Une histoire des temps à venir de Herbert George Wells

Une histoire des temps à venir de Herbert George Wells
(A story of the days to come)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Tistou, le 23 août 2018 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 7 étoiles
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Au XXIIème siècle

Voici ce que pouvait écrire un homme doué de raison et se penchant sur l’avenir à la toute fin du XIXème siècle, en 1897 plus précisément puisque c’est à cette date que H.G. Wells publia « Une histoire des temps à venir » :

« Le monde, dit-on, a plus changé entre les années 1800 et 1900 qu’il ne l’avait fait dans les cinq cents ans qui précédèrent. Ce siècle, le XIXème, fut l’aube d’une nouvelle époque dans l’histoire de l’humanité – l’époque des grandes cités, la fin de la vie éparse dans les campagnes. »

Ca ne vous rappelle rien ?
Puis voici ce que le même H.G. Wells, cette fois ci en état de prospective, écrit :

« Pourtant les développements du XIXème siècle n’étaient que l’aube d’un nouvel ordre des choses. Les premières grandes cités des temps nouveaux furent horriblement incommodes, assombries par des brouillards fumeux, malsaines et bruyantes ; mais la découverte de nouvelles méthodes de construction et de chauffage changea tout cela. De 1900 à l’an 2000, la marche de l’évolution fut encore plus rapide, et de l’an 2000 à 2100 le progrès continuellement accéléré des inventions humaines fit paraître enfin le XIXème siècle comme la vision incroyable d’une époque idyllique et tranquille. »

Dans l’ensemble, de la justesse dans les grandes lignes, des accrocs dans les détails, forcément, ces détails dont on dit que le diable s’y niche !
L’histoire de « Une histoire des temps à venir » ressemble fort à celle racontée plus tard par René Barjavel dans « Ravage ». Une histoire des plus communes d’amours contrariées qui permet à l’auteur de mettre le doigt sur les singularités d’une société.
Elle lui ressemble donc, ainsi que les tenants et aboutissants, ainsi que la vision globalement tragique du futur tel que le pressentent H.G. Wells et René Barjavel par exemple, sans qu’on puisse dire si c’est Wells qui a fait école, ou si c’est la pente naturelle pour qui imagine le futur de ne voir que du noir et globalement des sociétés toujours davantage totalitaires (totalitaires pour le bien d’une frange de la population, s’entend ! Le totalitarisme ne se refait pas).
Au crédit de la première hypothèse , celle de Wells faisant école ; l’antériorité (1897 contre …). Il s’agit de l’histoire de Denton et Elisabeth Mwres (Mwres, nom dans lequel Wells voit la déformation future du nom de Mornis). Ils s’aiment, ne font pas partie de la même classe : Denton est middle-class quand Elisabeth est de la classe des privilégiés, et le père d’Elisabeth s’oppose à leur amour (qui, au passage, dans sa notion romantique, n’existe plus à cette «époque). Pour rester ensemble, ils ne reculent pas devant le déclassement, devenant de simples outils de production dans cette société totalitaire, mais H.G. Wells fera intervenir une fin … aménagée.
Dans cette partie concernant des êtres humains réduits à leur capacité de travail, on pense aussi à « Silo » de Howey Hugh, avec encore une fois l’antériorité pour H.G. Wells, le papa de la S.F. au sens global. Une chose est certaine, tous ces braves auteurs de S.F. ne voient pas un usage libérateur et épanouissant du progrès pour l’homme mais bien plutôt un asservissement général et une voie royale pour le totalitarisme.

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