La Bataille de Patrick Rambaud
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques
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Une bataille vécue en direct
Nous sommes à Vienne en 1809. Napoléon va livrer une bataille cruciale de l'autre côté du Danube.
Il occupe Vienne et a fait passer une bonne partie de ses troupes sur la rive opposée, près d’un village dont le nom est Essling. Entre les deux rives, une petite île qui s'appelle Lobau. Napoléon a en face de lui les troupes de l'Archiduc Charles d’Autriche. Un pont rudimentaire a été construit de la rive de Vienne à l’île et de l’île à l’autre rive. On se bat du côté d’Essling avec Lannes et Masséna, alors que les Autrichiens démolissent des parties de pont en mettant des barques chargées de pierres à l'eau qui, portées par le courant, cassent des poutres. Napoléon doit quitter l'île, menacée qu'elle est d’être coupée de la rive viennoise par où les renforts devraient passer. Masséna, cette brute responsable de massacres de couvents en Espagne, fait preuve, une fois de plus, d’un courage inouï, et aide en personne à la reconstruction des parties de pont menacées. Les hommes ronchonnent mais les Maréchaux aussi. Ils sont fatigués de se battre, ont pris de l'âge et, surtout, ils voudraient profiter à l’aise des domaines reçus en France et de la fortune amassée avec le temps.
Henri Beyle, en charge de l'approvisionnement, écrit l’histoire du trajet entre Strasbourg et Vienne. Dans quelques années il écrira sous le nom de Stendhal. La bataille fait rage du côté d'Essling. Masséna charge, ses hommes se battent comme des fous, au corps à corps, emportés qu’ils sont par le courage de ce militaire brutal, d’une incroyable rapacité et avarice. Lannes est tué par un boulet qui lui coupe une jambe. Les hommes tombent comme des mouches dans le soleil de Pentecôte, ou au petit matin. Même la nuit n’apporte pas de répit. Masséna attend des renforts, des munitions, mais ne recevra ni l'un ni l'autre. N’empêche, il vaincra ! Mais quarante mille hommes resteront au sol à jamais !
Un extraordinaire roman qui vous fera vivre toute la fougue de la bataille. Bien sûr on est au côté de Napoléon et des maréchaux, mais l'essentiel de l’histoire est vue au niveau des hommes de troupes, à côté de ceux qui se battent, qui par leur courage feront de cette boucherie une victoire. Un roman très passionnant qui a dû demander une énorme masse de travail de documentation à son auteur.
Les éditions
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La bataille [Texte imprimé], roman Patrick Rambaud
de Rambaud, Patrick
B. Grasset
ISBN : 9782246527213 ; 26,00 € ; 27/08/1997 ; 301 p. ; Broché -
La bataille [Texte imprimé], roman Patrick Rambaud
de Rambaud, Patrick
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253146469 ; 7,40 € ; 01/05/1999 ; 284 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (15)
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Essling en cinémascope
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 19 novembre 2023
L'auteur reprend un projet à peine ébauché de Balzac, celui de restituer une bataille comme si le lecteur y assiste. Objectif atteint. Comme dans un long métrage, on suit le parcours quasi minuté des officiers et des soldats. De l'empereur Napoléon au voltigeur Paradis. Des unités combattantes à l'armée du génie en passant par le corps médical et l'intendance. On est immergé au cœur de cet enfer, ébahi du courage de ces hommes qui côtoient la mort et l'horreur, dans une atmosphère parfois irrespirable.
Patrick Rambaud a porté deux casquettes. Celle de l'historien dans la restitution détaillée de l'époque, du déroulement des combats, du quotidien des soldats et de la psychologie des personnages et celle de romancier en rendant le récit terriblement vivant et passionnant. Mention spéciale aux personnalités exceptionnelles des belligérants.
Essling comme si vous y étiez
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 27 juillet 2021
Ayant obtenu le Goncourt en 1997 pour ce roman, il te vous te torche cette évocation brillante, qui fait intervenir Napoléon, Masséna, Lannes et un certain Henri Beyle qui ne se faisait pas encore appeler Stendhal, en moins de 300 pages qui se lisent avec passion, frénésie même. L'écriture est remarquable, à la fois moderne et, en même temps, parfois, on a l'impression que ce roman a été écrit à l'époque.
Dommage que par la suite Rambaud se soit "paumé" à faire ses "Chroniques..." parodiques sur les "règnes" de nos trois derniers Présidents en exercice, Macron inclus. Dans le vrai roman historique, il touche sa bille.
Un grand roman.
Une victoire à la Pyrrhus
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 11 septembre 2020
C’est au spectacle de cette bataille que nous convie Patrick Rambaud, en compagnie de deux personnages promis à une renommée artistique : Henry Beyle (futur Stendhal) resté à Vienne et le peintre Louis-François Lejeune, alors colonel au cœur de l’action. Le style enlevé et les anecdotes nous plongent avec aisance dans ce combat contre les autrichiens et surtout contre le Danube dont la crue brise régulièrement les fragiles ponts lancés pour faire passer les renforts et approvisionnements. Tel un caméraman, Rambaud alterne les panoramas et les gros plans, parfois caméra à l’épaule avec les charges de cavalerie ou au côté des fantassins derrière une levée de terre. Suivant personnages de fiction et caractères historiques, nous sommes témoins de l’héroïsme désespéré des soldats et des prodiges d’audace des maréchaux pour suivre au mieux les ordres tyranniques de l’Empereur. Puis vient le repli sur la rive gauche du fleuve avec un passage terrible dans l’hôpital militaire où on charcute et ampute à tour de bras pour sauver ce qui peut l’être.
Une lecture facile et passionnante !
Une bataille oui…….mais de loin
Critique de Chtimi59 (, Inscrit(e) le 25 février 2016, - ans) - 18 mars 2016
C’est la quatrième de couverture de ce livre , édition « le livre de poche » .
Alors que dire , dans cette édition la bataille commence page 82 , chapitre 3 « première journée » , avant nous avons les préparatifs et une multitude de personnages , Caulaincourt , Berthier , Lejeune , Le Duc de Rivoli , Lannes , Masséna , Daru , Perigord , Molitor , Sainte Croix , Paradis , Fayolle , Pacotte , Flhaut , Pourtalés , Noailles , Girardin , Bessieres , Baudet , Mouton , Saint Hilaire , Oudinot, accessoirement Napoléon , Henry Beyle (Stendhal) etc ….., sans parler des femmes et des maitresses de certains , ils sont grand écuyer , Maréchal , Général , Colonel , estafette , voltigeur, cuirassier , éclaireur , médecin , ça c’est pour le côté Français , bien moins nombreux heureusement du côté Autrichien.
N’étant pas un spécialiste des guerres Napoléoniennes , j’avoue avoir été perdu par tous ces noms , avant même que le premier coup de feu ne soit tiré. Pas plus d’éclaircie non plus dans la description géographique du champ de bataille, Essling , Aspern , Enzersdorf , île de Lobau , Ebersdorf , le Danube , les ponts , une recherche sur le net m’a donné toutefois un aperçu .
L’auteur avoue que tout est vrai , confirmé , recoupé , soit, mais fallait-il vraiment mettre tout dans ce roman , et perdre en lisibilité pour les non profanes?.
Certes le style s’accélère dans la description de la bataille , la mitraille fauche, les boulets découpent, les sabres éventrent les hommes et les chevaux , le médecin ampute les membres meurtris , mais j’ai beaucoup plus ressenti l’effroi de la guerre et ses horreurs , il est vrai plus proche de nous , dans « La Peur » de Gabriel Chevalier et son récit des tranchées de 14/18 . Est-ce le fait que contrairement à ici l’auteur ne s’attache qu’à son histoire personnelle , à la petite histoire dans la grande , sûrement .
A mon avis ce livre est réservé à des lecteurs plutôt « avertis » , des passionnés de Napoléon , de ses Campagnes et de cette époque . Je reste à la fin de ma lecture dubitatif , malgré mes efforts , je n’ai jamais réussi à prendre part à cette bataille.
Je suis resté sur le haut de la colline en regardant cette boucherie , d’un œil curieux , distant , avant de reprendre mon chemin sans me retourner .
Alors prix Goncourt , et Grand prix du roman de l’Académie Française , décernés par de grands intellectuels , chose que je suis loin , très loin d’être même , j’ai donc dû rater quelque chose . Pour moi ce roman est certainement le résultat d’une somme de travail colossale , mais je n’y ai rien trouvé de romanesque .
Je n’ai pas été embarqué dans cette bataille , mais voilà…. , après tout cela n’est simplement que mon avis , et seulement mon avis
Attention aux émotions fortes !!
Critique de Boris52 (nice, Inscrit le 3 juillet 2010, 72 ans) - 5 mars 2014
Outre que l'on côtoie Napoléon et son entourage , comme si on en faisait partie intégrante , on est quasiment « immergé » dans l'action continuelle qui se déroule ; Dans l'odeur de la poudre , dans l'effroyable bruit de la bataille , étourdis , nous vivons les passions et les souffrances humaines dans toute leur cruelle intensité .
En fait Rambaud ne nous fait pas le « récit » de cette bataille , non , plutôt , par un tour de magie temporelle dont il a le secret ,il nous dépose ce jour précis de mai 1809 dans sa réalité effrayante .
Et là..... attention aux émotions fortes !!
Sacrée bataille
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 31 mai 2013
Je ne suis pas un universitaire et tout ce que je sais je l'ai appris dans les livres et je dois d'abord dire que je connais relativement peu de choses sur Napoléon.
La lecture il y a quelques années de "Napoléon tel quel" d'Henri Guillemin m'avait donné l'impression que ce personnage était à placer au même rang qu'Hitler. Un être cruel, fourbe, capable de tuer pour le plaisir. Encensé par les uns et honni par les autres il ne laisse en tout cas pas indifférent
Lire "La bataille" n'a fait que confirmer mon opinion sur ce sujet.
Le plan technique de cette boucherie d'Essling est décrit ici dans toute son horreur. C'est long, horrible et pénible. Balzac s'y était frotté et inutile de chercher pourquoi il n'a pas transformé l'essai : le découragement face à un immense puzzle dont les pièces sont trop nombreuses pour la surface qui doit les accueillir.
Et pendant que sur les rives boueuses de Danube on s'entretue gaiement, pendant que les chirurgiens découpent des membres gangrenés, un certain Stendhal tousse fiévreusement dans un grenier de Vienne... de quoi presque oublier les quarante mille vies emportées en une trentaine d'heures.
Quelques mois plus tard sur le plateau de Wagram on remettra le couvert allègrement.
La morale de cette histoire ? Et bien à mon avis il n'y en a pas. Si ce n'est qu'on tue plus proprement de nos jours.
On n'arrête pas le progrès... ni la folie des hommes.
un livre qui décrit de façon très réaliste
Critique de Thierry2 (, Inscrit le 18 mars 2013, 54 ans) - 18 mars 2013
Cet ouvrage je l'ai découvert par hasard et je vais désormais me plonger dans les deux autres : Il neigeait et l'Absent.
ESSLING...1809.
Critique de Pat (PARIS, Inscrit le 21 mars 2010, 60 ans) - 27 mai 2010
Nous sommes à côté de l'empereur, l'écoutons vociférer ses ordres. Nous sommes à côté de Masséna, de Bessieres, de Berthier, chevauchons avec le maréchal Lannes.
Nous entendons le bruit des canons, sentons l'odeur de la poudre. L'atmosphère, du peu que je sache, semble bien restituée.
Nous sommes avec les soldats de troupe, écoutons leurs ressentiments envers cet Empereur, leurs envies, leurs espoirs.
La grogne de certains maréchaux, las de faire la guerre depuis de nombreuses années, s'embourgeoisant.
L'attitude des troupes Françaises en territoire conquis.
Bref! on s'y croirait.
Bataille impériale en caméra embarquée
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 9 octobre 2009
Quel travail ! On s'y croirait ! Malgré les deux siècles d'intervalle, c'est comme si on y était ; et aussi est-ce pour cela qe j'ai eu envie de prendre du temps pour le lire, histoire de prendre la distance nécessaire à l'analyse... et à la digestion de ces actions multiples rapportées par un style sec, dont j'ai voulu sortir pour prendre l'air, respirer.
Ce Prix prestigieux est mérité, le livre est dur, mais présente beaucoup d'intérêts.
La réalité du terrain
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 7 septembre 2003
Merci à Jules pour avoir conseillé la lecture de ce livre dans ses critiques consacrées à l'auteur!
Un échec de Balzac!
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 23 janvier 2002
« Le 16 mai 1809, vers le milieu de la journée… » L'honneur de Patrick Rambaud est d’avoir transformé cette ligne en une fresque de 300 pages, et de n’avoir pas oublié son inspirateur dans ses dédicaces : « A Monsieur de Balzac, avec mes excuses. »
Réponse à Bolcho
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 22 janvier 2002
Un Goncourt, vraiment ?
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 21 janvier 2002
une belle bataille
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 28 septembre 2001
Du souffle, du savoir-faire mais aussi de la rouerie
Critique de Ferragus (Strasbourg, Inscrit le 8 mai 2001, 61 ans) - 31 mai 2001
Pour finir, c'est un livre contemporain à lire parce qu'il est bien écrit, bien construit et sans réels défauts. Ca change de la production ambiante... Mais de là à en faire une oeuvre majeure...
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