La Cité ardente de Henry Carton de Wiart

La Cité ardente de Henry Carton de Wiart

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Catinus, le 30 juin 2017 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans)
La note : 8 étoiles
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Véritable mytho liégeoise

Que voilà un sacrée épopée ! Qui ravira ceux qui aiment les épiques romans historiques. Ce n’est pas l’action qui manque, mazette : on s’y étripe à tout va, on s’y égorge, on s’y pourfend avec joyeuseté, pour sauver l’Honneur, le sien propre et celui de son clan…

L’histoire débute, en 1466, avec la mise à sac de la ville de Dinant par Philippe le Bon, duc de Bourgogne (père du « Téméraire »). Elle se termine, en 1468, par l’assaut des Liégeois (dont les plus qu’illustres 600 Franchimontois) du camp de Charles le Téméraire. Et c’est là que le romancier, Henry Carton De Wiart, intervient puisque, pour la première fois dans l’Histoire, on y parle de la « Cité Ardente ». Euh ! Pas vraiment car il emploie, à la toute dernière page et une seule et unique fois, le terme : « ardente Cité ». Dont acte !

Si le roman est quelque peu désuet, il faut reconnaître que monsieur Carton De Wiart excelle dans la description de termes techniques quand il décrit, par exemple, une armée, l’équipement du soldat, les armes employées. Un précieux glossaire se trouve d’ailleurs à la fin d’ouvrage afin d’éclairer notre lanterne

A noter, dans le chapitre « Nocturne » quelques lignes que l’auteur a piqué dans – la plus qu’admirable !- « Légende de Saint Julien l’hospitalier » de Gustave Flaubert. Scandale ! Mais comme le paragraphe est assez court, il lui sera pardonné.


Extraits :

- Ce sera le tour de Liège, dans son entonnoir de montagnes.

- C’est ainsi que ceux qui périrent à Brusthem périrent les armes à la main. On compte que huit à neuf mille hommes de Liège, soit à peu près la moitié de l’armée de la Cité, demeurèrent sur le champ de bataille.

- Toutefois, pour le bon exemple, il ( « Le Téméraire ») fit couper la tête à dix hommes de Saint-Trond et à dix hommes de Tongres, et il exigea que trois cents bourgeois de Liège, dix de chaque métier, vinssent à sa rencontre, en chemise, à genoux dans la boue, lui offrir les clefs de la ville en criant merci.

- Le jeudi, ayant appris que le roi et le duc de Bourgogne avec leurs trente-cinq mille hommes prenaient position sur les hauteurs de Sainte-Walburge, ils ( les soldats rebelles liégeois ) mirent le feu au faubourg Sainte-Marguerite. Le vendredi, ce fut le tour du quartier Saint-Laurent. Ils se proposaient de brûler la ville entière plutôt que de laisser cette satisfaction à leurs vainqueurs.

- Ayant vite atteint les murs à demi ruinés, ils sortent les uns par Hocheporte, les autres par la porte Sainte-Marguerite. Puis au risque de se rompre le col, ils se laissent glisser dans le profond ravin de Fauconpire qu’on appelle aussi Fond-Pirette. De là, il s’agit de gravir, à travers les roches ou les « vigneries », le versant qui grimpe à Sainte-Walburge.

- Jamais tant de sang ne coula sur une surface aussi étroite. On ne réfléchit plus : on tue ou on est tué. Chacun des Liégeois fait face désormais à dix ou vingt ennemis. Quelques-uns résistent longtemps.

- Ainsi se dévoua, pour cette ardente Cité qui n’avait plus qu’à mourir, après avoir poussé à la mort les meilleurs de ses enfants, un chevalier dont l’âme voluptueuse fut reconquise au devoir par la douleur. Et seule une vierge le pleura au fond d‘un monastère (…)

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