 ans) - 28 septembre 2006
Moyen-Âge victorien? Renaissance édouardienne?
Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 14 novembre 2005
La reine Victoria s'est éteinte en 1901, après soixante ans de règne. Son fils Edouard lui succède, ouvrant une nouvelle ère qui verra la société britannique se libérer quelque peu du corset de conventions dans lequel elle a vécu à l'époque victorienne. Issu d'une bonne famille de la bourgeoisie, le jeune Edward Morgan Forster est alors aux premières loges pour observer les changements qui se font jour. D'abord comme étudiant à Cambridge où il côtoie Bertrand Russell, Lytton Strachey, Léonard Woolf, John Maynard Keynes... Et puis au fil de ses voyages en Allemagne, Grèce et Italie, et de ses débuts d'écrivain... "Avec vue sur l'Arno", son troisième roman, publié en 1908, s'inscrit en plein dans cette époque où l'Angleterre connait une forme de renaissance après une période moyenâgeuse. Il y a là une opposition dont E.M. Forster joue avec ingéniosité, avec ingénuité aussi, tout au long du roman, entre le "Moyen-Âge" victorien, sa conception de l'ordre social, sa vision de la condition féminine, son corset de conventions bridant toute émotion, toute forme de spontanéité et de sincérité, et une "Renaissance" associée bien sûr à l'Italie, à une culture qui laisse libre cours aux émotions, à la sincérité... et à la vie sans fards.
"Avec vue sur l'Arno" n'est, à mon avis, pas un très bon roman. La plupart des personnages secondaires sont à peine esquissés, personnages sans épaisseur, réduits à la dimension d'archétypes (E.M. Forster atteindra une bien plus grande profondeur avec "Retour à Howards End", publié trois ans plus tard). Et l'intrigue s'appuie sur une série de coïncidences peu vraisemblables. Mais c'est avant tout un témoignage incontournable sur son époque, d'une lecture très agréable, ce qui ne gâte rien. Le style de Forster est vif et alerte, et d'une ironie douce qui a beaucoup de charme (même si l'on ne peut pas en dire autant de la traduction française, due à Charles Mauron qui a nettement moins bien vieilli que le texte original... l'occasion de plaider pour une réédition des oeuvres de Forster dans une nouvelle traduction?).
Forums: Avec vue sur l'Arno
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Avec vue sur l'Arno".