Le dernier amour d'Attila Kiss de Julia Kerninon

Le dernier amour d'Attila Kiss de Julia Kerninon

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Ddh, le 2 avril 2018 (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 82 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 012ème position).
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Amour et amour de la patrie

Attila Kiss est hongrois ; il rencontre, à la cinquantaine, un dernier amour mais, rien n'est simple, son dernier amour est Theodora, une jolie aristocrate viennoise, donc d'Autriche, rivale ancestrale du peuple hongrois.
Attila Kiss est très attaché à sa terre natale, le Burgerland, autrefois hongrois, mais actuellement autrichien. Il épouse Alma et travaille pour son beau-père Bela dont les activités ne sont pas très orthodoxes. Attila s'enfuit pour retrouver ses racines et rencontre Theodora, fille d'un célèbre ténor compositeur autrichien. C'est là son dernier amour...
La plume de Julia Kerninon est chatoyante et elle s'épanouit parfois au fil de belles longues phrases harmonieusement balancées. L'auteure nous instruit sur une page de l'histoire pas toujours connue : la rivalité Autriche-Hongrie et un nationalisme rigide, inquiétant aujourd'hui.

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"L'amour est une chose sérieuse."

7 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 18 décembre 2021

Dans une autre vie, Attila était marié à Alma, fille de Bela, homme riche aux affaires peu recommandables dont il devient rapidement l’homme de main. Enthousiaste quelques temps, il se lasse, commet des erreurs avant de préférer disparaître.
Abandonnant du même coup sa maîtresse Irisz et ses trois petites filles.
Durant sa seconde vie, il sera trieur de poussins et peintre.
Et puis arrive Theodora. Une jeune fille de 25 ans, viennoise, alors qu’il en a 51 ans et qu’il est hongrois.. Mais l’Autriche et la Hongrie ont un lourd contentieux de guerres, de trahisons, d’annexions. Comment aimer une ennemie ?
" Elle était plus jeune, plus cultivée, plus vive, plus riche.. et puis c’était une femme, ou une fille, peu importait le mot précis, mais dans tous les cas, elle le battait à plate couture, cette petite Autrichienne déliée, lui qui avait été un père, un contrebandier, qui était un homme adulte et un vétéran."

C’est un déchirement pour cet homme qui a toujours voué une haine farouche à tout ce que représente cette jeune femme. Il en faudra du temps pour qu’ils avancent l’un vers l’autre, qu’ils se parlent, et s’écoutent.
"Je prends toujours, à bras ouverts, comme on ouvre la bouche pour boire la neige. Je suis comme ça. Mon prénom est Attila."

Une belle histoire que cette improbable rencontre, cet impossible amour.

Le dernier amour d'Attila Kiss

7 étoiles

Critique de Nathavh (, Inscrite le 22 novembre 2016, 59 ans) - 22 mai 2018

Après avoir mené une autre vie, un mariage très jeune, un divorce, une vie volage, trois enfants avec Irisz, Attila, triste, seul, quitte tout, sa Puszta pour s'établir à Budapest.

Il va peindre pendant un an... Il deviendra ensuite sexteur, trieur de poussins dans une usine de fois gras.

Attila a 51 ans, il est d'origine modeste, il est hongrois marqué par l'histoire de son peuple, les guerres du passé de l'empire austro-hongrois.

Un jour il rencontre Théodora, 25 ans, elle est une riche héritière d'une des plus vieilles lignées autrichiennes. A la tête de la fortune de son père, le plus célèbre des chanteurs d'opéra.

Ce sont deux mondes qui s'opposent, âge, milieu social, laissant les traces du passé historique entre leurs deux peuples et pourtant entre eux va naître une belle histoire d'amour : le dernier amour d'Attila Kiss.

C'est une plume alerte, acérée. L'écriture est très belle, ciselée. Un récit qui reprend l'histoire d'un peuple.

Peut-être pas le bon moment pour moi, car malgré toutes ces qualités, j'avoue être restée en dehors.

Ma note : 7.5/10

Les jolies phrases

Lorsque deux individus se rencontrent et cherchent à entrer en contact jusqu'à se fondre, cela commence toujours comme commence une guerre - par la considération des forces en présence.

Mon amour pour elle, c'est comme déserter mon pays, c'est coucher avec l'ennemi, c'est trahir ma conscience de classe, c'est accepter de fermer les yeux, de mettre mes mains sur mes oreilles et d'oublier qu'ils nous ont laissés derrière, autrefois, que c'est à cause de leur atavisme, de leur besoin navrant de protéger leur ville muséale, que nous en sommes là.

...c'était minuscule, mais l'amour est la forme la plus haute de la curiosité et je suis tombée amoureuse de toi.

De la musique parfaite inventée par un idiot, un idiot qui n'était touchant que quand il chantait, et qui dans le civil était juste une brute, mais les brutes sont parfois capables de grandes choses, comme l'a maintes fois démontré l' Histoire, et tout le ressentiment de Theodora ne faisait pas le poids face à sa connaissance profonde de l'opéra.

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