L'amour après de Marceline Loridan-Ivens, Judith Perrignon
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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Dur d'aimer après la déportation
Une femme très énergique et engagée, avide de savoir, se rend compte qu'elle n'arrive pas à s'engager en amour et qu'elle apprécie la solitude. Aussi a-t-elle vécu la déportation et les camps de concentration et qu'elle n'a jamais connu d'existence véritablement indépendante. Sa nudité lui fait peur, l'engagement à long terme également, la solitude lui plait bien. Son existence après la Libération s'avère heurté, heureuse en société, bien plus complexe dans le cadre de l'intimité.
Cette autobiographie guidée par l'entrevue présente des témoignages sur les rencontres qui ont marqué cette vie, après cette expérience indicible. Son portrait est ainsi dressé par touches. Les contrastes y sont forts, entre vivacité et une certaine forme de fragilité, d'allant extraverti et de complexe dans le cadre privé. Ce récit m'est paru beau, autant qu'utile.
Les éditions
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L'amour après
de Perrignon, Judith Loridan-Ivens, Marceline
B. Grasset
ISBN : 9782246812432 ; EUR 16,00 ; 17/01/2018 ; 162 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (2)
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Récit d'une femme blessée
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 11 juin 2024
Après être revenue, et avoir vécu l'horreur absolue, Marceline Loridan-Ivens explique comment on peut essayer d’aimer quand son lien avec son propre corps a été déstructuré. Outre, comme elle le dit elle-même, que l’apogée de sa sexualité a été vécue bien avant 1968, elle ne semble pas avoir non plus rencontré celui qui aurait pu réellement la reconstruire et lui donner ce qu’on peut attendre d’un amant attentionné et ouvert au partage.
Sa conception de l'amour, synonyme de liberté et d’absence de possessivité, un peu comme Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir reste une vision avant-gardiste mais qui n’est pas toujours très assumée ou enrichissante.
Un récit à la fois fort et poignant d’une femme marquée qui rappellera au lecteur qu’il y a des traces invisibles de ce que fut la déshumanisation organisée de l’extrême droite.
Une femme libre
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 25 février 2018
Comment ne pas aimer cette femme admirable et singulière, trop intelligente pour se laisser piéger dans le rôle de femme conventionnelle qui était le lot de la plupart d’entre elles à l’époque ? Marceline restera toujours fidèle à elle-même, libre et dont le caractère bien trempé la mènera sur des chemins fréquentés par ceux qui ont fait de la liberté leur raison de vivre. Brave et audacieuse, elle divorcera de son premier mari, Francis Loridan, ingénieur toujours absent et accompagnera son second mari, le documentariste Loris Ivens, lors de ses nombreux voyages à travers le monde notamment en Chine. Elle multipliera les conquêtes amoureuses et réalisera son propre film mettant en vedette Anouk Aimée.
J’ai vu Marceline en entrevue à l’émission La Grande Librairie et je suis tombée en amour avec cette vieille dame fière et dont la liberté de pensée m’a séduite. J’ai refermé ce livre heureuse et contente de cette rencontre avec une femme exceptionnelle et unique.
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