Le testament de Marie de Colm Tóibín

Le testament de Marie de Colm Tóibín
(The testament of Mary)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Didoumelie, le 23 avril 2017 (Inscrite le 5 septembre 2008, 52 ans)
La note : 3 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 666ème position).
Visites : 3 497 

Dommage...

Le testament de Marie est le dernier roman de l’auteur irlandais Colm Toibin.
C’est un court roman d’à peine plus de 120 pages, qui par sa forme pour le moins atypique, bouscule, marque, interroge, éblouit, transcende, perturbe, laisse de marbre… ou déplaît fortement !
Le sujet du livre a déjà été abordé par d’autres (parler de Jésus, des événements connus de tous tels que la résurrection de Lazare pour ne citer que cela mais il y en a d'autres tout au long du récit). Cependant, force est de constater que la façon de le traiter est originale.
L’auteur donne la parole à Marie (mère de Jésus) en tant que mère ordinaire comme les autres, qui souffre et qui veut protéger son fils. Cette dernière va donc se confier lors d’un long monologue à la première personne devant ses 2 gardiens (que l’on suppose être 2 apôtres mais sans jamais les nommer) dans un texte qui se voulait sans aucun doute touchant mais que j’ai trouvé trop souvent poussif, et comme « on connaît la chanson », le rythme et l’ambiance du livre étaient d’autant plus importants pour captiver les lecteurs….
Certes, Marie nous exprime ses doutes face aux agissements de son fils (qu’elle ne nommera jamais lui non plus) à travers son amour maternel indéfectible, mais le ton donné qui est trop lourd m’a empêché de lire cette histoire comme une histoire sommes toutes universelle.
Il m’a manqué ce petit quelque chose, ce je ne sais quoi dans la manière d’écrire (et/ou de décrire les situations) qui aurait pu faire de ce récit un moment de lecture inoubliable.
Dommage….

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Les éditions

  • Le testament de Marie [Texte imprimé] Colm Tóibín traduit de l'anglais (Irlande) par Anna Gibson
    de Tóibín, Colm Gibson, Anna (Traducteur)
    10-18 / 10-18
    ISBN : 9782264068590 ; EUR 6,10 ; 18/08/2016 ; 113 p. ; Poche
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Une atmosphère pesante d'inéluctabilité dans une langue poétique et contemplative

9 étoiles

Critique de Dervla3012 (, Inscrite le 7 décembre 2019, 18 ans) - 17 juillet 2022

De quoi ça parle ?

Tout le monde connaît l'histoire de Jésus, dans les grandes lignes du moins. Les miracles, la résurrection, l'eau changée en vin… Mais que savons-nous de celle de sa mère, Marie ? Bien entendu, je ne parle pas là de la conception de son fils, ni de sa relation avec Joseph : évènements, somme toute, assez bien « documentés ». Je vous interroge, lecteur, sur la période de la vie de Marie qui a suivi la mort de Jésus. Comment a-t-elle supporté cette tragédie ? Comment a-t-elle été traitée par les apôtres, par ses voisins et amis ? C'est à toutes ces questions que Colm Tóibín tente de répondre, regardant à travers les yeux d'une mère, des évènements qui ont changé son petit garçon innocent, causant sa perte et peut-être la sienne aussi. Car qui s'est déjà questionné sur les croyances de Marie et le bouleversement qu'elles ont connu ? Est-il si facile de changer aussi drastiquement sa vision du monde ? Même si le prêcheur de parole est votre propre fils ? Et comment réagir lorsqu'une foule en folie vous annonce que vous avez engendré l'enfant de Dieu ?

Mon avis :

Je confesse avoir éprouvé une pointe de scepticisme avant d'entamer ce très court roman (environ 100 pages), pour la simple raison que, n'ayant pas lu la Bible et n'étant pas vraiment au point question culture religieuse, je craignais de ne pas saisir nombre de références, et de passer ainsi à côté de l'intérêt du roman. Mais bien au contraire, j'ai beaucoup apprécié la plume de Colm Tóibín ! Aucune connaissance approfondie n'est requise, car les évènements majeurs sont plus ou moins expliqués au fur et à mesure. De plus, l'important n'est pas tant les faits, que le ressenti de Marie.

C'est une narratrice très attachante : seule, perdue et dévastée par la mort de son enfant ; elle se retrouve confrontée aux réactions hostiles et/ou complaisantes d'un entourage qui n'a d'yeux que pour son fils tué dans d'atroces souffrances. Peut-être suis-je la seule à n'avoir jamais questionné des acquis aussi élémentaires, mais j'ai été surprise par l'interprétation de l'auteur qui a dépeint un Jésus indifférent et hautain vis-à-vis de sa mère ; et une Marie dubitative quant aux actions de son garçon, qu'elle voit comme des stupidités de jeunesse. Mais après tout, il est vrai qu'il serait difficile d'accepter sans ciller des propos aussi éberluants que l'immaculée conception ou autres miracles du même genre. Ainsi, je dois à ce roman de m'avoir proposé une vision nouvelle du récit biblique.

Le langage et le style, quant à eux, contribuent pour beaucoup à créer une atmosphère pesante d'inéluctabilité : Marie va bientôt mourir, et elle attend ce moment fatidique avec un mélange de calme et d'angoisse. Les réminiscences d'une vie à la conclusion douloureuse défilent à toute vitesse devant ses yeux, comme si la vieille femme était à court de temps pour cristalliser la mémoire et la véritable histoire (pas celle falsifiée – selon ses dires – par les apôtres) de celui qu'elle ne nomme jamais que « mon fils ». La narration qui en résulte est ainsi poétique et contemplative.

En conclusion, j'ai été charmée par cette première approche de l'oeuvre de Colm Tóibín, qui aborde un sujet si complexe avec tant de simplicité. La découverte devrait donc se poursuivre d'ici peu.

Intéressant, sans plus

7 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 21 avril 2019

Dans un long monologue, Marie, la mère de Jésus raconte ce qu’elle a vu et ressenti. Le temps où son fils était enfant et puis, bien plus tard, quelques miracles : la guérison du paralytique, la résurrection de Lazare, les noces de Cana. Et pour terminer : le procès devant Pilate, la crucifixion (j’ai préféré zapper), l’ensevelissement, l’apparition aux femmes.

Intéressant, sans plus.

Extrait :

J’étais là. Je me suis enfuie avant la fin, mais si vous voulez des témoins, alors je suis un témoin et je peux vous le dire à présent. Vous affirmez qu’il a sauvé le monde, mais moi, je vais vous dire ce qu’il en est. Cela ne valait pas la peine.

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