Comment voyager avec un saumon. Nouveaux pastiches et postiches de Umberto Eco

Comment voyager avec un saumon. Nouveaux pastiches et postiches de Umberto Eco
( Il secondo diario minimo)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Drareg, le 24 février 2001 (Grace-Hollogne, Inscrit le 19 février 2001, 62 ans)
La note : 5 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 14 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 850ème position).
Visites : 10 908  (depuis Novembre 2007)

Comment se passer d'un Umberto Eco

De " Comment manger en avion " à " Comment se préparer à la mort ", Eco nous promène au fil de ses humeurs à travers les faits anecdotiques ou primordiaux qui constituent le trame d'une vie occidentale.
Si le propos est léger et empreint d'humour dans la première partie de l'oeuvre, force est de constater qu'un malaise s'est installé chez le lecteur commun que je suis, lorsque l'auteur, par vanité ou par orgueil, établit des distinctions entre les êtres humains, ou plutôt discrimine ces derniers en fonction de leur appartenance à la caste des élus ou non.
Le roman plaira sans doute aux élitistes, aux parvenus et à BHL tant il s'attaque au petit peuple, tant il s'attaque aux collectionneurs, aux amateurs, aux groupies, aux... lecteurs, et à bien d'autres.
Livre coup de gueule sans aucun doute, mais livre extrême par rapport au message attendu de la part d'un philosophe de sa trempe.
Eco nous a-t-il montré son vrai visage, la traduction de l'italien ne dénature-t-elle pas le propos de l'écrivain, l'opus n'est-il rien d'autre qu'une commande ? Je suis incapable de le dire. Monsieur Eco en tout cas nous doit une revanche.

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Les éditions

  • Comment voyager avec un saumon [Texte imprimé], nouveaux pastiches et postiches Umberto Eco trad. de l'italien par Myriem Bouzaher
    de Eco, Umberto Bouzaher, Myriem (Traducteur)
    le Livre de poche / Le Livre de poche.
    ISBN : 9782253147923 ; 7,40 € ; 01/01/2000 ; 288 p. ; Poche
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A lire et à relire

10 étoiles

Critique de 2SSophie (, Inscrite le 10 mars 2012, 39 ans) - 10 mars 2012

Un petit bijou d'humour ! "Comment voyager en avion" est sans doute l'un de mes préférés. Dans un autre registre, le court texte sur le politiquement correct et l'exploitation des travers de l'idiot du village est pour moi une grande leçon.
J'aime revenir à cet ouvrage périodiquement : nourriture pour rire et penser ...

Drôle !

8 étoiles

Critique de Gnome (Paris, Inscrit le 4 décembre 2010, 53 ans) - 6 décembre 2010

Mon avis :

Je ne savais pas qu'Umberto Eco (Le Pendule de Foucault, Le Nom de la Rose, etc.) était un type si drôle avant de lire ce livre :

Cet ouvrage est un recueil de petits textes tous plus drôles les uns que les autres, traitant de l'absurdité, des petites choses qui nous tracassent sournoisement et de la loi de Murphy (loi de l'emmerdement maximum). Tout est si vrai que vous serez obligés de vous reconnaître dans beaucoup de situations. Tout un chapître est consacré au voyage. J'explose de rire rien qu'en repensant au récit Comment manger en avion... Bon et merveilleusement bien écrit !

plaisir communicatif

7 étoiles

Critique de Mieke Maaike (Bruxelles, Inscrite le 26 juillet 2005, 51 ans) - 1 juillet 2007

Si, pour certains auteurs, écrire relève d'une catharsis pour expier une souffrance, il est certain qu'Umberto Eco ne fait pas partie de cette catégorie d'écrivains. Page après page, on devine Eco écrire le sourire aux lèvres, rire des situations cocasses qu'il imagine, jubiler à chaque trait d'esprit, se délecter de ses trouvailles littéraires.

"Comment voyager avec un saumon" n'est pourtant pas le meilleur de ses livres. Il s'agit plus d'une compilation d'écrits divers, de chroniques courtes, de premiers jets réutilisés et peaufinés dans ses romans, voire récupération de fonds de tiroirs. Néanmoins, je n'ai pas pu rester insensible au plaisir communicatif dont il regorge.

L'opinion de Patryck Froissart

9 étoiles

Critique de FROISSART (St Paul, Inscrit le 20 février 2006, 77 ans) - 15 mai 2007

Titre : Comment voyager avec un saumon
Sous-titre : Nouveaux pastiches et postiches
Auteur : Umberto Eco
Traduit de l’italien par Myriem Bouzaher
Titre original : Il secondo diaro minimo
Editeur : Grasset (1997)
Format : Poche
ISBN : 2253 14792 3


Le lecteur habitué à l’atmosphère sombre et ésotérique qui règne dans Le nom de la rose, ou à la narration gargantuesque, fantaisiste et débridée de Baudolino est surpris par l’apparent badinage des propos de salon, qui peuvent, pris au premier degré, paraître ne pas être très éloignés parfois de simples brèves de comptoir, qui constituent ce recueil d’opinions d’Umberto Eco sur le quotidien de l’homme du 20e siècle.


Chaque chapitre est consacré aux vicissitudes, aux petites difficultés, aux incessantes raisons d’agacement, aux situations ridicules, banales, triviales, journalières que chacun rencontre à toute heure de sa vie, classées méthodiquement en grands thèmes dans un ensemble intitulé Modes d’emploi:
- voyager
- se comprendre
- vivre dans la société du spectacle
- affronter les technologies nouvelles
- être politiquement correct
- utiliser livres et manuscrits
- comprendre la tradition

Dans ces récits, remarques, commentaires et recommandations on retrouve immédiatement l’empreinte, cependant, d’un Umberto Eco à la langue acérée, qui traque d’un regard averti et impitoyable les mille et un travers de la société, en maniant avec art l’humour, l’antiphrase et l’ironie.

Le flot textuel de ces Modes d’emploi est encadré, dans le livre, en amont par une ubuesque mise en scène des rapports militaires intergalactiques dans un futur qui ressemble beaucoup à notre présent, en aval par de savoureux « Fragments de la cacopédie ».

Un régal !

Patryck Froissart, St Benoit, le 15 mai 2007

UNE PERLE

10 étoiles

Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 21 juin 2005

Un livre drôle, prenant, où l'on ne s'ennuie pas un seul instant, et s'il est vrai que parfois on se demande où l'auteur veut aller et où il va nous entraîner, on n'arrête en tous cas pas de se marrer du début à la fin...

Où l'on découvre un ECO bien loin de l'image d'homme sérieux et moralisateur qu'on lui colle d'habitude...

Ah! Comment voyager avec un saumon, lorsque on vous a fait cadeau de celui-ci en Norvège et que vous devez résider quelques jours dans un hôtel anglais avant de rentrer chez vous...

Je vous laisse découvrir la suite, mais si on ne lit qu'une seule histoire de cet ensemble d'articles écrits pour la presse italienne c'est bien celui-là qu'il faut absolument lire!

Très frais, enjoué, cynique, drôle !!!

8 étoiles

Critique de Le petit K.V.Q. (Paris, Inscrit le 8 juillet 2004, 32 ans) - 27 mars 2005

Comment voyager avec un saumon d'Umberto Eco parodie tous les genres. La SF dans son coquin "Galons et Galaxies" (pas la partir la plus réussie selon moi, il se perd par trop dans son délire). Les chroniques pratique dans ses "Modes d'emplois", véritables perles. Même si, au départ, on pourrait croire que ses chroniques sont gratuites, juste rigolotes, elles révèlent un dégoût du monde contemporain et un cynisme dévastateur. Il brocarde les présentateurs télés, les lecteurs, les riches, le politiquement correct (ah, sa relecture du "Petit Chaperon rouge"), tout le monde passe à la moulinette sous sa plume, toujours érudite, ne tombant jamais dans la facilité, en tout cas magnifique. C'est vraiment hilarant (puisque le titre est aquatique, je vais rajouter : de la Baltique). Puis il passe à une partie plus absurde, borgésienne, ce sont les "Fragments de la Cacopédie", plus compliqués. Cela est bien mais plus ardu. Puis "Alexandrie", où il parle de sa ville natale, superbement, rien à dire.

En fin de compte, un livre excellent, ne se bornant pas à un genre...

Mais non !

6 étoiles

Critique de Persée (La Louvière, Inscrit le 29 juin 2001, 73 ans) - 25 juillet 2002

Mais non, Otbest : il faut lire le Pendule de Foucault ! C'est dans ce roman que s'épanouit de "jeu" que l'auteur joue avec le lecteur. A chaque nouveau chapitre, Eco parvient à nous convaincre progressivement du bien-fondé des thèses les plus hasardeuses. Et à la fin du chapitre, il fiche tout par terre en une page. On se jure qu'on ne s'y reprendra plus. Et rebelote ! On finit par admettre qu'on va se faire prendre et pourtant on en redemande.
Quant au fond, nous découvrons que, dans la réflexion intellectuelle ou la démarche spirituelle, le chemin est bordé de précipices attirants car vertigineux. Pour ce qui est du saumon, je le garde au frais.

Et dire que c'est notre société !

7 étoiles

Critique de Otbest (Bruxelles, Inscrit le 28 mai 2001, 68 ans) - 23 juillet 2002

Je n'ai jamais "osé" prendre le "pendule de Foucault" en main du fait qu'on m'avait mis en garde du style bien propre à l'auteur. C'est l'épaisseur du "saumon" (le livre bien sûr) qui m'a incité à le lire et je dois dire que je n'ai absolument pas été déçu par....la première partie. La fin du livre ne m'a pas accroché et je ne suis pas arrivé au bout. Alors, si le style habituel de Eco est comparable à la fin du livre, je laisserai le pendule encore quelques temps sur mon étagère.

Luthomiction jubilatoire ?

7 étoiles

Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 13 juillet 2002

Tout le monde, laudateurs et détracteurs, me semble avoir un peu raison et j’hésite entre l'enthousiasme et l'ennui. Eco nous a fourgué là du tout bon et des fonds de tiroirs. Retenons surtout le meilleur. Dans « Comment réagir aux visages connus », il nous dit : « Au début, les médias nous ont persuadés que l'imaginaire était réel, maintenant ils nous convainquent que le réel est imaginaire, et plus les écrans télé nous donnent à voir de la réalité, plus le quotidien devient cinématographique. »
Dans le meilleur aussi, le portrait de sa ville natale dans le Piémont où il note « Si vous saviez comme on se sent fier en se découvrant fils d'une ville sans rhétorique et sans mythe, sans mission et sans vérité ». Bien d’accord. Et honte « à tous ceux qui sont nés quelque part » (mais là ce n’est plus Eco). Bref, un Eco qui fait un peu dans le genre « luthomiction » (art de pisser dans un violon : le terme est de lui) ce qui ne l’empêche pas de pratiquer l' « orchopercussion » (le terme est encore de lui). Là, je ne traduis pas.

Je ne suis pas arrivé au bout

5 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 3 mai 2001

Umberto Eco est certainement un bon écrivain, j'ai vu toutes les critiques élogieuses pour ce livre mais personnellement je suis complètement passé à côté, et pour tout dire je l'ai abandonné vers la moitié ! Probablement pas un humour qui me convient.

De très bons échos

7 étoiles

Critique de Le Biblio (Waterloo, Inscrit le 4 avril 2001, 47 ans) - 20 avril 2001

On avait aimé "Le Nom de la Rose", "Le Pendule de Foucault"; je ne me suis jamais autant marré sur celui-ci. On trouve ici un Umberto Eco qui s'éclate et qui fait exploser tout son talent. Ce livre-ci est moins est moins casse-tête que les précédents, peut-être pour attirer à lui de nouveaux lecteurs. J'ai particulièrement aimé le chapitre sur les bibliothèques et la manière de servir le lecteur.
Un très bon moment à passer.

Comment voyager...dans notre société

7 étoiles

Critique de Chma (Bruxelles, Inscrite le 5 mars 2001, 53 ans) - 21 mars 2001

Pour une fois qu'U.Eco ecrit un livre mince! Ce qui n'enlève rien de la qualité littéraire.
En bon linguiste érudit, Eco a un style parfois complexe-il est vrai-mais il nous rappelle ainsi que l'on n'écrit pas toujours comme on parle. Dans "Comment voyager avec un saumon", Eco nous brosse le portrait de notre société avec ironie, en parodiant-donc en exagérant- des situations de la vie quotidienne. Toutefois, plus on approche de la fin de l'ouvrage, plus on sent que son naturel de linguiste refait surface, car ses idées sont plus abstraites, plus abruptes à comprendre en première lecture.
Mais comme c'est un livre qui ne se lit pas d'une traite, on prend le temps de savourer ces pastiches.a..

La parole est à la défense

0 étoiles

Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 5 mars 2001

Si je ne remets nullement en question la critique de Drareg, je me dois cependant de préciser une petite chose, c'est un simple avis, c'est simplement mon avis. Umberto Eco écrit un genre, qui n'est ni policier, ni aventure, ni eau de rose, c'est un genre "particulier", c'est un genre qui n'a pas de genre... Il écrit de la littérature, il collectionne les mots, les phrases et les paragraphes pour le plus grand plaisir de l'érudition, pour la syntaxe, pour l'étymologie des mots, en grand amoureux de ceux-ci. Et, si le lecteur partage la même passion, il aime Umberto Eco, si le lecteur préfère les histoires, celles qui ont un sens, un début et une fin, alors, ce lecteur n'aime pas Eco. Mais diantre, laissez les auteurs écrire ce qu'ils veulent pour le public qu'ils veulent ! Umberto Eco est le seul, avec peut-être Lawrence Norfolk, à nous offrir une telle littérature, qu'il en soit remercié.

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