En son absence de Armel Job
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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disparition inquiétante en Ardennes
L'absence de Bénédicte est troublante. Une ado de quinze ans... on peut tout supposer !
Bénédicte vit avec sa mère Marie-Louise ; son père Mehdi, elle le voit de temps à autre. Le matin, elle prend le bus pour l'école. Mais ce jour-là, Julien, le chauffeur ne la voit pas. Que se passe-t-il ? Il semble l'entrevoir dans la voiture de Walter. Mme Maca observe tout et commère à qui mieux mieux. Affaire sordide ou succession de quiproquos ?
L'énigme se déploie au fil des chapitres et le lecteur se sent captif dans cette nature où la forêt est omniprésente mais captivé par une succession de péripéties dans ce village ardennais. Un bon thriller qui pousse à la réflexion : ne pas se fier aux apparences.
Message de la modération : Prix CL 2020 catégorie Policiers/Romans Noirs/Thriller
Les éditions
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En son absence [Texte imprimé], roman Armel Job
de Job, Armel
R. Laffont
ISBN : 9782221198308 ; EUR 19,50 ; 23/02/2017 ; 324 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (7)
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Le syndrome du battement d’aile de papillon à l’autre bout de la Terre
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 14 juillet 2020
Le village en question, Montange, se situe dans les Ardennes, belges (venant d’Armel Job on ne sera pas étonné plus que cela !) et donc en zone très rurale. Dans ce village, Bénédicte, une adolescente de quinze ans s’est évaporée au petit matin du Jeudi 17 Mars 2005 entre la maison familiale qu’elle vient de quitter et l’arrêt du bus scolaire qui doit l’emmener au lycée. Le chauffeur du bus, qui la connait, ne l’a pas vue monter et personne ne l’a revue depuis qu’elle a quitté la maison. Quand sa disparition est actée c’est déjà le soir, une fois que sa mère est rentrée du travail et se rend compte de son absence. La machine infernale va se mettre en route.
Ce n’est pas tant le pourquoi du comment qui a intéressé Armel Job (ainsi que le lecteur que je suis) que les interactions qui vont se produire dans le village entre parents, voisins, amis, autorités, entre suspicions, doutes, préjugés … C’est très finement analysé et remarquablement crédible. On se sent bien un peu voyeur en pénétrant à la suite d’Armel Job dans les maisons et les intimités des différents habitants de Montange mais c’est pour la bonne cause. La cause d’une exploration en profondeur de l’âme humaine. Qui, bien sûr, n’est pas toujours jolie jolie …
Une ado disparue et trois couples en perdition
Critique de Malic (, Inscrit le 9 décembre 2005, 83 ans) - 14 juin 2020
L’auteur s’attache plus particulièrement à trois couples en perdition : Marie-Louise et Mehdi, les parents de Bénédicte, divorcés, Mehdi ayant depuis peu quitté sa femme pour Sandra sa secrétaire, ce qu’il regrette déjà ; Julien, le chauffeur du car, et Liesbeth, chez qui rien ne va plus depuis la mort de leur fillette quelques années auparavant ; Walter et Julie enfin, qui ne partagent plus que leur amour de la brocante.
Polar atypique peut-être, mais avant tout parce qu’il échappe aux clichés du genre, ce qui n’empêche pas que l’histoire est bien menée, avec ce qu’il faut de suspense et de surprises.
Parmi les qualités d’Armel Job, outre l’excellence de son écriture, sa capacité à nous montrer les différentes facettes de ses personnages. Aucun manichéisme, chacun peut basculer dans l’ignoble ou au contraire se révéler meilleur que ce qu’il semblait au départ.
De cet auteur, j’avais beaucoup aimé « Loin des mosquées », qui avait déjà quelques aspects de polar. C’est encore bien plus évident avec « En son absence » et ce roman est encore meilleur.
À quelques minutes près
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 25 mai 2020
Bénédicte ne sera pas à l’arrêt du car. Julien, le chauffeur, étonné, l’attend quelques secondes avant de démarrer.
Bénédicte a 15 ans, les policiers privilégient l’hypothèse de la fugue, mais des questions vont être posées, des soupçons éveillés, surtout quand Mehdi, le père de Bénédicte, divorcé de Marie-Louise, va découvrir le journal intime de sa fille.
Avec talent, avec toujours une formidable humanité et son incroyable compréhension de l’âme humaine, l’auteur nous présente une galerie de personnages menant une vie tranquille dans un village banal, où tous pourtant deviennent des suspects potentiels, avec leurs secrets, leurs douleurs.
Armel Job analyse l’enchaînement des réactions, la remontée des anciennes douleurs, rendant le lecteur observateur de faits tels qu’ils se sont déroulés, ne dévoilant qu’avec parcimonie la vérité, et maintenant toujours un suspense.
Un roman policier comme je les aime, sans violence, accumulation de cadavres ou autres tortures, avec une maîtrise du déroulement impeccable et efficace.
Un village Belge
Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 11 janvier 2020
Le drame est identifiable, les lieux, un petit village de l'Ardenne belge, brossé comme un tableau par l'auteur, nous semble familier, et le mal-être ambiant nous renvoie à nos propres craintes et nos sombres pensées en de telles circonstances.
M. Job, avec une plume plaisante, nous emmène aux confins de son thriller psychologique. Tout au long de l'ouvrage on s'interroge, voyant défiler les personnages dont il appuie ostensiblement les traits, telle Mme Maca, qui voit tout, sait tout du village, donneuse de leçons, aux idées bien arrêtées, ou encore Julien, chauffeur de bus en proie à de drôles de sentiments, perdu depuis la mort de sa fille, amie de la disparue. Les hypothèses fusent, les enquêteurs, caricaturés comme il se doit, sont bien en peine de trouver un véritable indice dans ce microcosme où chacun s'épie, se trahit, se hait parfois, se soupçonne. D'autres agissements auraient pu toutefois faire avancer l'enquête, un peu plus de transparence de la part de la Police, un peu moins de suspicion de la part des villageois, mais l'être humain est ainsi fait !
Le pire est envisagé, bien sûr, avec des images d'un passé pas si lointain, Dutroux et ses monstruosités, d'autres disparitions inexpliquées…
Un livre à l'ambiance pesante, le malheur d'une famille éclatée, l'incompréhension d'un village et le piétinement d'une enquête, de quoi offrir une lecture agréable pour les amateurs du genre, et découvrir d'autres ouvrages de M. Job.
Brillant, une fois de plus
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 26 juin 2018
Une fois de plus, un brillant roman signé Armel Job, une des plus belles plumes de la littérature belge francophone.
Extraits :
- Il ne priait plus depuis Dieu sait quand.
- On n’imaginait pas, à l’époque, exiler ses défunts. Ils faisaient partie de la communauté au même titre que les vivants. Chaque dimanche, après l’office, on leur rendait visite. On enlevait les mauvaises herbes qui leur poussaient dessus, on leur adressait une pensée : « Comme tu me manques ! » - « Surtout, reste bien où tu es ! «. C’était selon, et bien plus sincère que du temps où ils étaient vifs.
(…) C’est Joseph II qui ordonna, par mesure d’hygiène, que les tombes soient déménagées du périmètre des églises à la lisière des lieux habités.
Voir le mal partout est nuisible
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 3 novembre 2017
La disparition d'une jeune fille apparaît de par le comportement de plusieurs protagonistes, comme, de prime abord, la suite évidente d’un enlèvement de nature pédophile.
Les parents et villageois comme secoués par cette tragédie font remonter à la surface leurs vieilles rancœurs qui les aveuglent. Leur colère bête et méchante, illustrée par le calicot « Penne (sic) de mort pour les pédophiles » masque leurs propres fautes.
L’analyse sociologique du romancier est comme souvent très bien charpentée dans un style simple, mais nullement simpliste.
En une phrase, un très bon roman de l’auteur ardennais, qui joue encore avec de nombreux accents et références belges, et démontre, s’il le fallait encore, qu’il est un grand raconteur d’histoires.
Utile lecture aussi dans la foulée, "Summer" de Monica Sabolo qui parle aussi d'une étrange disparition.
Disparition inquiétante
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 18 octobre 2017
Le village de Montange est en émoi, pendant que la police enquête. Plusieurs couples, chacun parent d'au moins un jeune, y entretiennent des relations tendues, soupçonneuses ou de rancune liées à des incidents du passé. (Pas toujours facile de s'y retrouver en tant que lecteur entre tous les prénoms.) Toutes ces blessures du passé refont surface et les non-dits sont mis sur le tapis, se terminant parfois par des coups, en tous cas des remises en question.
On retrouve l'ambiance des romans d'Armel Job - un village des Ardennes où tout se sait et tout le monde se connait et où les rancunes n'attendent qu'une étincelle pour exploser -, avec un zeste de Simenon. Un très bon cru !
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