Grâce et dénuement de Alice Ferney
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Où sont passés les Gitans ?
Ce livre est une belle intrusion dans le monde méconnu des gitans.
Esther, cette " gadjé " (femme blanche pour certains, putain pour d'autres) ayant été bibliothécaire et infirmière, met en oeuvre un projet visant à faire la lecture aux jeunes enfants des gitans. Son but : leur rendre accessible la magie et l'univers fascinant des livres. Avec ce projet, elle fera plus que la lecture, elle transpercera le mode de vie quelque peu primate de cette famille tsigane. Elle deviendra même une oreille pour eux et une personne sur qui compter.
En fait, ce roman m'a amenée à réfléchir sur les différents types de relations interpersonnelles possibles. Ce livre transpose bien, à mon avis, le système de valeur occidental qui appartient en quelque sorte aux gens aisés. J'ai beaucoup aimé ce roman et le style d'écriture de l'auteure. Sa façon d'aborder la complexité des relations interpersonnelles m'a beaucoup plu.
Les éditions
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Grâce et dénuement [Texte imprimé], roman Alice Ferney
de Ferney, Alice
Actes Sud / Un Endroit où aller.
ISBN : 9782742713356 ; 19,80 € ; 04/01/1999 ; 289 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (17)
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Les Roms, la gadjé et les livres
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 62 ans) - 15 octobre 2020
Ed.J'ai Lu
Bonjour les fous de lectures.....
C'est l'histoire d'une belle rencontre entre une famille de gitans installée en bordure de la ville et Esther, une bibliothécaire, qui va leur faire découvrir la magie de la lecture.
Angeline, c'est la patriarche, elle a cinq fils, des brus et des petits enfants.
Elle s'est installée dans un jardin ouvrier abandonné par sa propriétaire.
Esther vient chaque semaine faire la lecture aux enfants et petit à petit la gadjé se fait accepter par la tribu.
Esther sait raconter mais aussi écouter
Esther surtout ne les juge jamais.
C'est ainsi que petit à petit, nous pénétrons dans l'univers de cette famille de gitans.
Nous découvrons leur vie, les relations qui les lient les uns aux autres, la force de la patriarche et les difficultés qu'ils rencontrent avec le monde extérieur.
L'écriture d'Alice Ferney est simple et addictive, le récit, qui peut se qualifier de "feelgood", nous permet de nous familiariser un peu avec ce monde inconnu des gens du voyage où pauvreté culturelle et matérielle sont encore de mise, où les enfants sont rois mais, surtout, où l'on revendique haut et fort sa liberté.
Ce livre est un hymne à la lecture, à la liberté mais surtout à l'amour.
Joli roman qui fait du bien
La vie ne suffit pas !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 11 novembre 2017
"Grâce et Dénuement" parait en 1997 (Actes Sud).
Esther Duvaux, bibliothécaire dans une ville de banlieue, arrête un jour sa voiture devant un camp de gitans échoué dans un jardin boueux. Elle fait alors une drôle de proposition à Angeline (doyenne, grand-mère et chef du camp): venir tous les mercredi pour faire la lecture aux petits. Aucun sentiment de pitié dans cette action mais la volonté de mener un véritable projet.
Angéline voit d'abord d'un œil méfiant l'arrivée de cette "gadjé". Que cherche-t-elle ? Pourquoi s'intéresse-t-elle à ses petits-enfants ? Et que leur apporteront ces lectures, eux qui manquent de tout ? Mais Esther ne se décourage pas et laisse chaque semaine mari et fils pour s'installer devant les caravanes et apprivoiser doucement les enfants du camp et leurs parents.
Au fil des pages, se révèlent les difficultés, la résignation, le rejet de ces nomades condamnés à l'immobilité. Des gitans qui vouent un culte à la famille et aux enfants.
Majoritairement analphabètes, peu soucieux de scolariser leurs enfants qu'ils savent inadaptés à la vie des "gadjés".
Un cercle vicieux que souhaite briser Esther.
Au travers l'histoire de cette famille de nomades, Alice Ferney met à l'honneur le Livre et ses multiples apports (alphabétisation , rêve, ouverture au monde, acceptation des autres,; .... )
Beaucoup de pudeur dans les propos de l'auteur mais sans négliger les responsabilités partagées des gitans et des pouvoirs publics.
Un roman prenant, bien écrit mais qui recèle quelques clichés.
Un succès populaire néanmoins mérité.
La gadjé
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 30 novembre 2014
À cet égard, l’approche via la lecture est intéressante et permet une incursion en douceur. Ferney évoque les femmes de ce clan avec une certaine sympathie. Par contre, les hommes en prennent pour leur rhume !
Un livre agréable avec une écriture simple qui porte en lui un peu d’espoir.
roman attachant
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 15 septembre 2013
Les gitans d'aujourd'hui
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 19 mai 2012
L'idée de faire débarquer une jeune femme ayant envie de faire découvrir l'univers des livres et des contes aux enfants du clan était sympathique, à même d'emmener plein de bons sentiments.
Mais l'histoire ne décolle pas, ni dans le récit en tant que tel, ni dans les pseudo-réflexions que nous livre l'auteur sur les notions de famille, de destin, d'injustice.
Sur un thème similaire (les communautés exclues), j'ai de loin préféré Zoli de Colum McCann, roman qui porte sur les tziganes des années 40/50.
Misère et fierté …
Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 88 ans) - 12 novembre 2011
Alice Ferney s’est attachée à nous décrire de l’intérieur le quotidien de ces gens du voyage, avec leurs petites joies, leur grande fierté, leurs drames immenses, ceux-ci découlant notamment de leur analphabétisme et de l’inadaptation à la vie sédentaire. Malgré les vols et recels, moyens d’existence courants ‘moins misérables que de faire la quête’, l’auteure a réussi la gageure de nous rendre ces gitans attachants à défaut d’être sympathiques, tout en se focalisant sur l’action philanthropique menée par une institutrice de la ville proche.
A force de lire tous les mercredis quelques contes pour enfants à la dizaine de petits gitans fascinés, cette jeune femme, par petites touches, apprivoisera le groupe, farouche à l’origine. Le temps de quelques heures de rêve, elle arrachera ces gosses à leur ennui misérable, et négociera même avec une administration rétive un début de scolarisation pour l’aînée d’entre eux.
Au fil des mois se tissera une émouvante et pudique amitié entre l’enseignante généreuse et la rêche Mamma, au seuil de quitter la vie.
A la suite d’autres romans d’excellence, tels que ‘L’Elégance des veuves’ ou ‘Paradis conjugal’, Alice Ferney continue de nous enchanter, mais aussi de nous émouvoir avec ses analyses en demi-teintes et son écriture somptueuse, souvent poétique (« Il pleuvait. Esther pouvait entendre la pluie continue et fine, tressant le long des choses un pleur inlassable. »)
Ou comment l'on nuit au lecteur par l'ennui qu'on lui procure.....
Critique de Sissi (Besançon, Inscrite le 29 novembre 2010, 54 ans) - 29 janvier 2011
Entre les deux, soit la quasi totalité de l'oeuvre, il ne se passe pas grand chose...
Un roman essentiellement centré sur le dialogue, mais sans aucune recherche stylistique. Ca discute, ça papote, ça lit des livres, mais comme l'embarquement ne s'est pas fait, je suis restée là, un peu seule, comme si j'écoutais une conversation sans aucune envie de m'y intéresser et d'observer ceux qui la font.
J'ai trouvé ça plat et banal, et je me suis ennuyée...
Ce c'est pour le style.
Pouvais-je me rabattre sur l'histoire, au moins?
Toujours pas...
C'est beaucoup trop convenu, je n'ai pas trouvé ça crédible une seule seconde.
Le sujet est intéressant mais comme il est mal traité, de façon très bateau, je suis également restée à quai.
J'ai trouvé ça plat et banal, et je me suis ennuyée...
Dans quelques mois, je me souviendrai, au mieux, vaguement de l'histoire, au pire du thème.
Ce qui dans mon cas est très mauvais signe..
Ce livre m'a été fortement recommandé par quelqu'un avec qui j'ai souvent des goûts en commun.
Alors, et ce sera la seule bonne nouvelle, ça prouve que deux lecteurs, même s' ils ont des attentes communes et une sensibilité qui se rejoint souvent, ne seront jamais interchangeables.
bof
Critique de Mariemm (, Inscrite le 21 novembre 2010, 29 ans) - 21 novembre 2010
Bémols
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 22 mars 2010
Alice Ferney essaie de nous sensibiliser à l’état de dénuement total dans lequel vivent ces gitans et le manque total de droits les concernant. Mais le tableau reste mitigé à cause des larcins et de la paresse des hommes. Et l’on ne peut que se révolter de la crasse dans laquelle ils vivent.
Je regrette tout de même que le personnage d’Esther reste peu crédible dans la mesure où elle semble d’une part très concernée par le sort des gitans, mais d’autre part, pas assez que pour y mélanger son monde à elle puisqu’à aucun moment ses enfants à elle n’apparaissent. Cela me donne l’impression qu’elle n’est pas totalement sincère : il ne faudrait pas que ses enfants les fréquentent.
confrontations de valeurs et de préjugés laissent place à la tolérance
Critique de Sandrinette03 (, Inscrite le 21 septembre 2008, 50 ans) - 28 septembre 2008
en conclusion, j'ai passé un bon moment
Faites lire ça à un vrai gitan, il va rire.
Critique de Mio (, Inscrite le 12 décembre 2007, 32 ans) - 12 décembre 2007
Par ailleurs, j'ai trouvé l'histoire niaise et stupide : il était une fois une petite bourgeoise qui pour se prouver à elle même qu'elle était une sainte vint à la rencontre d'enfants gitans pour leur raconter des histoires, pas mal non ? Puis ça me fait rire, dans ce livre de voir ce désir récurrent chez les hommes, je trouve ça presque honteux de ne tourner qu'autour de ça. Bref, lisez cette histoire à un vrai gitan, il va rire.
Touchant
Critique de Janiejones (Montmagny, Inscrite le 20 avril 2006, 39 ans) - 10 mai 2007
Incursion dans le monde gitan
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 20 août 2006
Esther est une bibliothécaire plutôt éprise d’idéal et qui ne supporte pas de voir les enfants gitans livrés à … rien, en tout cas au néant social, et qui se met en tête de rentrer en contact avec eux, d’abord en leur lisant des histoires et en leur faisant découvrir le monde des mots, des livres, de la lecture. Elle a choisi un campement gitan de quelques caravanes, « gouverné » en quelque sorte par Angéline. Angéline mère de cinq garçons, tous adultes, ayant ou non fondés famille. Tout ce monde : Angéline, ses garçons, ses brus et ses petits enfants vivent en quasi osmose/autarcie et Alice Ferney nous fait découvrir, au fil du cheminement d’Esther, la logique interne de ce noyau familial et des codes gitans.
« Esther Duvaux avait été infirmière pendant dix ans avant de devenir bibliothécaire. L’accompagnement des mourants, par lequel elle avait fini sa première carrière, avait donné la mesure de son courage et de sa douceur. Cette expérience ne l’avait pas endurcie, un rien lui tirait des yeux une rivière : elle avait le don des larmes. Pourtant cette tonalité primordiale s’accompagnait chez elle d’une vitalité fervente. Elle mettait en œuvre ce que d’autres eussent jugé utopique. Si jamais gadjé pouvait gagner de la vieille (ce dont il est possible de douter), elle était celle-là. »
Amours, injustices, fierté, obstination, tous ces sentiments sont mêlés et font de « Grâce et dénuement » autre chose qu’un livre didactique. C’est une vraie et belle histoire d’aujourd’hui. L’histoire de l’incompréhension de deux mondes qui n’en peuvent plus de se côtoyer dans la peur de l’autre ; un monde de terre et un monde de fer.
Bel ouvrage qui n’est pas seulement à recommander à ceux qui s’intéresseraient à la cause gitane. Un ouvrage sur l’ouverture aux autres, l’amour du prochain et le carcan de plus en plus figé de notre monde moderne.
inoubliable
Critique de Delselu (, Inscrite le 13 février 2006, 46 ans) - 14 février 2006
Relations fortes et cruauté de la vie
Critique de Norway (Entre le Rhin, la Méditerranée et les Alpes !, Inscrite le 7 septembre 2004, 49 ans) - 10 décembre 2005
Leur intégration dans la société est plus ou moins le but secret, mais avant tout c'est de leur permettre une vie meilleure. Cette vie meilleure passe d'abord par la lecture, puis par l'enseignement scolaire.
Altruisme, humanité et lecture
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 23 décembre 2004
C'est envoûtant ces vies qui se déroulent presque à notre insu. L'écriture d'Alice Ferney est tout à fait surprenante, objective et presque en retrait, la seule façon finalement de nous présenter cette grande misère autant intellectuelle que matérielle sans pathos, sans en rajouter. Tout est digne dans cette histoire, on apprend beaucoup de choses sur plusieurs sujets, et au final, sûrement sur nous-mêmes aussi.
Beaucoup de passages percutants, par exemple : "... Elle n'avait pas eu le temps de se préoccuper des autres. Oui, pensa-t-elle, la vieillesse peut servir à cela, donner sa bienveillance, parce qu'on a le temps qu'il faut, parce qu'on n'attend plus avec impatience et colère des choses, qui, ne venant pas, nous rendent hargneux envers ceux qui les ont."
Esther est un personnage finalement très peu explicité, on ne la voit que dans ses visites au camp ou choses qui s'y rattachent, c'est dommage. J'aurais aimé en savoir plus sur sa vie à elle, comprendre ses motivations et pourquoi elle ne s'implique pas plus en dehors des livres. Surtout comment elle parvient à le faire.
Tolérance envers la marginalité
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 13 juillet 2003
La bibliothécaire qui vient leur rendre visite manifeste une générosité qui sert à l'auteure pour chapeauter son oeuvre. Cette femme vient lire des histoires aux enfants. Petit à petit, elle s'infiltre dans leurs vies intimes afin que ces gitans profitent au maximum du système en bordure duquel ils vivent. Elle parvient à leur faire comprendre l'importance de la scolarisation. Ils réalisent que les mots ont un poids qui peut leur permettre d'améliorer leur sort. On sent que la marginalité dresse un mur d'incompréhension qu'il est difficile de franchir. C'est à quoi s'attaque l'auteur avec un courage peu commun.
Son style cependant n'est pas des plus coulant. On dirait du sucre qui a souffert d'humidité. C'est pris dans un bloc : dialogues et narration mêlés dans un «melting-pot» pas facile à suivre. Malgré ce manque d'aération, l'auteure n'étouffe pas le lecteur. C'est le défaut des oeuvres denses, comme c'est le cas ici. On appréciera aussi l'esprit de partage de l'héroïne, la gadjé (la non-gitane), qui attache beaucoup d'importance aux valeurs comme la compréhension, l'amour, l'entraide... afin d'enrayer l'intolérance.
Ca fait du bien de lire une telle oeuvre dans une société du chacun pour soi.
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