A son image de Jérôme Ferrari
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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L'effet Ferrari
Ce somptueux roman en forme de requiem pour une photographe défunte est aussi l'occasion d'évoquer le nationalisme corse, la violence des guerres modernes et les liens ambigus qu'entretiennent l'image, la photographie, le réel et la mort.
Mon avis: Jérôme Ferrari est un auteur qu’il m’est toujours difficile de chroniquer. A chaque nouvel opus, j’ai du mal à poser des mots sur mon ressenti. En effet, à la fermeture de ses romans, je suis toujours emballé mais il m’est toujours compliqué de comprendre pourquoi. « A son image » ne déroge pas à la règle.
A l’instar de ses précédentes œuvres, il s’empare de thèmes et y apporte son regard personnel. La guerre est une toile de fond de son histoire. Que ce soit en Yougoslavie avec son excès de cadavres ou en Corse avec son nationalisme décadent, les conflits vont traverser la vie d’Antonia, photographe professionnelle.
Mais ce livre est surtout une ode à la photographie. On sent dans ce texte toute l’admiration que porte l’auteur à cet art. Il essaye de l’analyser, de l’expliquer en le transposant dans le milieu guerrier. Il peut ainsi étudier le rapport entre l’image et la mort. Dans ce contexte particulier, il s’interroge sur l’impuissance du métier de reporter sur ces champs de bataille et sur la limite assez ténue qui existe entre information, intimité et obscénité.
Comme les thèmes abordés ne m’attirent pas outre mesure, comme l’histoire racontée est plutôt banale, après réflexion, je crois que c’est l’écriture de Jérôme Ferrari qui fait la différence. Son style d’une remarquable élégance, parsemé de magnifiques longues phrases, imprime un rythme envoûtant à l’histoire. Parfois maniéré, j’imagine qu’il peut rebuter certains/es lecteurs/rices mais sur moi, il produit un effet fascinant presque mystique.
Comme d’habitude, Jérôme Ferrari a écrit un court roman qui dégage une grande densité littéraire. Grâce à sa plume soignée, il arrive à concentrer les idées et les émotions pour entraîner le lecteur dans son univers. En peu de mots, il pose un œil avisé sur tout ce qui l’entoure : le FLNC et son évolution dans le temps, les guerres et leur utilité mais aussi la religion. En bon professeur de philosophie, il nous amène à nous poser des questions sur des sujets qui ne nous sont pas familiers. Je suis donc une nouvelle fois sous le charme de cet écrivain qui sait transcender la matière de ses histoires pour en faire des créations artistiques.
Les éditions
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A son image
de Ferrari, Jérôme
Actes Sud
ISBN : 9782330109448 ; EUR 19,00 ; 22/08/2018 ; 218 p. ; Broché
Les livres liés
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Plutôt déprimant
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Le parrain -prêtre - d’Antonia, photographe, raconte l’histoire de sa nièce-filleule, qui se termine dans un ravin. Elle est tombée amoureuse d’un indépendantiste corse terroriste qui ne l’a pas rendue très heureuse ; et le reste de sa vie amoureuse n'est pas plus joyeuse. Elle est partie prendre des photos de la guerre de Yougoslavie, puis de mariages, sans jamais vraiment trouver personne pour admirer ses œuvres à leur juste sensibilité et en gagnant à peine sa vie.
Et le parrain revisite sa vie pendant la messe d’enterrement, découpant ses chapitres au gré des parties de la messe… sans que j’y trouve un rapport évident. Cette vie n’est pas enthousiasmante et les personnages peu attachants. Tout cela est plutôt déprimant !
Le style comprend des phrases extrêmement longues.
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L'originalité du récit, et son charme, tient à la forme adoptée par l'auteur : chaque chapitre se réfère au rituel de la cérémonie et aux chants traditionnels, Dies irae, Libera me, Requiem aeternam, etc...Beaucoup d'émotion sincère
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