Pleurer des rivières de Alain Jaspard
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Incisif, drôle....et sérieux
« Pleurer des rivières »
roman d'Alain Jaspard
éditions Héloïse d'Ormesson
190 pages
août 2018
Passé la lecture de l'avant propos « naissances » et des deux premières pages, quelque peu déroutante, le lecteur comprend dès le début du premier chapitre qu'il ne s'ennuiera pas.
C'est passionnant, original et incisif.
Nous découvrons la société de celles et de ceux qu'on appelle « les gens du voyage ».
Il y a l'existence difficile, les différences et le mode de vie.
Rien n'est caché , ni masqué, ni le racisme, cette plaie qu'ils subissent et qui ne leur est pas étranger, non plus.
L'un des héros, Franck, gitan d'Argenteuil vit de son travail, jusqu'au jour où il se laisse entraîner dans le vol et la transformation de fils électriques afin de récupérer le cuivre.
L'affaire tourne mal et il se retrouve avec son ami, lui, récidiviste devant le tribunal.
Julien, avocat, commis d'office gagnait bien sa vie en défendant des hommes riches cherchant à payer moins d'impôts. Il déchargeait sa conscience en défendant des pauvres bougres comme ce Franck .
Franck et sa jeune épouse, Mériem ont sept enfants et un huitième s'annonce.
Ils s'aiment, aiment faire l'amour et, croyants, se refusent à faire appel à un avortement, ce qui ne les empêche pas d'essayer la contraception :
« Elle choisit la pilule, l'oublia trois fois sur quatre, Sidney vint au monde. Déçue par la pilule elle se rabattit sur le stérilet, Comme il piquait la bite de Franck il fut artisanalement enlevé, et ainsi naquit Frankie. »
La vie est dure mais les enfants sont tenus, aimés et bien élevés.
« Les plus grands allaient à l'école, ils aimaient pas trop, foutaient un peu le bordel dans le fond de la classe, pratiquaient un absentéisme qui en somme arrangeait les pédagos …. » ils trouveront plus tard de l'occupation et des moyens pour vivre.
La gitane qui a 28 ans, attend son huitième gamin, alors que Séverine, l'épouse de l'avocat n'arrive pas à en faire un seul, malgré toutes les tentatives et même l'aide de la science n'y fait rien.
Il y a là une injustice.....
Cette injustice peut être réparée, il suffit d'un petit arrangement.....
Faut-il continuer à « pleurer des rivières » ?
Avec un rythme parfois effréné, de l'humour à en revendre, beaucoup de tabous mis de côté, l'auteur traite des questions graves de société comme le « vivre ensemble », l'éthique et la morale dominante pour nous appeler à réfléchir.
Chapeau l'artiste !
Jean-François Chalot
Les éditions
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Pleurer des rivières
de Jaspard, Alain
H. d'Ormesson
ISBN : 9782350874746 ; EUR 12,99 ; 23/08/2018 ; 189 p. ; Format Kindle
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Bof
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 28 avril 2023
Le cadeau
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 26 septembre 2019
Ils vivent dans deux caravanes avec leurs 7 enfants.
Franck subvient aux besoins de sa famille honnêtement jusqu’au jour où son ami Sammy lui demande un coup de main pour voler du cuivre sur un tournage. Très réticent, le sens de l’amitié l’oblige à accepter d’aider ce dernier.
Au mauvais endroit au mauvais moment, cela tourne mal ; ils se retrouvent en comparution immédiate.
Franck, papa de bientôt 8 enfants, au casier vierge, est condamné avec sursis. Son avocat commis d’office, Julien Lozachmeur, la cinquantaine sympathique, touché par la voix de Mériem qu’il a informée de l’arrestation de son mari, propose de ramener le jeune homme au camp et accepte même de prendre un café dans la caravane (même pas peur !).
Julien est impressionné par ce jeune couple, leur droiture, leur sens de l’honneur.
Il retrouve ensuite son épouse Séverine, auteure à succès de livres pour enfants qui, elle, désespère d’être maman un jour.
Et c’est encore Sammy qui aura "la bonne idée". "Une idée, au début, c’est rien du tout, une p’tite graine minuscule, enfouie dans le crâne, planquée dans le cortex, oubliée entre deux pensées, qui n’arrive pas à germer. Et puis un jour, va savoir pourquoi, elle se réveille…. "
Avec une écriture puissante, presque agressive, l’auteur confronte deux sociétés aux codes différents, propose des personnages forts et très attachants.
Si la mise en place du décor m’a paru un peu longue, j’ai admiré la construction, le crescendo qui maintient l’intérêt ainsi qu’une analyse pertinente et touchante des relations humaines.
Une belle découverte.
Bon page turner
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 62 ans) - 17 juillet 2019
Ed. Héloïse d'Ormesson.
Bonjour les fous de lectures ...
Voici un bon petit "page turner " à lire cet été.
Il y a Franck, gitan, époux de Mériem et père de 7 enfants, un huitième est en préparation.
Franck est ferrailleur, vivote et est heureux.
Suite à un vol de cuivre qui tourne mal, Franck va être défendu par Julien. Julien est un célèbre avocat qui plaide dans les beaux quartiers mais qui de temps en temps défend les causes perdues.
Julien est le compagnon de Séverine.
Séverine ne sait pas avoir d'enfant .. Mériem en a bientôt 8 ... Et c'est là que tout dérape !!!
Voici une histoire rondement menée. Pas de temps morts, nous sommes emportés par l'action et on a envie de savoir comment tout cela va se terminer.
La plume est jolie et d'emblée on trouve tout ce petit monde bien sympathique.
Un roman tendre, généreux, drôle par moment, rythmé juste comme il faut.
Un roman pas prise de tête .. l'idéal pour se déconnecter quelques heures .
Premier roman .. réussite.
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