Du feu de l'enfer de Cédric Sire
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Carnage
Pourquoi faudrait-il que polar rime avec carnage (d’ailleurs ça ne rime pas) ? Il y a tant d’exemples de polars qui se « contentent » d’un cadavre, ou deux, tranquilles, sans qu’il soit besoin de signer des pages gores et difficiles à supporter.
Avec Du feu de l’enfer nous sommes dans une espèce de course à l’échalote, à qui aura le meurtre le plus abominable, à celui qui accumulera le plus de viande froide, au mépris de la vraisemblance et surtout de l’intérêt.
»L’homme arrivait dans son dos.
Elle se trouvait si près ! L’espoir, si proche …
Elle se redressa et se mit à quatre pattes. Il suffisait d’un instant … un tout dernier …
L’homme abattit sa machette, lui entaillant profondément le mollet.
Elle hurla. La douleur fut insoutenable, un feu dévorant sa chair. Elle sentit sa vessie se relâcher, de l’urine chaude inonder ses cuisses, et ne parvint plus du tout à contrôler son corps.
L’homme frappa de nouveau. Cette fois, la lame sectionna le pied. »
Et vas-y que je te découpe les membres, que je te coupe les têtes, que je t’égorge … Bon, on se lasse quand même. Servez-moi plutôt de l’intelligence (situationnelle, dirait Pierre Villepreux à propos du rugby – private joke que peu comprendront hélas), du psychologique, du social, du psychosocial, … de l’intelligence quoi ! Entre un James Lee Burke, qui pourtant ne lésine pas sur la violence et Sire Cédric, il y a … il y a qu’au moins avec James Lee Burke je termine ma lecture en connaissant davantage de choses, d’impressions, sur un monde qui m’est étranger ; la Louisiane. Ou avec un Henning Mankell, j’ai l’impression d’avoir un peu voyagé en Suède, d’appréhender ce pays davantage, tout en ayant suivi une enquête qui ne nous prend pas pour des gogos et qui fait appel à notre sensibilité et notre intelligence.
Là, si je me mets à la place d’un étranger – un non-Français – qui vient de lire Du feu de l’enfer, je ne suis pas sûr qu’il ait eu l’impression d’évoluer en France, du côté de la Région Parisienne, et d’en avoir retiré une quelconque connaissance. Tout est centré sur le rebondissement d’évènements tous plus sanglants les uns que les autres, sur le fait de perdre le lecteur pour mieux lui asséner le coup de massue de la surprise, et dans le texte on ne retrouve pas la « chair » de la terre de France, de la population française. Ca pourrait tout aussi bien se dérouler au Danemark ou aux USA comme en Pologne, par exemple.
Manon et Ariel sont sœur et frère. Un peu aux antipodes l’un de l’autre ; l’une est thanatopracticienne, l’autre délinquant bas de gamme dans le domaine des petites magouilles, des petits trafics. Elle n’en peut plus de lui, de lui servir depuis l’enfance (ils sont plutôt à l’aube de la trentaine ?) de planche de salut, de bouée de sauvetage. Lui est du genre irrécupérable, velléitaire et désespérant. Et ce soir là, c’est la magouille de trop. Ariel a mis les mains là où il ne fallait pas, chez plus pervers et plus nuisible que lui. D’ailleurs le voisin du dessus de chez Manon –Manon chez qui il s’est réfugié une énième fois – va le payer de sa vie, victime d’une méprise ; il a été pris pour Ariel.
Ca commence ainsi et ça ne va pas s’arrêter au fil des 556 pages. Fuite éperdue semée de cadavres et d’horreurs en tous genres. Fatigant.
Il en faut pour tous les goûts et je suppose que certain(e)s aiment ça ? Pour ma part je préfère une ambiance plus authentique, louisianaise, navajo, britannique, suédoise, tout ce que vous voulez, mais qui fait sens !
Les éditions
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Du feu de l'enfer [Texte imprimé], roman Sire Cedric
de Sire, Cédric
Presses de la Cité / Sang d'encre (Paris)
ISBN : 9782258115699 ; EUR 21,50 ; 09/03/2017 ; 560 p. ; Broché
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Les société secrètes mythe ou réalité
Critique de Incertitudes (, Inscrit le 4 décembre 2008, 40 ans) - 20 mai 2024
Et c'est addictif. L'ambiance est profondément malsaine et le lecteur fait comme les personnages : il pénètre dans les entrailles du mal horrifié et fasciné à la fois. Manon Virgo, c'est ça. Une tranquille thanatopractrice ? Mon œil. Il y a en elle une violence, une colère ne demandant qu'à s'exprimer.
Les six cents pages se dévorent tout seules. Les chapitres sont courts, rythmés, et on ne compte pas les rebondissements, les trahisons et j'en passe. Personne n'est ce qu'il prétend être. Mais si on n'aime pas le gore, la violence gratuite, qu'on a du mal avec ça, là je peux comprendre que ce type de lecture puisse gêner.
Traverser le Styx
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 16 avril 2020
La principale préoccupation de Manon, c’est son frère Ariel, son cadet de 18 mois, marginal drogué,qui vient de se faire éjecter de l’appartement de sa petite amie. Il débarque alcoolisé chez sa sœur, qui, encore une fois, accepte malgré elle, de l’héberger.
Réveillée le matin par une goutte qui lui tombe dessus, elle découvre à l’étage supérieur, son voisin et ami Bruno, exsangue, qui s’est suicidé.
Et comme d’habitude, elle doit gérer seule ce drame, son frère fuyant les policiers. Cela lui permettra de faire la connaissance du séduisant capitaine Franck Raynal.
Car son frère ne lui a, bien sûr, pas tout dit. Il vient de voler une voiture à des personnes qui tenaient particulièrement à ce qui se trouvait dedans.
Le frère et la soeur décident de rendre cette mystérieuse valise en retournant dans un château abandonné où se trouvait la voiture volée, où ils découvrent d’inquiétantes traces d’une étrange réunion.
Les voilà plongés dans l’horreur d’une secte satanique, où les membres masqués laissent libre cours à leurs plus horribles fantasmes, instincts, désirs, tortures, meurtres…. Épaulés par une équipe efficace de tueurs Nyx, Baphomet, sous les ordres d’Hadès, le dieu de l’enfer.
"Tu ne vas pas me dire que tu crois au diable ?
- Pas au diable en tant que divinité.. Mais je crois que certains êtres humains peuvent être le diable, oui. "
L’auteur a réussi un incroyable thriller. Impossible de lâcher le livre tant le suspense et l’action sont permanents ; tant il distille les doutes, les possibilités de trahison.Et ceci dès le prologue.
En effet, les premières pages du livre ont ici une double fonction : elles préviennent le lecteur de l’horreur, et le plongent immédiatement dans le suspense de cette jeune femme poursuivie.
Premier livre que je lis de cet auteur, j’ai admiré la densité, le rythme et la construction, l’évolution.
Mais… mais les scènes sont oppressantes, d’une grande violence, d’une incroyable cruauté, et je ne suis plus capable de lire ce genre de livre.
Pas facile d’attribuer une note...
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