Les enfants de Venise de Luca Di Fulvio

Les enfants de Venise de Luca Di Fulvio
(La ragazza che toccava il cielo)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Killing79, le 29 août 2017 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 44 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (15 082ème position).
Visites : 5 308 

Une aventure passionnante

La misère radieuse d'une bande d'enfants perdus, la fille secrète d'un médecin sans diplômes, la découverte de l'amour, l'or, le sang, la boue, l'honneur...


Mon avis: Sorti de nulle part, Luca Di Fulvio a créé l’évènement l’année dernière avec son précédent livre « Le gang des rêves ». Il avait enthousiasmé la blogosphère. Toutes les critiques se rejoignaient pour porter aux cieux ce roman. Devant cette unanimité, j’étais impatient tenter l’expérience à mon tour. Lorsque la possibilité de lire sa nouvelle saga m’a été donnée, je ne me suis pas fait prier.

Avant d’attaquer ce beau pavé de 800 pages et de plus d’un kilo entre les mains, j’ai dû m’armer de courage. Mais une fois les premières lignes lues, j’ai oublié mes réticences et j’ai plongé la tête la première. L’auteur nous invite dans l’Italie du 16ème siècle où un éventail assez large de personnages est mis en action. Sans abuser de descriptions mais de manière presque cinématographique, l’atmosphère de l’époque est parfaitement retranscrite et on se laisse porter par le rythme des tribulations. On alterne d’un personnage à un autre. Des rues malfamées aux palais dorés, l’histoire est toujours en mouvement, il se passe toujours quelque chose. On ne s’ennuie à aucun moment et on tourne les pages avec frénésie. De plus, toutes les péripéties ne sont pas vaines. Elles permettent aussi au lecteur de comprendre les rouages de cette période historique. On constate d’ailleurs que malgré les années, certaines choses (et pas les meilleures) n’ont pas vraiment changé. Avec cette aventure pleine de rebondissements et de sentiments, on découvre les méfaits du pouvoir, de la misère, de la religion qui mènent aux préjugés et à l’injustice.

Voilà donc un livre dynamique d’un romanesque fou. Je peux simplement regretter qu’à la fin du livre, je n’avais pas envie de quitter ce monde et tous ses acteurs très attachants. Beaucoup de fans placent cet opus un cran en dessous du prédécesseur. Autant vous dire que je prévois très rapidement de me lancer dans cette autre épopée qui semble tout aussi passionnante et divertissante. Merci à tous les chroniqueurs qui m’ont ouvert les portes de ce grand romancier d’aventure !

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Dickens en Italie

8 étoiles

Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 50 ans) - 5 août 2019

Au XVIème siècle, quelques destins adolescents convergent vers Venise, fuyant la justice de Rome après un meurtre accidentel pour Mercurio, Zolfo, et Benedetta ou espérant la tolérance religieuse de la cité des Doges pour Giuditta et son père Isaco, prétendu médecin juif.
Dans la pure tradition du roman picaresque, Luca di Fulvio nous promène dans les petites rues et les canaux de Sérénissime, depuis les bas-fonds miséreux jusqu’aux palais des nobles en passant par le ghetto. Les descriptions cinématographiques ne nous épargnent rien pas même les odeurs. Chacun survit y avec ses armes, et Mercurio les domine tous, prince des voleurs au grand cœur et roi du travestissement, pirouettant pour se sortir de toutes les situations. Entre escroqueries, sorcellerie, trafics et prostitution les rebondissements se multiplient et les pages défilent. Il faut bien que ça se termine et on quitte à regret ces personnages attachants, dans un happy end un peu artificiel.

"Les enfants de Venise" de Luca di Fulvio : de l'art du roman-monde

7 étoiles

Critique de Lettres it be (, Inscrit le 7 mai 2017, 29 ans) - 17 septembre 2017

Nous avions quitté Luca di Fulvio avec « Le gang des rêves », ce livre dans la plus pure tradition du roman américain, véritable mise sur papier d’un film à la Scorsese. Intense, haletant, poignant par endroit … Cette recette semble avoir été appliquée pour la seconde fois avec « Les enfants de Venise ». Alors, une confirmation pour Luca di Fulvio ?

// "L'amour nourrit et engraisse. La haine consume et creuse. L'amour enrichit, la haine soustrait." //

# La bande-annonce

« Quand Mercurio s’était jeté dans le canal, Giuditta avait eu la tentation de le retenir. Ou de s’y jeter avec lui. Elle ne voulait pas renoncer à la sensation de sa main dans la sienne. Elle ne voulait pas renoncer à lui. Déjà, les nuits précédentes, dans le chariot, elle avait senti une forte attraction pour les yeux de cet étrange garçon. Qui était-il ? Il n’était pas prêtre, il le lui avait avoué. Quels mots avait-il dits en sautant du bateau ? Elle se souvenait à peine. Sa tête se faisait légère. “Je te retrouverai”, voilà ce qu’il avait dit. »

La misère radieuse d’une bande d’enfants perdus, la fille secrète d’un médecin sans diplômes, la découverte de l’amour, l’or, le sang, la boue, l’honneur… pour son nouveau roman, Luca Di Fulvio vous emporte à Venise.


# L’avis de Lettres it be

Cette fois-ci, Luca di Fulvio nous emmène dans le temps, du côté de l’Italie du XVIème siècle. D’abord à Rome, puis à Venise, ce roman s’étale dans une société où règne (déjà) des différends religieux terriblement ancrés. Mercurio et toute sa troupe de joyeux drilles seront donc du voyage, au cœur d’un roman qui impressionne déjà par son volume physique.

Un roman picaresque dans la Venise de la Renaissance

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 9 septembre 2017

Au début du XVIème siècle, un groupe de voleurs végète pour vivre tant bien que mal de ses méfaits. Il est mené par Mercurio, jeune homme rusé et intrépide. A la recherche d'un nouveau cadre pour assurer ses arrières, cette petite cour des miracles ambulante s'installe à Venise, pour y tromper également son monde. Mercurio s'entiche de Benedette, avant de tomber amoureux de Giuditta, fille d'un docteur juif, protégé par une bande de prostituées dirigée par la Cardinale. Or, en 1516, les Juifs sont parqués dans un quartier spécifique, le premier du genre, dénommé ghetto. Les rapports se compliquent inévitablement.
Giuditta se lance dans la confection de robes, alors que la vente de vêtements neufs est interdite aux Juifs. Elle les macule d'une petite tache de sang, afin de leur ôter leur caractère neuf et de leur donner supposément le pouvoir de tomber amoureux.
Les petits malfrats continuent leur négoce sombre, étant obligés de se parquer d'un coin à l'autre de la ville. Isacco, le père de Giuditta, interdit à Mercurio de la revoir, jusqu'à ce que celle-ci soit poursuivie pour sorcellerie, alors que son statut de Juive plaide contre elle.
Le dénouement est inattendu, sachant que ce roman paraît fort sombre et passablement violent. La fin surprend et la lectrice et le lectrice se prêtent toujours à l'espoir, dans ce chapelet de rebondissements, tous aussi inattendus que hauts en couleurs.

On ne regrette pas, en effet, que ce roman soit long. Même si le style laisse souvent à désirer, la trame narrative est menée tambour battant. Il est à conseiller, à condition de ne pas avoir froid aux yeux.

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