Le Château de Franz Kafka

Le Château de Franz Kafka
(Das Schloß)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par CCRIDER, le 3 juin 2004 (OTHIS, Inscrit le 10 janvier 2004, 76 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 14 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 023ème position).
Visites : 15 287  (depuis Novembre 2007)

Du Kafka puissance 4 !

"Le Château" est le dernier roman de Franz Kafka et à mon sens l'un de ses trois meilleurs avec "le Procès" et "la Métamorphose" .
Le héros nommé K qui est bien sûr la démarque de Kafka lui-même , se présente comme un arpenteur et déclare avoir été convoqué par le comte West-West , le seigneur tout puissant de la contrée . En fait le Chateau n'a convoqué personne , mais il se contente d'enregistrer la déclaration de K . Pour tout le monde , K devient donc Monsieur l'arpenteur . Il pourrait exercer ses talents et amener chacun à reconnaitre ses qualités et son utilité pour la société s'il n'était bloqué sur le désir d'une reconnaissance officielle de la part du Chateau . Les paysans en fait , lui sont hostiles car ils considèrent que l'art de l'arpentage est plutôt dangereux , voire subversif . Bien sûr , K court vers un échec inévitable , il se retrouve dans l'éternelle situation de Kafka , l'exilé , l'étranger absolu et même trois fois rejeté puisque juif , issu d'un milieu aisé ( son père était commerçant ) et germanophone ( langue de l'occupant) . Il se réfugie dans une oeuvre virtuelle : l'arpentage dans les deux sens du terme est , bien sûr l'allégorie de la Littérature . Il est victime de la solitude absolue . Ce thème se retrouve partout chez Kafka . K est un rêveur incorrigible et ridicule . Il passe son temps à attendre les messages que Barnabé doit lui transmettre en provenance du Chateau . K est dans la position du croyant , de celui qui se place lui-même dans la soumission à l'autorité et Barnabé n'apporte que le mensonge car ce n'est qu'un enfant impuissant et les lettres ne sont que paperasses poussiéreuses sans véritable expéditeur ni destinataire .
Nous voilà dans l'absurde et le fantastique absolu mais quotidien ou banal si vous préférez et en cela , Kafka nous touche . Son livre peut sembler hermétique au premier abord pourtant , il apparait plein de vie et de sincérité . L'auteur y a tout mis de lui-même dans une sorte de psychanalyse un peu hermétique et prêtant à toutes les interprétations . Le Chateau est son livre le plus achevé , son testament en quelque sorte . On y voit qu'après tout l'art littéraire ne sert à rien . Le pessimisme de Kafka y est total , d'ailleurs , il avait demandé à Max Brod , son ami , de détruire son oeuvre après sa mort , ce qu'il n'a pas fait et heureusement . Nous n'aurions pas bénéficié de ses chefs d'oeuvre et particulièrement de celui-ci qui est le livre d'un véritable visionnaire . Kafka pressentit en effet la montée des totalitarismes . Qui donc est K sinon le zek du Goulag ou même le citoyen de notre monde actuel obéissant aux modes et aux injonctions des médias qui lui fournissent le prêt à penser idéal et j'irai même plus loin , le prototype de l'homme du 21ème siècle , celui du monde virtuel qui ne sentira même plus le poids de la dictature dure ou soft !
Livre à mettre à égalité avec "Le meilleur des mondes" ou "1984" c'est à dire dans le meilleur du genre . Lisez Kafka !

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L'angoisse de l'arpenteur

8 étoiles

Critique de ARL (Montréal, Inscrit le 6 septembre 2014, 38 ans) - 7 mai 2018

Au terme d'un voyage épuisant, K. arrive dans un village couvert de neige. Il prétend devoir se rendre au Château, où siège l'administration locale, pour effectuer des travaux d'arpentage. Les villageois sont outrés par son attitude cavalière et dès lors, tout conspire à lui mettre des bâtons dans les roues. Les lois de ce village lui sont incompréhensibles, de même que les rouages de cette administration qui ne le convoque que pour mieux l'éloigner. Comme dans "Le Procès", l'inaccessibilité et l'incohérence de l'appareil étatique servent de cadre au récit, mais "Le Château", laissé inachevé à la mort de Kafka, présente une vision du monde encore plus pessimiste. Les personnages obéissent à des conventions sociales sans en comprendre les raisons, étourdissent le héros de monologues tantôt absurdes, tantôt profondément insipides et étouffent de plus en plus ses tentatives pour atteindre son but. On ne comprend pas trop ce qui retient K. dans ce village hostile et dédaigneux. Il poursuit sa quête aussi aveuglément que les villageois acceptent les règles du Château, dans un vaste dialogue de sourds labyrinthique. Certains passages sont si impénétrables qu'ils laissent le cerveau du lecteur en fumée. D'une certaine façon, Kafka n'aurait pas pu mieux conclure son roman qu'en le laissant inachevé. La quête de son personnage ne s'en trouve que plus déchirante.

Géant

9 étoiles

Critique de Andre_garon (, Inscrit le 17 février 2017, 53 ans) - 17 février 2017

Un roman géant. Complexe mais d'une puissance incroyable. L'écriture est d'une richesse inouïe.
Certains dirons que c'est Le Procès, le chef d'oeuvre de Kafka. Moi, je trouve que c'est Le Château. Sans doute parce qu'on ressent dans le personnage de l’arpenteur, ce qu'a pu être la vie amoureuse de Kafka.
Kafka a commencé le Château en 1912, après une longue pause, il reprend ce roman en 1922. Cette oeuvre restera inachevée à cause de la tuberculose qui le ronge. Ce livre sera donc posthume. Kafka avait pourtant demandé à son exécuteur testamentaire de brûler l'ensemble de son oeuvre à sa mort.
Cette histoire est étrange et parfois surréaliste comme pour toutes les oeuvres fantastique.
L'intrigue du château semble à la fois simple et déstabilisante ce qui joint les contradictions de Kafka qui sont riches. Le héros se heurte au rejet et au refus de compréhension. K, le personnage simplement présenté par une initiale comme souvent chez Kafka, va servir à mettre en lumière les éléments qui hantent l'auteur et notamment sa détestation de l'administration.
On retrouve sinon tous les thèmes que Kafka affectionne : l'administration et la tyrannie de la bureaucratie qui anéantissent la liberté humaine. Mais aussi l'oppression et la folie de certains hommes, l'absurdité dont Kafka est sans nul doute l'inventeur, bien avant l'oeuvre de Camus. C'est un immense livre, un classique. Kafka est sans doute l'un des plus grands écrivains qui soit.

Etrange et fantastique

8 étoiles

Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 59 ans) - 24 décembre 2013

Dès son arrivée au village K. se heurte aux autorités et peine à faire reconnaître son statut d’arpenteur. Le château, là où tout se fait et se défait, reste inaccessible et la bureaucratie semble incapable d’entendre la requête de K. Klamm, un fonctionnaire haut placé du château, pourrait éventuellement aider K., mais rares sont les personnes à avoir vu Klamm. Frieda, ancienne employée de l’auberge des Messieurs et ancienne amie de Klamm, tombe amoureuse de K. Mais Klamm reste insaisissable.
Kafka crée un monde étrange et fantastique, un monde singulier dans lequel il embarque K. et son lecteur, et d’où nul ne peut s’échapper.

Le talent de Kafka

8 étoiles

Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 1 juin 2012

Kafka nous entraîne à nouveau dans un univers absurde avec Le Château, mais dont le réalisme et les révélation tardives sur nombres de personnages étiolent doucement mais sûrement l'aspect purement fictionnel pour nous laisser entrevoir tout le réalisme du récit.
Ce Château inaccessible, hôte d'une administration qui l'est tout autant, apparaît comme le but à atteindre pour K., le personnage principal de l'intrigue, mais très vite le récit insiste sur les personnages du village qui gravitent autour de ce dernier. Et l'on retrouve alors tout le talent de l'écrivain pour dépeindre des hommes et (surtout) des femmes aux relation complexes, aux intentions profondes et aux secrets magnifiquement révélés. Le passage des confessions d'Olga se veut un des plus réussis mais nombreux sont le moments forts dans le récit, comme celui où K. attend Klamm vers sa diligence où la séquence dans l'école.

Certes le récit et l'intrigue restent par moments abscons et plusieurs détails ou conversations peuvent laisser un brouillard gênant dans l'esprit du lecteur qui ne cesse de s'interroger tout au long du développement. Heureusement l'écriture merveilleuse de Kafka, et ce malgré une ponctuation et une mise en place des dialogues curieuses, rend la lecture de l'ouvrage passionnante, tout comme l'aura mystérieuse des intervenants et leur rôle quant à la progression de K.

Les thèmes que l'on peut déceler dans l’œuvre de l'auteur allemand sont nombreux, et plus ou moins évidents ; absurdité de la bureaucratie, misère de certains types d'emplois, espoir et déceptions quant à l'ascension sociale (à travers Barnabas ou Pepi) voire (mais cela est moins évident) les difficultés d'arriver en tant qu'étranger dans un nouveau pays (à travers le personnage principal).

Finalement il n'y a pas grand chose à reprocher à cette belle œuvre de la littérature si ce n'est son côté trop abscons par moment et surtout le fait qu'elle soit inachevée.

Encore que cela reflète bizarrement l'inutilité de la requête désespérée de K de rencontrer Klamm... drôle de clin d’œil !

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5 étoiles

Critique de Bilo (, Inscrit le 25 mai 2011, 58 ans) - 9 janvier 2012

...(..) j'ai connu un homme qui avait lu le château.
Il y a bien longtemps de cela.
Il venait de sortir d'un hôpital pour une phlébite à moins que c'était son frère qui habitait près de l'hôpital dans une cour sombre et humide
A cette époque, il n'y avait pas Internet et les longues correspondances paraissaient aller de soi car c'était le seul espoir de se sentir moins seul et d'appréhender le souffle de la vie transcrit par l'encre, la réflexion, l'éternité...(...)....

Personnellement j'ai commencé le château pendant le mois de mars 1998: je me souviens d'un certain K., arpenteur qui essayait de pénétrer dans un château, un univers en soi. L' Everest de la littérature est condensé dans cet ouvrage mais je n'ai pas l'impression d'en avoir saisi l'ampleur.

Peut être une seconde lecture s'impose "à moins qu'on ne puisse s'en passer"?

Un grand Kafka

8 étoiles

Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 5 mai 2011

"Le château" reste pour moi le meilleur Kafka qu'il m'ait été donné de lire. Même si cette oeuvre reste inachevée elle n'en reste pas moins intrigante, déroutante, bref une oeuvre marquante.
Tout d'abord pour les lecteurs qui ne connaissent pas cet auteur ou qui ne l'ont encore jamais lu, il faut bien préciser que cet écrivain se mérite, on ne peut pas dire que la lecture d'un Kakfa soit aisée. Pour l'instant il reste pour moi l'auteur le plus pointu et technique que j'ai lu, il faut souvent s'accrocher mais le jeu en vaut la chandelle pour ceux qui arriveront à tirer la quintessence de ce roman.
"Le château" est un chef d'oeuvre d'absurdité, j'ai tout particulièrement accroché à l'ambiance si particulière de ce roman dans lequel l'absurdité de la situation de l'arpenteur K. face à l'administration que représente le Château est marquante. Peu être que la redondance du récit a déçu certains lecteurs, mais tel ne fut pas mon cas, contrairement au "Procès" qui m'a laissé de marbre.
Le fait que le roman soit inachevé m'a mis dans une situation de manque qui paradoxalement a contribué à renforcer mon enthousiasme concernant cette lecture. On sent clairement que Kafka aurait pu prolonger son récit sur encore des centaines et des centaines de pages si tel avait été son désir.
Bref un grand Kafka, prince de l'irréel et de l'absurde.

Kafka avec un grand K

10 étoiles

Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 20 décembre 2010

Au regard de certaines critiques il me semble important de rappeler que ce texte n'est pas un roman de gare. D'abord l'univers de Kafka est spécial à la limite de la réalité. De cette réalité qui dépasse néanmoins parfois la fiction. Peut-être conviendra-t-il de débuter Kafka par "Le procès" ou par "l'Amérique", livres immenses mais dont les contenus sont plus denses en évènements.
Ici k n'a qu'une obsession : pénétrer dans le château. Page après page jusqu'à ... la fin puisque Kafka a perdu son dernier combat face à la bureaucratie, pouvoir abscons et immortel.
Livre qui pourrait être ennuyeux s'il n'avait été écrit par ce maître de l'écriture.

Fou et frustrant

9 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 17 juin 2010

K. est engagé comme arpenteur dans un village lointain. Or, le village n’a pas besoin d’arpenteur. K. entrera dans un cycle de bureaucratie quasi-démoniaque et ne compte pas se laisser faire. Il veut aller à tout prix au Château, antre des fonctionnaires, qui lui est inaccessible.

C’est un autre texte inachevé de l’auteur. Ça m’a pris plusieurs essais pour finir ce livre. C’est lourd, dense, mais ça en vaut la peine parce que c’est aussi un texte original et imprévisible, non linéaire. Ça part dans plusieurs directions et on ne sait qui croire, qui a vraiment raison, qu’est-ce qui se passe. À la fin, les fragments et les postfaces de mon édition aident à mieux comprendre, mais laissent encore le champ à plusieurs interprétations. C’est vraiment étouffant comme lecture et je ne l’ai probablement pas lu à une bonne période de ma vie, mais au fond, je crois qu’il n’y a pas de « bon moment » pour lire ce livre. Vraiment dur comme univers.

Perdu avant d'y être entré !

4 étoiles

Critique de Monito (, Inscrit le 22 juin 2004, 52 ans) - 21 septembre 2009

Comme l’arpenteur de ce roman j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce château dont l’influence sur la population environnante semble s’exprimer dans la folie administrative chère à Kafka.

Les personnages y sont improbables, tous liés les uns aux autres mais sans encore savoir par quoi… et je ne le saurai pas car j’ai abandonné.

Rien à voir avec l’écriture, évidemment très belle de Kafka, mais avec une ambiance glauque et une absence de perspective de compréhension troublante.

Première déception Kafkaïenne

4 étoiles

Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 21 décembre 2006

J'ai fini le château voilà quelques semaines mais j'ai eu du mal à me décider à en faire la critique.
Bon autant le dire tout de suite cet ouvrage m'a beaucoup moins captivé que les autres; Bien sûr il est typiquement Kafkaïen par cette espèce d'abandon de l'homme devant l'administration représentée par ce château inaccessible.
Néanmoins même si le travail d'écriture de l'auteur est très bon, j'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser pleinement au livre à cause de l'addition de phrases à rallonges, jalonnées de virgules, de conjonctions et de phrases subordonnées. J'imagine là que tel était le souhait de Kafka, qui par cette lourdeur additionnée à l'impression étouffante et quasi physique de tourner en rond a voulu appuyer le ridicule qui lie K. à ces fonctionnaires zélés et intouchables. Le titre évoquant sans doute l'état d'êtres intouchables et monastiques de fonctionnaires aux airs de plénipotentiaires étranges.
En somme, le thème était intéressant (l'absurdité de l'existence, la quête du néant et l'affront du ridicule)et cette plongée au milieu d'un village où tout est directement ou pas lié par le château est un très bon huis-clos dans lequel la sensation d'étouffement et d'inanité sont réelles. Malheureusement pour moi (le moment n'était peut-être pas le bon) l'écriture redondante et trop lourde à mon goût m'a rebutée et souvent fait perdre le fil de l'histoire. Dommage. j'y reviendrai un jour car c'est la première fois que Kafka me laisse sur ma faim.

Kafka dans toute sa splendeur

9 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 15 novembre 2006

A mes yeux de l'excellent Kafka!
D'abord parce qu'il arrive à tenir sur la longueur avec une telle histoire, celle d'un échec à répétition, d'un homme qui se heurte à l'absurdité dans toute sa splendeur, non pas une fois, deux fois, mais tout le temps! Et Kafka entraîne son lecteur sur des dizaines de pages en conservant un rythme égal et sans faillir.
Ensuite parce que sous les aspects surréalistes de ce récit, son côté complètement absurde, c'est tout de même une sacrée belle critique non seulement de la bureaucratie et de l'autorité, mais aussi de notre crédulité et d'une grande partie de notre société.

K se dit arpenteur. C'est un homme contraint à l'errance, à l'exil et qui connaît les brimades. Certainement beaucoup de Kafka lui-même dans ce personnage et l'expression de ce qu'il a pu endurer au sujet de sa religion, de ses origines familiales, de sa langue et de son déracinement. De quoi, sans doute, permettre à Kafka de ne pas faiblir tout au long de cet écrit, le sujet n'étant jamais épuisé puisque tellement personnel.
J'ai été particulièrement frappée par la caractère "normal" de tout ce qui arrive, même si le tout est placé dans le moule de l'absurdité. Ces échecs, ces fins de non-recevoir, ces attentes, ces méfiances... tout cela fait partie de la vie quotidienne est est parfaitement identifiable, à des degrés variables, par tout un chacun. De quoi rendre l'oeuvre de Kafka plus universelle encore parce que adaptable et adaptée à toutes les situations.
Au-delà de l'aspect quotidien des choses, c'est également une vision globale des régimes totalitaires et de l'étouffement provoqué par la bureaucratie. Une dénonciation directe à travers un roman.
Un grand livre, admirablement traité, mais qui pêche à certains moments par un sentiment de stérilité, comme si on tournait en rond, comme si on était tellement enfermés dans ce système stupide qu'il était impossible d'en sortir, physiquement ou mentalement. Sans doute un reflet de l'état d'esprit tourmenté de Kafka, plus pessimiste qu'autre chose.
Indiscutablement du grand Kafka, avec de nouvelles découvertes à chaque relecture, un regard différent, une autre compréhension et chaque fois, toujours, une identification à quelque chose.

Suspense psycho-administratif

10 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 22 décembre 2005

Voilà un roman poignant où le personnage principal est confronté à l'absurde d'une administration tanguant entre régime autoritaire et inefficience maladive. On pressant le danger à chaque instant, autant qu'une certaine absence de logique de la part de cette administration.
Cela crée une tension psychologique chez K qui va crescendo. Qui n'a pas été confronté à un agent délibérément mal-aimable ou d'une bêtise crasse face à qui on se contraint de rester des plus courtois et de faire bonne figure ?
De plus, ses origines, de toutes sortes qu'elles soient, et sa fonction sont toutes mal perçues. C'est le roman où rien ne tourne rond et l'on sent peu à peu, de manière diffuse, le cercle vicieux enserrer K.
Cette tension est palpable. Cela crée un suspense très fort, bien qu'évidemment pas véritablement agréable. J'ai passé mon temps à me demander comment on peut en arriver à ce point d'exclusion, d'incommunicabilité et d'organisation à la fois floue et opaque.
Poignant.

Ma bible

10 étoiles

Critique de Kafk-athée. (Besançon, Inscrit le 10 avril 2005, 37 ans) - 12 avril 2005

Bien que la psychanalyse et les bases de ce que sera plus tard l'existentialisme de Sartre ( solitude, angoisse) soient bien présentes dans l'oeuvre (entre autres, mais c'est à mon sens ce qui est le plus passionnant à étudier dans un Kafka), ce qui m'a le plus marqué, ce sont simplement tous les sentiments de Kafka qui se sont limpidement installé dans mon coeur durant ma lecture, cette montagne de trésors où il souhaitait enfermer ces monts de tristesse n'est rien d'autre que mon coeur, j'ai lu ce livre comme une douce musique, une sorte d'univers onirique étrange, où la solitude, la tristesse, la mélancolie et la nostalgie d'un homme angoissé face à l'absurdité de son existence se mélangent pour ne faire qu'un tout... Je pourrais parler des heures de cet homme qui me passionne, à mon sens l'écrivain le plus charismatique de tous les temps... merci Franz Kafka d'avoir ainsi sublimé la littérature,de toujours avoir su me toucher... Ce chateau est d'abord, ne l'oublions pas, le nid d'aigle de Kafka où il souhaitait entreposer toute sa nostalgie en dépit de la souffrance physique et morale qu'il endurait, et c'est bien ceci qui m'a le premier marqué, touché...

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