Nadja de André Breton
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Comment écrire un livre surréaliste ?
1. raconter des évènements de votre vie dans le désordre le plus complet
2. insérer quelques tas d'âneries qui ne signifient rien (eh oui c'est ça le surréalisme)
3. ajouter quelques photos morbides
4. citer des personnages que personne (ou presque) ne connaît
5. raconter une histoire d'amour qui n'en est pas véritablement une et qui ne présente aucun intérêt
6. insérer des dessins dont personne ne comprend le sens pas même vous
7. et pour terminer conclure par des propos vraiment mystérieux pour tous les lecteurs
En quelque sorte voilà comment est écrit Nadja. C'est une vision un peu péjorative mais je n'aime pas du tout le surréalisme ... encore moins Breton ... A vous de voir !
Les éditions
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Nadja de André Breton
de Breton, André
Gallimard
ISBN : 9782070360734 ; EUR 5,70 ; 27/04/1972 ; 189 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (12)
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Que c'est dur le surréalisme !
Critique de Vinmont (, Inscrit le 12 août 2014, 50 ans) - 10 novembre 2014
Il est vrai qu'à cette époque, je n'avais surement pas le recul nécessaire pour apprécier ce type d'oeuvre mais quel déplaisir de ne pas parvenir à adhérer à une histoire, à un style, à un mouvement.
En lisant les critiques du site sur ce livre, il apparait clairement qu'il n'y a pas forcement de juste milieu : on aime et on accroche...ou pas.
Au delà des considérations stylistiques de Breton qui m'ont peu inspiré, le souvenir de cette lecture est certes celle d'une chute vers la destruction d'un être mais aussi celui d'un ouvrage indigeste qui ne m'a incité qu'à le refermer.
Méandres savoureux d'un être
Critique de Elle291 (, Inscrite le 26 septembre 2011, 33 ans) - 19 janvier 2012
J'ai découvert avec beaucoup de plaisir le reste du roman, petit bijou d'introspection noire, d'humour et de littérature.
Alors certes, comme beaucoup l'ont dit, Breton use (et abuse ?) des jeux surréalistes, se complaît dans l'absurde et s'éparpille savamment dans divers souvenirs...
Mais si l'on accepte un instant de lâcher prise et de fausser notre logique quotidienne, on est vite emporté par cette histoire d'amour qui s'ignore. Plus encore, on est réellement touché par la simplicité avec laquelle l'auteur livre ses impressions, la lucidité avec laquelle il dépeint ses déboires intérieurs.
"J’ai pris du premier au dernier jour, Nadja pour un génie libre, quelque chose comme un de ces esprits de l’air que certaines pratiques de magie permettent momentanément de s’attacher, mais qu’il ne saurait être question de se soumettre. (...)
Toujours inspirée et inspirante..."
Breton est amoureux et nous avec. Épris de Nadja oui, mais surtout séduit par sa liberté, LA liberté :
"La liberté est un désenchaînement perpétuel. (…)
Mais elle est aussi la plus ou moins longue suite de pas qu’il est permis à l’homme de faire désenchaîné.
Pour moi, je l’avoue, ces pas sont tout. Où vont-ils, voilà la véritable question."
Bref, Nadja est un roman (doit-on réellement parler de roman?) LIBRE tant par sa forme que par son essence, son histoire. Enthousiasmant !
Roman surréaliste et alors ?
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 29 mars 2011
On verra mieux
Critique de Le café de... (Perpignan - Bordeaux, Inscrite le 17 août 2008, 40 ans) - 30 décembre 2008
Je n’ai pas pu ressentir la personne mystérieuse, créative et indépendante décrite par Breton. Seulement une personnalité décousue, une personne en recherche d’elle-même, un être auquel André Breton essaie de donner une cohérence.
Bref, je me suis ennuyée en lisant Nadja, parfois endormie (au sens propre). Je n’ai pas été tenue en haleine, quoiqu’il en soit…
Je n’ai pas retrouvé ici le bonheur et la créativité de l’écriture automatique, telle que j’ai pu la pratiquer.
Je remercie toutefois M. Breton d’avoir amené la psychanalyse en France. Elle est allée bien plus loin que lui-même, dépassant son écriture rigidifiée par ses conflits intrapsychiques pour permettre à chacun de créer toujours plus loin et toujours plus en soi.
bof
Critique de Ice-like-eyes (nantes, Inscrite le 26 mars 2005, 40 ans) - 2 juin 2005
Cela commence commence par "qui suis-je?" "qui je hante?"
Breton relate de façon décousue des évènements marquants de sa vie.
c'est un roman surréaliste qui parle des expériences extatiques, du hasard, d'expérience hypnotique. Nadja incarne le fantasme surréaliste , elle-même l'est !
André Breton ne voulait pas de description et pourtant ! on peut y suivre un ordre chronologique etc. Le livre en est truffé !(photos)ce qui me déçoit dans cette oeuvre , c'est que dans le principe il ne devait pas le réécrire, il ne voulait pas travailler le style, c'est ce qu'il a fait !
C'est à lire par curiosité !
Noir, original et assez poignant
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 5 mai 2005
Le principe est bien que l'intrigue échappe à la logique la plus pure, ce qui est le cas des vies qui voguent à la dérive, et des relations amoureuses incertaines : la réalité n'est elle-même pas toujours très euclidienne. C'est ce que ce mouvement tente de montrer, ce qui est d'autant plus prégnant en littérature, où il faut ébaucher tout de même une construction générale et syntaxique. C'est d'autant plus reposant que, justement, tout n'est pas immédiatement compréhensible, à moins d'être psychanalyste.
J'ai trouvé ce personnage bouleversant par ces méandres et ces contradictions, et de cet ésotérisme athée, en effet très original.
Un chef d'oeuvre
Critique de Emmma (, Inscrite le 18 avril 2005, 39 ans) - 18 avril 2005
Une descente aux enfers
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 9 février 2005
Nadja
Critique de Déhellair (, Inscrit le 13 novembre 2004, 39 ans) - 9 février 2005
C'est ça le mouvement surréaliste, selon moi. Il essaiera effectivement de passer à travers les codes qui s'imposent à notre société par une déstructuration des règles du langage, pareil pour les peintures ou collages il brise les cadres de la création. Il tentera, comme tu dis Joseph, d'accéder à la conscience humaine au-delà de tout ce qui lui est ancré, imprégné par la société.
Alors Nadja montre par excellence le caractère inachevé de cette idéologie, tout d'abord dire que ce livre n'a aucune structure, c'est se fourvoyer. Bon il annonce sans cesse la chute inéluctable de Nadja à travers notamment la métaphore du pigeonnier de sa propriété je crois qui s'effondre après avoir atteint les sommets. Et sans cesse il reprend cette métaphore comme un leitmotiv.
Car lui, à l'inverse, Breton explique qu'il s'est forgé un instinct de conservation et il ne va pas outre les règles en vigueur, il confine, dit-il au point de non retour mais se garde bien de le franchir. Et c'est là qu'il montre les limites du surréalisme il ne peut être absolu car alors on tombe dans la folie, on ne peut être compris.
Un autre exemple, il répugne l'idée de voir Nadja se prostituer action qu'il qualifie de sordide mais alors il se vautre dans les valeurs de notre société.
Ce livre est parfaitement ficelé, il ne recourt en rien à l'écriture automatique.
Alors on se laisse séduire ou on déteste, je trouve que des idées sont très justes lorsqu'il parle de cette connivence que l'on pense entretenir avec le décor qui nous entoure à un moment fugace, ce sentiment naît en nous à travers des gestes, des détails que l'on interprète comme un message qui nous est directement adressé.
Ce livre est plaisant et il y a comme tu cites si bien Josef ce mysticisme athée auquel on croit, par lequel on se laisse envoûter.
J'ai étudié ce livre en classe terminale, en lettres et je crois qu'il est intéressant de nous proposer de tels ouvrages qui sortent un de ce que l'on étudie habituellement. Vraiment ce bouquin m'a plu.
Et le surréalisme a eu au moins le mérite d'être un mouvement amplement créatif.
Alors et aujourd'hui il est où le mouvement? Il n'y en a pas.
Clinique
Critique de B.Josef (, Inscrit le 17 juin 2004, 38 ans) - 18 juin 2004
Voici donc les expériences de lecture saines de gens qui ne se laissent pas duper. Ou alors, une réponse toute bretonienne, pleine d'arrogance surréalisante (désolé "Merlin").
Car c'est bien le désordre qu'il faut condamner, mais en connaissance de cause!
En effet, deux expériences se superposent à la lecture de Nadja : la première, toute intellectuelle permet de développer un discours pertinent sur L'Esthétique et la deuxième (primordiale et oubliée par Breton!), à savoir, l'expérience sensible de la lecture!
Pour la première, une manne philosophique, sémiotique... pour la deuxième : le néant péremptoire!
Breton n'est pas ce génie qu'il auto-proclame et Nadja n'est pas le livre que toute la littérature attendait pour se réaliser. Car se mettre hors de toute forme, c'est encore et toujours un formalisme débridé! et c'est cette arrogance surréaliste qu'il faut balayer. Fort heureusement, nous sommes nés après le surréalisme et il permet de montrer les voies à ne pas suivre pour atteindre le réel, le psychisme (risible lecture de Freud par Breton!), et la vérité de l'écriture.
Si les intentions sont bonnes au début (lisez à ce titre les manifestes du surréalisme et les Pas Perdus, étape essentielle pour comprendre la machine du surréel qui n'est que déréalisation), et les questions essentielles (que faire du faux réalisme de Flaubert, Zola... comment écrire après Rimbaud...), la réalisation littéraire à l'oeuvre est une expérience frelatée : atteindre l'esprit humain au-delà de toute visée esthétique ou morale!
Recherche complexe et profonde mais dupée par la forme et cette écriture automatique qui a eu ses heures de gloire et ses constats d'échec retentissants!
Qu'on ne parle pas "d'état d'esprit" puisque la révolution ne vaut que dans ses acceptions diachroniques et l'entreprise surréaliste, une sondée dans la vérité humaine (de tout un chacun; le singulier, l'universel).
Et surtout pas de goûts surréalisants (se réclamant vaguement de Dalì ou de Magritte). "Ceci n'est pas une pipe", voilà qui aura défait l'image surréaliste, "l'état d'esprit" (le surréalisme se contredit).
Beaucoup haïssent Breton, en l'occurrence pour Nadja, livre d'amour envers une femme qu'il n'a jamais aimée et dont il a profité des talents picturaux. Mais l'homme est ce chef de file visionnaire et clairvoyant (mettons de côté, l'idée de tyran), qui a su capter le malaise de l'écriture mais a fait fausse route sur les procédés d'accès au réel (ceci est un jugement de valeur, je signe!).
Hasard objectif, mysticisme athée (dixit Julien Gracq), forme composite, bestiaire, matrice, le flou reste tout artistique!
Reste une poésie aux accent de folie qui pique au vif mon intellect, mais laisse ma sensibilité dans un état de mort clinique (j'exagère, bien sûr!).
"La beauté sera CONVULSIVE ou ne sera pas."
A bas Breton
Critique de Bérénice (Paris, Inscrite le 18 mai 2004, 38 ans) - 26 mai 2004
Ce livre est une supercherie. C'est : je vous montre un cercle, à vous de lui trouver un sens. Si vous n'en trouvez pas c'est que vous êtes un ignorant incapable de vous élever au-dessus des méandres de la vie quotidienne. Si vous en trouvez un, admirez-moi car c'est moi qui vous l'ai révélé. Ou l'art de prendre les gens pour des cons.
Suivez la méthode de Lolita et écrivez un roman surréaliste, vous serez peut-être sélectionné pour être étudié au Bac littéraire. Une chance sur 1000 ! Conditions de l'offre au dos du paquet.
Réponse de Normand à Breton
Critique de Merlin (Bruxelles, Inscrit le 25 février 2004, 60 ans) - 7 mai 2004
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Le surréalisme : absolu littéraire ou expérience frélatée? | 54 | B.Josef | 21 juin 2004 @ 21:53 |