le patron et l'ouvrier

"Tout ça s'est passé si vite.
En quelques jours.
L'homme se dit qu'une vie c'est rien."
L'homme en question est un ouvrier proche de la retraite. Depuis la mort de sa femme, il a acquis quelques poules pondeuses. La toute dernière, noire, qu'il surnomme Noirpiote, pond des œufs exceptionnellement gros, qu’il fait cuire et apporte à la cantine de l’usine pour son repas de midi. Les autres ouvriers sont ébahis devant ces énormes œufs durs, et peu à peu, le bruit se répand jusqu’au bureau du directeur, qui débarque à la cantine (il n'y avait jamais mis les pieds) devant les ouvriers médusés : "Les ouvriers se lèvent comme des écoliers devant un dirlo qui rentre dans une classe, un vieux réflexe inconscient." […] "Alors il est là dans ce mess rudimentaire au milieu des bleus de travail. Pour voir le phénomène. Un œuf. Il espère intimement qu’on ne l’a pas dérangé pour rien quand même." Bref, le patron sidéré convoque l’ouvrier et veut acheter sa poule...
Pour savoir la fin de cette nouvelle, que j’ai trouvé à la foi poignante et hilarante, vous n’avez qu’à l’acheter (le commander en librairie ou chez l’éditeur, qui ne fonctionne pas avec Amazon).
C’est à la fois une sorte de variante de "La poule aux œufs d’or" de La Fontaine et un épisode de la lutte des classes. En tout cas, bref, mais excellent. Vive les nouvelles !
L’auteur, belge, a déjà publié deux romans non encore répertoriés ici.

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  Omelette

  de Doucet, Alain
  editions Lamiroy / Opuscule, n° 13
  ISBN : 9782875950987 ; 24/10/2017 ; 40 p. ; 14 cm