Maudit printemps de Antonio Manzini

Maudit printemps de Antonio Manzini
(Non è stagione)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Nathavh, le 21 juillet 2017 (Inscrite le 22 novembre 2016, 60 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 269ème position).
Visites : 3 697 

Maudit printemps

Antonio Manzini est devenu une référence dans son genre en Italie, il cartonne avec plus d'un million de livres vendus.

J'avais lu le premier de la série Piste Noire dont je garde un excellent souvenir. C'est déjà le troisième opus des enquêtes du sous-préfet "Rocco Scavione". On retrouve les personnages, son équipe de "bras-cassés" avec plaisir mais je vous rassure il n'est pas indispensable d'avoir lu les précédents.

Une camionnette aux plaques volées sort de route, deux corps sont trouvés. Rocco Scavione va mener l'enquête. Entre temps, Giovanna, une amie de Chiara Breguet donne l'alerte de la disparition de celle-ci. Chiara est fille de riches industriels de la région, Rocco s'inquiète que les parents n'aient rien signalé, c'est suspect ... Il va mener de front cette enquête.

L'action se situe au Val d'Aoste, petite ville de 40.000 habitants, esprit bien différent de Rome, Rocco l'apprendra bien vite au sujet de sa vie sentimentale.... Tout se sait, c'est comme un village ici.

Dans cette affaire, tout s'entremêle, dans la narration aussi. On passe de la vie quotidienne amoureuse de Rocco aux réflexions émises par les différents protagonistes qui se retrouvent dans le roman. C'est un peu déstabilisant au départ mais c'est très intéressant comme écriture. On s'habitue très vite à passer d'un personnage à l'autre, et on trouve rapidement le fil conducteur, les choses se mettent en place. Le livre est découpé en chapitres qui sont en fait les différents jours de la semaine.

C'est vivant, très dialogué. Rocco Schavione a ses méthodes bien personnelles pour y arriver, pas toujours très "catholiques" mais il est efficace, il va à l'essentiel.

Suspense, mafia, argent, rebondissements jusqu'au bout, une écriture originale que je vous recommande.

J'ai d'ailleurs une grande envie de rattraper le tome 2 "Froid comme la mort" que j'avais loupé.

Merci aux éditions Denoël de m'avoir proposé cette lecture, j'ai vraiment passé un bon moment.

Ma note : 9/10

Les jolies phrases

C'est l'absence qui fait mal ? Non. C'est la perte qui fait mal. C'est autre chose que l'absence. La perte sait ce qu'elle a perdu. L'absence, ça peut être une sensation vague, une émotion sans corps et sans son de quelque chose qui manque, que je n'ai pas, mais je ne sais pas ce que c'est. La perte, c'est ce que j'éprouve, parce que je sais. Et c'est pire que l'absence. Car ce que je connaissais, ce que je tenais entre mes doigts n'est plus. Ne sera plus. C'est la même différence qu'il y a entre Ray Charles et Stevie Wonder. Stevie est aveugle de naissance, Ray l'est devenu. Ray sait ce que c'est que de voir, Stevie non. Ray a éprouvé la perte. Stevie l'absence. Stevie est mieux loti que Ray. J'en mettrais ma main au feu.

- Tu te rappelles cette phrase ? Le désir d'une personne est immortel.
- Mais si tu le combles, il disparaît. Avec le besoin de cette personne.

Les souvenirs s'en vont, mon amour. Jour après jour. Tu ne t'en aperçois peut-être pas, mais ils s'en vont. Les beaux comme les terribles. La nuit les avale, et ils vont se mélanger aux souvenirs des autres. Tu ne les retrouves plus, même si tu essaies. Jusqu'à ce que tu deviennes toi-même un souvenir.

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Dans la neige y avait deux souliers deux souliers, qui étaient oubliés

9 étoiles

Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 72 ans) - 1 février 2018

Résumé :

Chiara Breguet, héritière d’une riche famille d’industriels du Val d’Aoste, étudiante brillante admirée des ses pairs, n’a plus donné de ses nouvelles depuis plusieurs jours.

La pizzeria Posillipo n’était ouverte que le soir. Quand Rocco, accompagné d’Italo, frappa à la porte vitrée couverte d’autocollants de cartes de crédit, depuis l’obscurité qui régnait à l’intérieur apparut la forme d’un homme au ventre énorme. Il acquit aussitôt un nom dans le bestiaire imaginaire de Rocco, qui s’amusait souvent à trouver des ressemblances et des affinités physiques entre hommes et animaux.
(Voir la critique du cinquième procédé)

C’est un nouvel auteur que j’épingle à mon répertoire avec cet Antonio Manzini, et en plus j’atteins le signe des quatre romanciers italien lus. Car avec ce « Maudit printemps » de nouveau j’ai trouvé chaussure à mon pied, avec ce roman qui démarre sur les chapeaux de roues, par sa verve et son développement. Ici, ce Rocco-Schiavone est d’un caractère bien trempé et opiniâtre qui n’aime pas trop se faire monter sur les pinceaux… Et c’est donc en deux coups de cuillère à pot que j’ai fini ce très bon thriller aussi acéré que les serres d’un Milan !

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