Borges et les orangs-outangs éternels de Luis Fernando Veríssimo
( Borges e os orangotangos eternos)
Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine
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Borges transformé en Sherlock Holmes
L’enquête autour de laquelle tourne cet ouvrage peut paraître quelque peu nébuleuse mais elle bigrement prenante ! Jorge Luis Borges transformé en détective. Original ! Pas n’importe quel détective : un homme érudit connaisseur de l’espèce humaine et des tréfonds de l’âme. Un rôle Borges que apprécierait. Une lecture qui demande une certaine attention sous peine de se perdre dans les méandres de la pensée de Borges et de Verissimo.
Vogelstein est un intellectuel allemand qui a fui le régime nazi en se réfugiant à Porto Alegre où il est devenu professeur d’anglais. La cinquantaine séduisante, Vogelstein voue une admiration sans borne aux livres et à Edgar Allan Poe en particulier. Le double assassinat de la rue Morgue est son livre de chevet. Il apprécie également Jorge Luis Borges mais un conflit existe entre les deux hommes à cause d’une traduction anglaise pour un magazine de polar d’une nouvelle de l’auteur, dans laquelle Vogelstein prit quelques libertés avec la fin du récit de Borges, rendant celle-ci plus conforme à ses désirs ("un appendice grotesque... même pas racheté par l'élégance, ni par l'utilité, ce qui en recommanderait l'emploi à un orang-outang qui souhaiterait garder son équilibre").
En 1985, un congrès consacré à Poe doit se tenir à Buenos Aires, la ville de Borges. Vogelstein y voit une occasion de se réconcilier avec Borges.
Pendant la séance inaugurale, Joachim Rotkopf injurie deux spécialistes de Poe, provoquant la colère de l’assistance, on le retrouve assassiné quelques heures plus tard dans sa chambre d’hôtel, fermée de l’intérieur, dans une position étrange évoquant une lettre de l’alphabet. Invité d’honneur au colloque, Borges décide de prendre l’enquête en main, appelle Vogesltein à la collaboration (soucieux de repentir, celui-ci s’empressera d’accepter). Chacun des participants au congrès est soupçonné, tous se détestant cordialement les uns les autres.
Borges et Vogelstein dressent la liste de toutes les hypothèses, de tous les suspects et s’interrogent longuement sur la position de Rotkopf, intrigante au point de faire ressurgir le personnage de John Dee, cosmographe et astrologue, être éternel, spécialiste des lettres et de leur signification. L’analyse de cette lettre-position, pas clairement identifiée, met chacun en cause, tous ayant de bonnes raisons de tuer Rotkopf.
Vogelstein rentre à Porto Alegre, il s’attèle à la rédaction fidèle du compte-rendu de l’enquête et clôt le récit par l’élucidation du crime par Borges en personne. Elucidation rendue possible grâce aux nombreuses méditations et réflexions du maître, qui composent véritablement le corps de ce récit, l’enquête policière semblant n’être qu’un prétexte pour rendre un bel hommage à Borges et son intelligence.
Les éditions
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Borges et les orang-outangs éternels [Texte imprimé], roman Luis Fernando Verissimo trad. du portugais, Brésil, par Geneviève Leibrich
de Veríssimo, Luis Fernando Leibrich, Geneviève (Traducteur)
Seuil
ISBN : 9782020551748 ; 14,20 € ; 05/02/2004 ; 144 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (2)
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Enquête policière autour des oeuvres d'Edgar Allan Poe
Critique de Loutarwen (NANTES, Inscrite le 1 mars 2007, 40 ans) - 7 août 2007
Pourtant, je trouve que le livre est assez difficile à lire: on y parle livres de Poe - que je n'ai souvent pas lu -, philosophie et études littéraires. On se demande souvent où va bien mener ses recherches puisqu'à tout bout de champs, c'est le reflet de la personne dans le miroir que l'on accuse. On se demande où tout cela va mener.
Mais pour autant, j'ai bien aimé ce roman et surtout la fin qui finalement remet les choses en place et revient à la "réalité". Au premier abord, c'est le titre du livre qui m'a intrigué, le résumé me semblait plaisant et je ne regrette pas de l'avoir lu. Pourtant, je n'ai toujours pas compris la signification exacte de ce titre malgré les explications...
Un roman sympathique mais tout de même un peu compliqué...
amusant et finaud
Critique de Jeparo (Bruxelles, Inscrit le 26 mars 2004, 60 ans) - 10 juillet 2004
Sachez, en outre, qu'amusant et finaud en diable, ce court roman donne aussi envie de retourner lire Poe et Borges, ce n'est pas le moindre de ces mérites... Et puis, ce qui m'a toujours amusé le plus dans les romans à "énigmes", c'est que ce sont les détails qu'on croirait insignifiants qui s'avèrent primordiaux en fin de compte.
Par ailleurs, Verissimo est un bel exemple d'érudit qui ne se prend pas la tête mais livre là un bijou riche et divertissant : que peut-on demander de plus?
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