La contrevie de Philip Roth
(The Counterlife)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Qui est qui ?
Deux frères, Henry et Nathan Zuckerman. L'un est dentiste, l’autre est écrivain. Ils courent tous les deux après leur identité, leur vraie vie.
Henry semble être un mari et père modèle. Tous les soirs, à la fermeture du cabinet, il saute son assistante en jouant à être Henry Zuckerman, alors qu’elle joue à être l'assistante. Elle lui dit : « Pourquoi est-ce si excitant quand tout ce que nous feignons d’être est précisément ce que nous sommes ? ».
En plus, il y a Maria… Maria, une de ses patientes qui vient faire l'amour avec lui dans le lit de sa femme. Maria qu’Henry aime et avec laquelle il joue aussi, il est le client et elle est la putain.
Mais voilà, Henry a une déficience cardiaque qui tend à le rendre impuissant. Inadmissible à son âge !. Alors, il se fait opérer, mais supporte mal les suites psychologiques de l'opération.
Nathan, lui, déclare vivre une vie fictive, celle de ses écrits. Il s'est déjà mis en froid avec ses parents pour avoir écrit leur vie et sa jeunesse avec eux. Henry lui a d'ailleurs dit que son livre était responsable de la mort de leur père !
N'oublions pas que Philip Roth a aussi décrit sa famille dans « Portnoy et son complexe ». Il est clair que Nathan est le double de Roth ! Henry, en Isra‘l, huit mois après l’opération, avait fait une énorme découverte sur lui-même. Assis sur une marche contre une école, il entendit les chants des enfants en hébreux. Il ne comprenait pas un traître mot, mais « Et, quand je les entendis, il y eut en moi un élan, une révélation – à la racine, à la racine même de ma vie, j’étais eux. J'avais toujours été eux. » De ce moment il déprime encore plus et finit par décider qu'il va s'installer en Israël. Il abandonne toute sa vie, femme, enfants, cabinet, assistante à la bouche si accueillante, tout !.
Là, il deviendra un de ces Juifs dur et intransigeant que Nathan hait. Nathan tente de la ramener, mais rien n’y fait. D’ailleurs, lui aussi, est lancé dans une nouvelle aventure avec une femme. Etrange !… Elle s’appelle aussi Maria, est anglaise, et est aussi mariée. Nathan va également ressentir un début d'impuissance et décidera aussi de se faire opérer. Qui vit la vie de qui dans cette histoire ?. Qui est qui ?… D'ailleurs, de son avion El Al, en route vers Londres, Nathan écrit une lettre à son frère qu'il vient de quitter et dit : « L’imagination traîtresse est le créateur de chacun – nous sommes tous une invention d’autrui, tous une illusion qui produit l’illusion d'autrui. Nous sommes tous nos créateurs réciproques. »
La mort semble être la solution finale à tous ces problèmes…Il vous reste à découvrir toute cette histoire et vous ne manquerez pas de surprises, ni de raisons de vous régaler.
Un excellent livre de Philip Roth, qui n'a pas pour habitude de nous décevoir !
Les éditions
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La contrevie [Texte imprimé] Philip Roth trad. de l'anglais par Michel Waldberg
de Roth, Philip Waldberg, Michel (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070384105 ; 1,75 € ; 17/09/1991 ; 434 p. ; Poche -
La contrevie
de Roth, Philip Kamoun, Josée (Traducteur)
Gallimard
ISBN : 9782070342990 ; 9,70 € ; 12/12/2006 ; 451 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (5)
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Trop illusoire
Critique de Monde Vrai (Long Beach, Inscrit le 6 décembre 2011, - ans) - 21 décembre 2011
D'autre part il est vrai que Roth, ce juif New-Yorkais, cet ange noir, ce complexe lettré, est très autocritique tout en percevant la complexité de l'âme humaine; qui est en comme chacun sait au fond bien souvent attirée par les imperfections et rarement heureuse quand tout va bien. C'est donc la raison pour laquelle j'inclus l'erreur dans ma critique, tout le monde peut se tromper et surtout les imbéciles ne changent pas d'avis, en général, ou alors après un procès. Et puis Roth n'est ni trop suiviste ou grégaire, il faut bien dire qu'il est américain et donc pragmatique, il passe rarement à coté des détails fondamentaux comme un bobo écrivain qui se fait de l'autofiction, il connaît l'importance de l'argent et du sacré dans la vie et dans chaque relation des gens, la violence de l'inculte, le crétinisme récompensé et placé au plus haut à chaque moment, avec cette hystérie au quotidien des petits, qu'on doit tous endurer et supporter parfois, bref le bassement matérialiste qui rend parfois notre vie un peu plus incertaine en cet immense parking géant qu'est la Terre, en définitive: C'est pourquoi je relirais certainement ce livre, sans doute, un jour.
[Un extrait]
- Tu n'y est pas du tout. Le diable de moi, oublie-moi.
(...)
"La vraie vie est ailleurs."
La contrevie, confuse et loin du talent habituel de Roth
Critique de Rabouki (, Inscrit le 7 août 2006, 64 ans) - 7 août 2006
Assez brillant bien qu'un peu sinueux
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 8 juillet 2006
L'auteur utilise la méthode de la caméra embarquée, voire intégrée, à la subtilité près que le porteur change : en effet, les narrateurs se succèdent. Je trouve le procédé assez fort, bien que, du même coup, le caractère non linéaire du roman n'en rende pas toujours sa lecture aisée, ce qui peut gêner. On doit se demander, au début de chaque chapitre, quel personnage prend la plume.
C'est une bonne introduction au problème juif, ultra-complète : tous les arguments sont exposés, tous les types de positions et les clichés.
Je n'ai pas lu Opération Shylock, que je n'ai pas encore réussi à trouver, et ne suis donc pas pour l'heure en mesure d'en apporter une comparaison.
Pour moi aussi
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 17 août 2002
mises en abyme
Critique de Pistache (Bruxelles, Inscrite le 21 juillet 2002, 51 ans) - 13 août 2002
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