Les Suprêmes de Edward Kelsey Moore
(The Supremes at Earl's All-you-can-eat)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Un délice d'humour et de tendresse
Un véritable délice d’humour, de tendresse, d’amitié, de magie, de tolérance et bien sûr d’amour… Un livre qui se déguste comme un cupcake moelleux et fondant.
Les Suprêmes, c'est un de ces livres magiques qui vous emportent dans ce que l'imaginaire littéraire a de plus merveilleux.
Clarisse, Barbara Jean et Odette, trois femmes afro-américaines d'âge mûr avec un brin de folie joyeuse, trois amies que l'on découvre à travers leurs souvenirs et leurs commérages amusants qui s'étendent sur plus de quarante ans. Tous les dimanches, sans exception, elles se retrouvent au restaurant Earl's All-you-can-eat, dans la petite ville de Plainview, Indiana. En dégustant du poulet frit et de la tarte aux noix, elles rient et pleurent, se moquent de leur entourage, se consolent de leurs malheurs et élaborent des plans pour parer aux difficultés de la vie, la persécution raciale n'en étant pas une des moindres.
Une pincée de "Beignets de tomates vertes", un soupçon de "la Couleur des sentiments", un nuage des "Divins Secrets des petites Ya-Ya's", on prend le meilleur de chacun et on se retrouve avec un livre tellement réjouissant qu'on aimerait qu'il ne finisse jamais.
Les éditions
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Les Suprêmes [Texte imprimé], roman Edward Kelsey Moore traduit de l'américain par Cloé Tralci avec la collaboration d'Emmanuelle et de Philippe Aronson
de Moore, Edward Kelsey Tralci, Cloé (Traducteur)
Actes Sud / Lettres anglo-américaines (Arles)
ISBN : 9782330019921 ; EUR 9,99 ; 02/04/2014 ; 336 p. ; Format Kindle
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Plainview, Indiana
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 6 avril 2021
Zut alors ! Aucune chance d’aller rencontrer sur place Clarice, Odette et Barbara Jean, le trio de quinquagénaires afro-américaines qui ont passé leur vie là, en Indiana, à Plainview, quasi bled de cet Etat du Midwest. Tellement liées les unes les autres depuis leur enfance qu’on les appelle « les Suprêmes », comme le groupe de chanteuses « soul » des années 60 – 70.
Edward Kelsey Moore va utiliser l’histoire et la vie courante de ces trois amies, trois femmes « puissantes » dans leur genre pour nous faire comme une chronique de la vie d’afro-américains dans la deuxième moitié du XXème siècle dans une petite ville du Midwest. Autrement dit un peu au milieu de nulle part … Un peu à l’image de ce qu’Armistead Maupin avait fait pour San Francisco avec ses « Chroniques de San Francisco ». Sauf que les « Chroniques » étaient ouvertement des chroniques et que, dans le cas des « Suprêmes », il s’agit davantage d’un roman.
La ségrégation ne s’est pas terminée là-bas il y a si longtemps – et même terminée les séquelles sont toujours là – et bien sûr, la vie d’une Clarice, d’une Odette ou d’une Barbara Jean, sera affectée de paramètres qui n’encombrent pas la vie d’une « blanche » lambda.
Pour autant leur vie n’est pas misérable, même pour l’une d’entre elle plutôt aisée. Pas misérable mais finalement bien encadrée et pleine de rituels répétitifs. Comme ces repas du dimanche midi après les offices religieux (elles fréquentent trois églises différentes – prégnance de la religion aux USA) au « all-you-can-eat buffet », Chez Earl, en compagnie de leurs conjoints et à proximité de tables de leurs connaissances (pas grand-chose à faire dans une petite ville du Midwest un dimanche après-midi ! Ni le reste du temps non plus !!). « Chez Earl » c’est un peu leur quartier général et là où vont s’écrire ou se développer quelques pages de leur histoire commune.
»Chez Earl, Clarice et Richmond Baker s’installèrent aux deux extrémités de la table près de la baie vitrée en attendant leurs quatre amis. Le restaurant n’était qu’à deux pas de l’église Calvary Baptist, et c’est pourquoi ils arrivaient toujours les premiers à notre déjeuner dominical. La petite église de James et Odette Henry – la Holy Family Baptist – était la plus éloignée de Chez Earl, mais James conduisait vite et, étant flic, il n’avait pas peur de prendre une contravention pour excès de vitesse. Ainsi, ils étaient généralement deuxièmes dans l’ordre d’arrivée. Barbara Jean et Lexter Maxberry fréquentaient pour leur part l’église des riches, la prestigieuse First Baptist. Perchée sur Main Street, elle surplombait Plainview et était la plus proche du restaurant, mais Lester, qui avait vingt-cinq ans de plus que le reste de la troupe, se déplaçait lentement. »
Parfois comique, parfois tragique, et puis tragi-comique, leurs histoires deviennent vite les nôtres, à tel point qu’on ne s’étonne même plus de constater qu’Odette communique avec sa mère, morte, qui vient régulièrement lui annoncer les décès qui viennent de se produire, en compagnie d’Eleanor Roosevelt (!), toujours ronde comme une queue de poêle et tout aussi morte que la mère d’Odette mais accessoirement veuve du Président Roosevelt.
On ne s’étonne de rien dans Les Suprêmes, on s’attache aux trois amies et on vit un peu le quotidien d’afro-américains de cette époque.
Avec leurs fantômes.
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 11 octobre 2018
Une lecture agréable avec des passages cocasses.
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