Un siècle américain, Tome 1 : Nos premiers jours de Jane Smiley

Un siècle américain, Tome 1 : Nos premiers jours de Jane Smiley
(Some Luck)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Poet75, le 18 juin 2018 (Paris, Inscrit le 13 janvier 2006, 68 ans)
La note : 8 étoiles
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Raconter un siècle américain par le prisme d'une famille

Premier volume d’une trilogie ayant l’ambition de raconter « un siècle américain » (puisque c’est le titre choisi pour désigner l’ensemble des trois ouvrages) par le prisme d’une famille s’étant établie sur les vastes terres de l’Iowa pour y fonder une ferme, ce livre commence en 1920 pour s’achever en 1953. Le pari un peu fou de l’auteure, c’est de narrer l’histoire de cette famille, tout en la situant dans la réalité américaine, à raison d’une année par chapitre (chacun d’eux ne comportant que de dix à vingt pages, parfois jusqu’à vingt-cinq ou vingt-six). Je craignais, par conséquent, en entreprenant cette lecture, de n’avoir affaire qu’à un récit superficiel et, donc, ennuyeux.
Or, dès les premiers chapitres, toutes mes craintes ont été balayées. Car le défi de raconter « un siècle américain » en se focalisant sur les membres d’une famille et en ne consacrant à chaque année qu’un nombre assez réduit de pages a été pleinement relevé (au moins en ce qui concerne ce premier volume). Jane Smiley a su à merveille caractériser ses personnages en choisissant de ne décrire, pour chacune des années qui passent, que quelques événements, mais des événements bien choisis, parfois routiniers, parfois exceptionnels, qui font parfaitement leur office, faisant percevoir au lecteur la particularité et même l’intimité de chaque personnage.
C’est du grand art que de dépeindre avec autant d’économie autant d’événements égrenant les vies de Walter et Rosanna Langdon, de leur désir de fonder une famille en Iowa en y exploitant une ferme. Les naissances, les enfants qui grandissent, dont les personnalités s’affirment, causant bien des surprises à leurs propres parents, tant il est vrai qu’on ne connaît jamais vraiment autrui, même quand il s’agit de sa progéniture. Tout cela, Jane Smiley le fait percevoir au moyen des faits les plus anodins (la naissance de chiots ou le don pour le chant d’un des enfants, par exemple) comme de ceux qui bouleversent les existences (la mort accidentelle d’un des enfants, la participation à la guerre de l’aîné après Pearl Harbor, par exemple).
C’est remarquable, comme l’auteure a su rendre attachants tous les protagonistes de son roman : Frank, l’aîné, qui part en guerre, comme je l’ai rapporté, Lillian qui a le cœur sur la main pour les laissés-pour-compte, Henry qui se passionne pour les livres, etc., etc. Pas une des figures du roman ne semble, en fin de compte, négligée. Toutes ont fait vibrer le lecteur qui, arrivé à la dernière page de l’ouvrage, n’a qu’une hâte, retrouver chacune et chacun d’eux dans les deux volumes suivants de ce passionnant récit.

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