Les bottes suédoises de Henning Mankell
(Svenska gummistövlar)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Quand on a tout perdu...
Nous retrouvons Fredrik Welin où nous l'avions laissé quelques années auparavant avec "Les chaussures italiennes". Ancien chirurgien, septuagénaire solitaire sur son île, il fréquente peu de personnes ; Jansson, le facteur indélicat de l'archipel, Nordin, le commerçant du port et épisodiquement, il a des nouvelles de sa fille Louise, dont il n'a fait la connaissance que quelques années plus tôt.
Sa vie tranquille bascule quand il se réveille au cœur d'un brasier. Sa maison, celle qu'il a héritée de ses grands-parents maternels, disparaît dans les flammes détruisant toutes ses affaires personnelles, celles auxquelles il était attaché, ses souvenirs.
Devant ce vide, vient l'heure de faire un bilan.
"Autrefois, je croyais qu'un médecin mourait différemment de ses patients… En réalité, il n'en est rien. J'ai beau être médecin, la mort est aussi dure, effrayante et impossible à anticiper pour moi que pour quiconque."
À qui aurait-il manqué s'il ne s’était pas réveillé ?
Et pourquoi est-il soupçonné ? Les gens qu'il rencontre ne l'ont donc toujours pas considéré comme faisant partie de la communauté locale ?
Une jeune journaliste de 30 ans sa cadette, Lisa Modin, viendra enquêter sur cet incendie suspect, séduisant à son insu Fredrik.
"Pendant qu'elle me regardait, j'ai été envahi par une rage incontrôlée, qui a disparu aussi vite qu'elle était venue. J'ai bien peur de nourrir, au fond de moi, une sorte de ressentiment désespéré vis-à-vis de ceux qui vont continuer à vivre alors que je serai mort…. "
Ce dernier roman de M. Mankell a été publié quelques mois avant sa mort.
Une sorte de bilan par l'intermédiaire de son héros, des réflexions sur le sens de la vie, sur la vieillesse, l'amitié, l'amour et le désir à 70 ans, l'attachement à sa fille, la transmission de l'amour, mais aussi, la hantise, la terreur de la mort.
C'est donc plus une transmission posthume ; car le roman en lui-même manque un peu d'intérêt, de rythme. L'énigme et la recherche de l'incendiaire, en font une histoire calme, que j'ai lue sans grand enthousiasme.
Les éditions
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Les bottes suédoises [Texte imprimé] Henning Mankell traduit du suédois par Anna Gibson
de Mankell, Henning Gibson, Anna (Traducteur)
Seuil
ISBN : 9782021303896 ; EUR 21,00 ; 18/08/2016 ; 368 p. ; Broché
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Suite des « Chaussures italiennes »
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 26 février 2024
On retrouve des protagonistes du roman Les chaussures italiennes, et principalement l’ex-chirurgien, « défroqué », Fredrik Welin. Louise, sa fille dont il avait fait la connaissance – et nous avec – à la fin du roman, Jansson, le facteur qui fait un peu le relais entre l’ermite Welin sur son île et la terre ferme …
Car oui, Fredrik Welin maintenant plus vieux que dans Les chaussures italiennes vit toujours seul sur son île, prend toujours au petit matin son bain quotidien dans la mer, qu’elle soit glacée ou non et a peu de relation avec ceux qui vivent sur la côte, à relative proximité.
Mais voilà qu’une belle nuit sa maison brûle et lui avec. Il s’en sort, de justesse, mais la maison est rasée. Et avec elle toutes les petites choses qui pouvaient le relier au passé. Il va se réfugier dans la caravane qui a échoué sur son île par les bons soins de sa fille dans l’épisode précédent, mais il est passablement traumatisé, d’autant qu’on se rend rapidement compte que cet incendie a été provoqué et qu’il fait finalement office de suspect.
Arrive là-dessus Lisa Modin, journaliste trentenaire (une bonne moitié de l’âge de Fredrik) qui rentre en contact avec lui et vers laquelle il se sent attiré. Arrivent aussi des nouvelles inquiétantes de Louise, sa fille peu contrôlable, qui l’appelle au secours depuis Paris, arrêtée qu’elle est par la police parisienne pour des faits de vol à l’arraché.
Il va s’en passer des choses au fil du roman. Beaucoup de choses mais au rythme d’un vieil homme qui ressent bien le poids des ans. Il y a certainement beaucoup de Henning Mankell dans les sentiments et sensations qu’il attribue à son héros !
Roman plutôt noir, d’où l’espérance est quasi absente, hormis la naissance d’une petite fille, mais qui n’en reste pas moins intéressant à lire, témoignage qu’il est d’un vieil homme qui voit sa fin approcher. Et Dieu sait que c’était le cas pour Henning Mankell !
Rasoir !
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 9 février 2018
Les personnages ne sont pas attachants du tout : Fredrik est menteur, lâche, se saoule volontiers pour oublier ses problèmes; sa fille est fuyante, voleuse, menteuse, etc. La communication entre les personnages se résume au temps et à des banalités inintéressantes. L'histoire est inintéressante également, linéaire. Vraiment rasoir !
Sans déplaisir.
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 20 août 2017
Fredrik Welin, médecin septuagénaire vit seul (ou presque) sur son île glacée, fouettée par les vents quelque part dans un archipel de la Baltique. Sa vie est rythmée par les bains dans l’eau glacée et le cinéma de ses regrets et de ses remords. Quelques relations plus ou moins amicales mais tout est gelé (ou presque) dans cet environnement.
Mais voilà que cette tranquillité est rompue par l’incendie criminel de sa maison. Le vieil homme sent les soupçons peser sur lui et commence son enquête.
Je lu ce roman sans déplaisir mais sans plus.
Les deux pieds dans ses bottes
Critique de Pieronnelle (Dans le nord et le sud...Belgique/France, Inscrite le 7 mai 2010, 77 ans) - 1 mars 2017
L'écriture est tendue, les questionnements permanents ; comment se reconstruire après la destruction d'un univers où le passé avait une si grande importance. Alors les souvenirs reviennent par saccades, surtout ceux de son enfance qui permettent de mieux cerner la nature du personnage assez énigmatique. La peur se sent, celle d'être accusé d'avoir provoqué l'incendie de sa propre maison, de ne pas savoir à qui à quoi se raccrocher.
Il est clair qu'il y a peu d'action dans ce livre, c'est une succession d'évènements ordinaires qu'on appréhende extraordinaires et en fait rien ne se passe vraiment. Au désespoir du personnage surtout ; symboliquement il lui faut ses Bottes suédoises qu'il a dû commander car il n'a plus rien et se balade avec des bottes dépareillées. Le besoin d'un amour possible se ressent cruellement, l'âge encore ! Aigreur, ressentiment parfois, quelques méchancetés qui le rendent parfois presque antipathique ; corrigé par certains actes généreux qui démontrent une fragilité et une sensibilité inavouées ; un homme un peu perdu réfugié dans une caravane, voire une tente, et qui attend... de pouvoir remettre les pieds dans ses bottes ... Solitude, auparavant recherchée, qui là pèse comme une chape de plomb.
Petite intrigue sur l'incendie, accompagnée d'une déception humaine , mais aussi d'un espoir par la venue d'une naissance ; ne dit-on pas parfois qu'une naissance peut compenser une mort ? Un texte plutôt désespéré, aride, tendu, qui nous ramène vers la disparition de l'auteur...
Merci Monsieur Mankell pour la richesse de vos livres ! Celui-là est bien particulier car cette course contre la mort vous n'avez pu la gagner !
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