Je préfère la comédie de Ariane Gardel

Je préfère la comédie de Ariane Gardel

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Clarabel, le 11 mai 2004 (Inscrite le 25 février 2004, 48 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 720ème position).
Visites : 2 508  (depuis Novembre 2007)

Préciosité absolue

Le dernier roman d'Ariane Gardel est une pépite à manier avec précaution : petit, frêle, fragile et bourré de sensibilité. "Je préfère la comédie" met en scène une jeune adolescente rêveuse et lucide, mystérieuse et blessée. Elle emménage dans un nouvel appartement tout blanc avec son père, sa soeur est en Amérique, ses frères vivent entre amis, et sa mère... Absente, l'ombre de la maman plane telle un peau de chagrin sur la collègienne. Désemparée, mal fagotée, avec des résultats scolaires médiocres, la jeune héroïne du roman vit dans son univers à elle: le cinéma, les vieux films, les acteurs américains des années 50, et le théâtre, la comédie. Ses lectures, sont des pièces de Marivaux ou Giraudoux. Tandis que ses camarades scotchent des posters de Tom Cruise dans leur chambre, elle découpe les jolies photos en noir et blanc des acteurs de son magazine de cinéma. Dans son walk-man, elle écoute les chansons de Peau d'Ane. Elle visionne Happy Days à la tv... bref : portrait d'une adolescente décalée, mal dans ses baskets, une Charlotte Gainsbourg version "La petite voleuse", avec ses jeans, son pull marin et ses baskets blanches.
Véritablement attendrissant, "Je préfère la comédie" est un petit roman qui se lit d'une traite. L'écriture parle de l'adolescence sans niaiserie. L'auteur, comédienne de formation, dessert ses chapitres de citations, brode ses dialogues façon échanges théatrales et glisse des extraits de pièces qui dépoussière quelques bons vieux classiques. La jeunesse n'est pas perdue : la petite Anne du roman d'Ariane Gardel nous en livre un portrait haut en couleurs, et d'une rare délicatesse !

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Un petit délice qu'on ne saurait se refuser

9 étoiles

Critique de Emjy (, Inscrite le 9 mars 2006, 40 ans) - 10 mars 2006

J'ai décidé de parler de cette nouvelle que j'ai lue il y a déjà quelques mois mais qui m'est restée gravée dans l'esprit.
Je ne connaissais absolument pas l'auteur, mais la couverture m'a tout de suite incitée à le feuilleter. Je l'ai empruntée à la bibliothèque et je n'ai absolument pas été déçue.




" Chronique en pointillés d'une époque où les jeunes filles portaient déjà des converses All Stars et rêvaient aux garçons en écoutant Eurythmics, où l'on ne manque ni le générique de "Happy Days" ni la mondre réplique de "Le Père Noël est une Ordure"

C'est un récit qui se lit vite et qui est très agréable. Le genre d'histoire qui se mange comme un bonbon.
Néanmoins, contrairement à ce que laisse présager la couverture, le récit n'est pas acidulé. Et ce, même si nous sommes plongés dans l'univers d'une adolescente.
Ce récit est original dans la mesure où il évite tous clichés. On sent que la narratrice souffre d'un mal-être, elle vient de perdre sa mère et a du mal à s'habituer à sa nouvelle vie (car, bien entendu, après avoir perdu un être aussi cher, l'existence est immanquablement bouleversée) et aussi à sa nouvelle école. En effet, sa famille vient de déménager.
Cette adolescente est un personnage particulièrement attachant. On sent qu'elle commence à perdre pied, qu'elle se referme sur elle même, qu'elle n'aime plus la vie. Néanmoins, elle a quelque chose qui lui permet tout de même de s'éveiller à nouveau, de reprendre goût à la vie... la comédie!

Nous sommes donc plongés dans l'univers d'Anne, une adolescente qui, comme beaucoup, semble avoir du mal à trouver ses repères dans l'existence. Elle semble comme absente, et surtout avoir du mal à se socialiser. Le titre résume alors à merveille son état d'esprit. La comédie (le théâtre) est son unique passion, son seul refuge. Elle lui permet de montrer au monde -et aussi et surtout à elle-même- qu'elle existe.

Le livre est court et essentiellemnt composé de dialogues, donnant ainsi l'impression au lecteur qu'il a affaire à des personnages de théâtre.

Pour finir, je vais prendre en note un court extrait que j'ai trouvé particulièrement bien écrit et surtout, selon moi, plein de cohérence et de vérité:

"[...] Le grand miroir est dans la chambre de Papa. Je passe des heures devant, un crayon à la bouche. J'ai des crampes aux muscles des joues. Je me fixe droits dans les yeux en essayant de savoir qui est derrière ce regard. Je me suis toujours demandée ce que nous nous sommes depuis la naissance, ou pas. Je ne saurais jamais qui je suis, mais je suis en vie, c'est déjà ça."

Une petite nouvelle simple, rapide, et agréable à lire et surtout écrite de manière fluide et intelligente.
A noter que l'auteur est comédienne de formation!

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