Beowulf de Anonyme
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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le mythe nordique par excellence
Ce fabuleux poème, une épopée en fait, est le seul texte intégral jamais publié dans une langue germanique, de tradition orale, qui fut vraisemblablement élaboré au VIIè siècle (mais peut-être est-il antérieur) avant d'être fixé par écrit au Xè siècle par des scribes saxons. Pour cette raison, Beowulf appartient à la littérature anglo-saxonne bien que ses racines puisent dans le monde viking.
Le livre se divise en deux parties. La première est consacrée à l'étude de l'oeuvre par Jean Queval, dont le travail de traduction est superbe. La seconde est le poème proprement dit.
L'épopée de Beowulf prend place dans le Gotaland actuel puis au Danemark où le héros se rend afin d'y tuer le monstre Grendel qui terrorise le peuple du roi Hrothgar depuis douze hivers. Le monstre épouvantable qui dévore ses victimes trouve enfin son maitre, et dans sa fureur, le guerrier Goth anéantit également la mère du monstre, ce qui n'est pas le moindre de ses exploits. De retour au pays, le destin de Beowulf sera scellé dans un ultime affrontement avec un dragon, gardien d'un trésor.
On y retrouve évidemment les caractéristiques propres aux mythes scandinaves et notamment cette notion de fatalité toujours liée au royaume d'Odin. Le héros, bien qu'accomplissant de grands exploits, ne prétend à aucun moment à l'immortalité. Il acceptera sa mort à l'heure venue. L'introduction de Queval est certes intéressante, mais je ne peux qu'encourager les futurs lecteurs à s'intéresser également à l'Edda poétique ou quelques ouvrages de vulgarisation sur les sagas scandinaves (de Régis Boyer par exemple) afin d'accéder à une meilleure compréhension de l'oeuvre. Il serait dommage en effet de ne voir en Beowulf qu'un conte fantastique, qui servit de modèle à Tolkien ou Borges.
Mon seul regret est que personne n'a tenté de restituer Beowulf dans sa forme paienne. Lorsque les scribes traduisirent la légende, ils y incorporèrent logiquement les références à la religion chrétienne. Beowulf invoque Dieu, et non Odin. Il est malheureux de voir que tant d'épopées, de lais ou de poèmes épiques ont été dénaturés par les traducteurs chrétiens de la première heure qui ont cru bon d'éradiquer les référence paiennes de ces textes anciens ; nous y perdons une certaine forme de beauté.
Beowulf ne s'adresse pas qu'aux étudiants d'université, aux linguistes ou autres sommités, mais aussi aux amoureux des mythes. Beowulf est l'un des fondements littéraires du nord de l'Europe, et meme s'il ne peut égaler des oeuvres maitresses comme l'Illiade ou l'Odyssée, il reste néanmoins un indispensable, au meme titre que la légende Arthurienne, la chanson des Nibelungen, ou la chanson de Roland.
C'est beau, étrange et ancien. Je me suis laissée envoûtée dès ma première lecture il y a quelques années, et je le relis parfois, ou le raconte, à d'autres, pour que la magie dure toujours.
Les éditions
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Beowulf [Texte imprimé] édition revue, nouvelle traduction, introduction et notes de André Crépin
de Crépin, André (Editeur scientifique)
le Livre de poche / Lettres gothiques (Paris)
ISBN : 9782253082439 ; 7,10 € ; 08/11/2007 ; 254 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (2)
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Beowulf
Critique de Oburoni (Waltham Cross, Inscrit le 14 septembre 2008, 41 ans) - 29 octobre 2010
D'une importance historique considérable (il s'agit d'un des seuls textes en vieil anglais qui nous soit parvenu), il s'agit aussi d'une aventure dont la beauté coupe le souffle et fait rêver.
Héros parti délivrer un peuple d'un tyran monstrueux, qu'il tue dans un combat singulier avant de tuer sa mère -une sorcière maléfique tout aussi puissante- Beowulf, plus tard devenu roi, sera finalement tué lors d'un duel contre un dragon, d'où ni lui ni l'immonde créature ne réchappent vivant.
L'histoire est simple mais, destinée à être écoutée et non lue, la façon dont elle est racontée est absolument magique. Les métaphore se succèdent dans de superbes élans d'imagination. Le Bien affronte le Mal dans des combats sauvages et sans merci. Les vers se déploient et frappent l'imagination comme le fracas de boucliers et d'épées dans la fureur d'une bataille.
Si la mort de Beowulf, guerrier à la force surhumaine, modeste mais possédé par le sens de l'honneur et du devoir envers son peuple, est tragique, elle ne fait que rajouter à son héroïsme et à la beauté poétique certaine du texte.
Tout est fictif et pourtant ! On se prend à rêver : il y a longtemps, bien longtemps, un guerrier était offert aux flammes d'un bûcher funéraire païen; sa saga, elle, continuera à résonner à travers les siècles.
déception
Critique de PrinceX (, Inscrite le 8 avril 2008, 38 ans) - 13 mai 2008
Je déconseille fortement cet ouvrage à ceux qui s'interessent à ce héros et les inveite à ce tourner vers d'autres ouvrages.
Cependant, ce qui reste fort appréciable est la documentation contenue au début du livre sur cette légende et la langue dans laquelle elle a été écrite.
De même, cette histoire plaira aux amateurs de combats médiévaux, car il ne s'agit que de cela dans ce livre et aussi de l'honneur chevaleresque.
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