L'espoir est une terre lointaine de Colleen McCullough
( Morgan's run)
Catégorie(s) : Littérature => Voyages et aventures
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Naissance d'une Nation
Colleen Mc Cullough nous dresse cette fois-ci une magnifique fresque, qui à travers le destin d'un homme, retrace le début de la colonisation de l'Australie par les premiers pionniers que furent les forçats exilés anglais.
L'histoire de l'auteur constituerait déjà à elle seule un roman, et je ne peux m'empêcher de vous en retracer les grandes lignes avant de parler du livre.
Elle est née en 1937 en Australie, effectue ses études en Angleterre, et y exerce ensuite la profession de neurophysiologue.
Pour améliorer ses revenus d'infirmière, et payer ses formations aux Etats-Unis, elle s'attelle à son premier roman,"Tim", publié par une maison new-yorkaise.
Comme il a du succès, elle décide de continuer l'écriture en parallèle du nouveau poste qu'elle convoite et qui la pousse à revenir en Angleterre.
Mais aux USA, son deuxième roman (Les oiseaux se cachent pour mourir) connait un succès dont elle ignore l'envergure. L'hôpital londonien lui refusera finalement le poste tant convoité car elle est trop médiatique.
Colleen décide de fuir le succès et la pression qui y est liée, et va s'installer en 1980 dans une minuscule île au large de l'Australie, Norfolk Island. Elle qui ne s'est jamais mariée rencontrera à plus de 40 ans l'homme de sa vie... qui est un descendant de Richard Morgan, le héros de ce livre!
Passons la parenthèse et entrons dans le vif du sujet.
En 1775, l'Angleterre connaît un climat social très dur, et le contexte politique divise les libéraux et les conservateurs car les colons d'Amérique réclament leur indépendance.
Richard Morgan est un homme paisible qui exerce la profession de maître armurier. Il vit dans la taverne de ses parents, avec femme et enfant, et aspire à une vie simple pour toute sa famille car il a déjà connu le chagrin d'avoir perdu sa fille aînée, morte quelques années auparavant lors d'une épidémie de variole.
Il connaît une série de tragédies qui le tourneront vers le réconfort factice de l'alcool, mais il reste cependant l'homme droit et honnête qu'il était. Apprenant l'existence d'un détournement de taxes dans une affaire de boisson, il dénonce la fraude et se trouve pris dans une machination qui se soldera pour lui par son arrestation pour vol, et son envoi à la prison de Bristol. Il sera ensuite jugé et emprisonné à Gloucester, puis envoyé à Woolwich, et à chaque fois aura l'impression de descendre un peu plus en enfer.
Avec une justice extrêmement répressive, les prisons sont pleines, et comme le gouvernement ne peut plus envoyer les prisonniers dans les colonies américaines, en rébellion, le problème est de trouver un moyen de désengorger les prisons, même si les conditions de détention extrêmes provoquent une forte mortalité en leur sein, et d'envoyer les prisonniers suffisamment loin pour qu'ils ne menacent plus le royaume.
William Pitt, nouveau chef du gouvernement, conservateur, ne veut pas susciter de scandale tels que celui qui a soulevé l'opinion publique quand on abandonna une "cargaison" de détenus sur les côtes d' Afrique Equatoriale, où ils moururent dans d'horribles conditions, sans préparation ni moyen de survie dans cet endroit hostile.
Il charge Lord Sydney, du ministère de l'intérieur, de trouver un endroit dans le monde où exiler le surplus de condamnés.
Début 1787, Morgan est envoyé en déportation à Botany Bay, sur le nouveau continent découvert quelques années auparavant par Cook. Pour y arriver, il voyagera avec deux cent autres forçats sur l'"Alexander". La survie y est quasi impossible, entre le manque d'hygiène, de nourriture, les épidémies et les corrections en cas de désobéissance ou d'insolence.
Mais Morgan découvre en lui des réserves d'endurance et le groupe d'hommes dont il fait partie voit en lui un leader, ce qui le pousse à prendre sur lui pour les protéger. Après une traversée parsemée de quelques escales, le périple de près de six mois prend fin.
Les épreuves ne sont pas pour autant terminées, l'Angleterre ayant mal évalué les besoins nécessaires à l'établissement d'une nouvelle colonie. Les rivalités entre les marins et les soldats pour le partage de la nourriture sont constantes,et se font au détriment des détenus, décimant encore un peu plus leurs rangs.
Morgan sera ensuite dirigé fin 1788, à Norfolk Island, où tels des Robinsons, et toujours sous l'égide de l'autorité britannique, les détenus doivent faire en sorte de vivre en autonomie, ne pouvant en rien dépendre du royaume , qui semble les avoirs oubliés.
La sagesse de Richard, son bon sens, son manque d'opportunisme , toutes ses qualités qui plaisent aux officiers en charge de la discipline et du bon déroulement de la colonie lui serviront à s'établir peu à peu et à reconstruire sa vie.
C'est une magnifique fresque, très bien documentée, , qui nous fait connaître les conditions de vie extrêmes de ces premiers pionniers que furent les forçats anglais.
On prend également la mesure de la dureté de la répression en Angleterre à cette époque. C'est un très beau sujet mais il faut aimer l'Histoire , je pense, pour se plonger dans ce (gros) roman, au vu des descriptions très détaillées de la situation politique du moment. Mais pour moi, lire et apprendre sont indissociables, donc je n'ai eu aucune difficulté à me plonger dans ce roman.
Avis aux amateurs...
Les éditions
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L'espoir est une terre lointaine [Texte imprimé], roman Colleen McCullough trad. de Régina Langer
de McCullough, Colleen Langer, Régina (Traducteur)
Presses de la Cité / Hors Collection
ISBN : 9782258055742 ; 21,80 € ; 22/08/2002 ; 766 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (4)
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Extraordinaire
Critique de Floria (, Inscrite le 25 novembre 2011, 32 ans) - 25 novembre 2011
Historiquement, on en apprend beaucoup, et ça semble vraiment réel. c'est comme si on y était.
Pour moi, c'est un incontournable, au même titre que Les Misérables. Je serais d'ailleurs bien incapable de dire lequel des deux est le meilleur.
Un début qui n'en finit pas
Critique de Arnaud (Andenne, Inscrit le 29 novembre 2004, 44 ans) - 13 janvier 2010
Un début beaucoup trop long
Critique de Florah (, Inscrite le 13 mars 2007, 55 ans) - 14 mars 2007
Les 400 premières pages m'ont paru très longues et ce n'est qu'après l'embarquement des prisonniers à bord des bateaux que l'intérêt historique du livre a enfin réussi à attirer mon attention!
Très intéressant..., peu passionnant!
Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans) - 26 novembre 2004
La documentation impeccable qui alimente la dimension historique du récit suscite un intérêt soutenu et plusieurs éléments sont même fascinants mais je n'ai jamais été passionnée par ce roman.
Car il s'agit bien d'un roman. Une foule de personnages hauts en couleur traversent le récit, presque tous trop furtivement, car ne servant que de faire-valoir au héros, un héros un peu trop parfait! Dommage!
Car tout au long de ces huit cent cinquante pages, il y aurait eu amplement d'espace pour plus d'un!
La qualité de l'écriture est sans reproche et celle de la traduction, soit dit en passant, est aussi d'une très grande qualité.
Bref, la qualité essentielle de ce récit demeure le contexte historique fort bien documenté.
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