Papillon de nuit de R. J. Ellory

Papillon de nuit de R. J. Ellory
(Candlemoth)

Catégorie(s) : Littérature => Voyages et aventures

Critiqué par Clubber14, le 22 septembre 2017 (Paris, Inscrit le 1 janvier 2010, 44 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (40 437ème position).
Visites : 5 275 

Back to the sixties....

Présentation de l'éditeur :

Tout l'univers de RJ Ellory dans son premier roman inédit, au coeur de l'Amerique des Sixties !

Après l'assassinat de Kennedy, tout a changé aux États-Unis. La société est devenue plus violente, la musique plus forte, les drogues plus puissantes. L'Amérique a compris que si une puissance invisible pouvait éliminer leur président en plein jour, c'est qu'elle avait tous les pouvoirs.

C'est dans cette Amérique en crise que Daniel Ford a grandi. Et c'est là, en Caroline du Sud, qu'il a été accusé d'avoir tué Nathan Vernet, son meilleur ami.

Nous sommes maintenant en 1982 et Daniel est dans le couloir de la mort. Quelques heures avant son exécution, un prêtre vient recueillir ses dernières confessions. Bien vite, il apparaît que les choses sont loin d'être aussi simples qu'elles en ont l'air.

Récit d'un meurtre, d'une passion, d'une folie, ce roman nous offre une histoire aussi agitée que les années soixante..


Mon avis :

Immense fan de RJ Ellory, c'est avec un grand plaisir que je me suis plongé dans son dernier livre édité par Sonatine mais qui, chronologiquement a été en réalité son premier roman. Et déjà, dès son premier roman, j'ai retrouvé la "griffe" Ellory, cette écriture pleine de finesse, qui parvient à plonger son lecteur dans un suspense, dans une envie implacable de poursuivre sa lecture. Ellory parvient à donner une réelle profondeur aux personnages, il est impossible de ne pas s'y attacher.

Après (ou plutôt avant !) la Mafia de Vendetta, les policiers de New-York avec Les anges de New York, ou les serial killers des Assassins, cette fois Ellory nous emmène dans les Etats-Unis des années 60, cette période complètement folle durant laquelle, sur fond de guerre du Vietnam, le rock'n roll battait son plein, les drogues étaient de plus en plus répandues, les affaires politiques atteignaient leur apogée (meurtre de JFK puis de Robert Kennedy, Watergate de Nixon, etc...), les découvertes scientifiques culminaient (le premier homme mettait le pied sur la Lune)....

Le livre est construit de deux "histoires" parallèles : l'une a lieu dans le présent, quand Daniel est dans le couloir de la mort et attend son exécution, qui arrivera dans quelques semaines. Il se confie au Père Rousseau, qui est là pour écouter ses dernières confessions et purifier son âme avant qu'elle se présente à Dieu. L'autre est l'histoire telle qu'elle a été vécue une douzaine d'années auparavant, avant que Daniel ne soit emprisonné pour le meurtre de son meilleur ami, Nathan Verney, un jeune afro-américain.

C'est donc sur cette tonalité de politique folle et de rock'n roll puissant que Daniel Ford va devenir un homme. Il va devenir un homme en même temps que son meilleur ami, Nathan. Ils vont faire les 400 coups ensemble, boire ensemble, fumer ensemble, se battre ensemble dans des bars, ce sont des frères de coeur. Mais voilà, être noir aux Etats-Unis et à cette époque n'était pas une mince affaire. Les combats contre la ségrégation se faisaient de plus en plus sulfureux mais le racisme était encore très présent, surtout dans les états du Sud et du Centre des Etats-Unis. Daniel et Nathan vont donc essayer de passer inaperçus jusqu'à la fin de la guerre du Vietnam car le sort qui attend les déserteurs est la prison. D'aventures en aventures, ils vont faire des rencontres aussi excitantes que dangereuses jusqu'à ce que Nathan perde la vie et que Daniel ne soit accusé de son meurtre.... Le procès a-t-il été bâclé? Daniel est-il le bouc émissaire de cette société encore tiraillée entre ségrégation raciale et envie de s'en émanciper ? Les grands et puissants de ce Monde peuvent-ils faire emprisonner un innocent pour se dédouaner de leurs méfaits ? Ou la vérité est-elle encore ailleurs?

Au fil de l'histoire, les pièces du puzzle se mettent en place, le lecteur comprend petit à petit quels ont été les sentiments des jeunes protagonistes tout au long de leur chevauchée et le suspense monte réellement crescendo. Lentement mais crescendo...
Je ne vais pas entrer dans les détails de l'Histoire pour ne pas faire perdre tout intérêt aux futurs lecteurs de ce livre.

D'une écriture fluide et limpide, d'une profondeur incroyable, d'une justesse historique parfaite, Ellory signe, pour moi, l'un de ses tous meilleurs romans, et ce n'est pas peu dire tellement le talent de cet auteur est immense.

Je ne saurais que trop le recommander....

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Bon roman, mal écrit !

5 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 15 août 2023

Daniel Ford est blanc, Nathan Verney noir et fils d'un pasteur. Enfants ils sont amis inséparables dans la puritaine Caroline du Sud. En grandissant leur amitié est intacte mais le destin choisit d'envoyer Nathan au Vietnam.
Il prendra la décision de ne pas se présenter à la conscription et partira sur les routes avec Daniel pour échapper à la prison qui menace les insoumis.
Cette escapade d'un blanc et d'un noir ensemble est suspecte dans l'Amérique où le Ku Klux Klan règne toujours en maître dans ces années des sixties.
Mais voilà que Daniel se retrouve dans le couloir de la mort pour un meurtre dont on l'accuse à tort.
La vie carcérale est une vie étouffée et les informations du monde arrivent de bouche à oreille.
Tout y passe : L'assassinat de Kennedy, de Martin Luther, la guerre du Vietnam, Nixon, le KKK.
Qu'en penser ?
Une histoire haletante bien construite puisqu'il s'agit du premier roman publié de l'auteur.
Un bémol cependant mais de taille qui pourrait provenir de la traduction, ce sont les très nombreuses répétitions qui à force deviennent lassantes.
Pour exemple : "nous connaissions depuis mille ans." (from "Papillon de nuit" by R.J. Ellory, Fabrice Pointeau)
"La guerre, bien qu’à un million de kilomètres, semblait se dérouler juste là, de" (from "Papillon de nuit" by R.J. Ellory, Fabrice Pointeau)
Des expressions avec des "mille" et des "millions" sont pléthores et je pense qu'avec un peu de vocabulaire l'éditeur aurait pu présenter un texte d'une syntaxe de qualité bien meilleure par respect pour le lecteur.

Je dirais donc un bon roman, haletant bien ficelé mais mal écrit.
Ce commentaire bien sûr n'engage que moi.

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