Les oubliés du dimanche de Valérie Perrin

Les oubliés du dimanche de Valérie Perrin

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Ddh, le 28 décembre 2016 (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 947ème position).
Visites : 8 557 

à oublier

Le dimanche, il y a effervescence dans les homes : la visite hebdomadaire de la famille des résidents. Mais il y en a qui ne reçoivent pas de visite, les « oubliés » !
Valérie Perrin est scénariste et photographe de profession. Elle est la compagne du cinéaste Claude Lelouch. Les oubliés du dimanche est son premier roman qui a été primé au 29ème Festival de Chambéry.
Justine, la narratrice, travaille au home Les Hortensias. Elle vit avec son cousin Jules chez Pépé et Mémé car ils sont tous deux orphelins suite à un accident de voiture dont leurs parents, jumeaux de naissance, sont les tragiques victimes. Au home, Justine reçoit les confidences d'une patiente, Hélène ; elle les écrit et cela nous vaut un récit en caractères italiques.
Les règles classiques, unité de temps, de lieu et d'action n'ont pas cours dans ce roman. Ce qui est plutôt gênant pour le lecteur lambda. Les intrigues sont multiples, parfois invraisemblables et elles désorientent. Mais l'intérêt est relancé par ces chamboulements.

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La mouette angélique

8 étoiles

Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 12 mars 2024

Dans son roman captivant, Valérie Perrin tisse habilement une histoire toute en émotions, nous offrant une exploration poignante de la complexité de l'âme humaine. A travers une écriture simple mais terriblement émouvante, l'auteure nous plonge dans un univers où se mêlent beauté et tristesse, humour et émotion, pour offrir une expérience de lecture à la fois douce et amère.

L'histoire prend vie à travers une galerie de personnages attachants, chacun portant en lui ses propres fardeaux et histoires. Valérie Perrin nous amène dans un voyage à travers différentes tranches de vie. On se retrouve ainsi embarqué dans une aventure à deux histoires, où la seconde guerre mondiale sert de toile de fond à l'une d'entre elles.
Au coeur de cette fresque humaine, l'auteure nous invite à réfléchir sur la capacité de l'être humain à agir par amour, mais aussi sur les liens transgénérationnels, qui façonnent nos existences. Les grands-parents de Justine, personnage central du récit, dévoilent ainsi des pans de leur passé troublant, révélant les cicatrices laissées par des amours perdues et des existences brisées.

Ce roman nous offre une belle observation des comportements humains sous toutes leurs formes, tout en nous rappelant la fragilité de la vie. A travers une écriture fluide et sensible, l'auteure parvient à toucher le coeur de ses lecteurs, offrant une lecture agréable et captivante qui se dévore rapidement.

Enfin, "Les oubliés du dimanche" est un livre qui fait du bien, qui réconforte et qui émeut, à travers l'histoire de ces deux belles âmes.
C'est un roman qui laisse derrière lui une trace indélébile de douceur et d'espoir.

En conclusion, c'est un beau roman doux-amer, porté par une plume talentueuse et chargé d'une émotion palpable. Une lecture inoubliable qui nous rappelle que, malgré les épreuves, la vie continue et l'amour demeure le plus grand moteur de l'humanité.

Tout en sensibilité

9 étoiles

Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 10 avril 2022

Justine travaille comme aide-soignante dans un home pour personnes âgées. Depuis quelques temps, un corbeau appelle les familles de ceux qui ne reçoivent pas de visites pour annoncer leur faux décès et susciter des visites. Justine est très attachée à une résidente, Hélène Hel, qui vit en permanence dans son rêve de plage avec son mari défunt, Lucien. Elle parle très peu, mais se confie quand même petit-à-petit à Justine, qui entreprend de rédiger son histoire.
En parallèle de ce passé qui resurgit, Justine découvre celui de sa famille. Elle est orpheline et vit avec ses grands-parents paternels (sa grand-mère dépressive et son grand-père taiseux) et son cousin. Leurs parents en effet sont tous morts dans un accident de voiture alors qu’ils étaient enfants. De fil en aiguille, elle apprend que l’accident n’était peut-être pas dû au hasard.
Hélène, quant à elle, a dû arrêter l’école très tôt parce qu’elle n’arrivait pas à apprendre à lire. Elle est couturière et tient un bistrot. Elle est si belle que son bistrot de désemplit pas. Elle vit une histoire d’amour avec Lucien, mais un jour, durant la guerre, ils hébergent un juif, Simon, qui tombe secrètement amoureux d’Hélène. Il est tué sur dénonciation et Lucien est arrêté.
Une nouvelle fois, Valérie Perrin nous ravit avec ses histoires si humaines, la finesse de ses personnages, son empathie face à leurs fragilités et les heurts de la vie. Le lecteur se prend d’affection pour Justine et son amour pour les résidents qui dépasse de loin ses obligations, et voudrait que toutes les aides-soignantes lui ressemblent.

Amour d'hier Amour d'aujourd'hui

9 étoiles

Critique de Gilou (Belgique, Inscrite le 1 juillet 2001, 76 ans) - 14 décembre 2021

Suivant le résumé , je m'attendais à des « histoires » assez cocasses racontées par les résidents ... ce n'est pas ça du tout ...

Justine l'aide-soignante reçoit leurs confidences en particulier d'Hélène, pour qui elle a un coup de coeur et dans un cahier bleu écrit petit à petit , suivant les jours, les souvenirs d'Hélène.

L' histoire de Justine, sa vie, à la fois toute belle et triste.
Et l'histoire d'Hélène , une vie à attendre et à espérer.

Malgré quelques longueurs j'ai apprécié ce moment de lecture plein de tendresse.

la mouette

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 11 décembre 2021

Justine, une jeune aide-soignante, s’est amourachée d’Hélène, une vieille dame pensionnaire de la maison de retraite "Les hortensias". Hélène vit dans l’instant présent mais a gardée intacte la mémoire de ses jeunes années, son amour passionné pour le beau Lucien dont le portrait orne sa chambrette. Ses souvenirs s’égrènent au fil de confidences fidèlement retranscrites par Justine, dans un cahier bleu qu’elle conserve précieusement pour le jour où sa chère amie ne sera plus. Justine démarre dans la vie, en compagnie de son petit frère Jules, en dernière année de lycée, et d’amants de passage auxquels elle ne souhaite guère s’attacher. Lorsque vous lirez ce roman, ne vous laissez pas tromper par ce qui peut vous sembler au premier abord une bluette, vite lue vite oubliée. Car l’auteure, maligne, a caché derrière les apparences un drame ou plutôt plusieurs drames qui ont marqué l’existence de ces deux femmes que tout, l’âge, l’époque, le caractère, le milieu familial, semble éloigner. Seule une mouette, fidèle, apparaît comme un signe d’un destin commun. Le mystère qui plane sur le passé d’Hélène et sur la famille de Justine va s’épaississant puis s’éclaircit petit à petit au fil de narrations croisées, maintenant constante l’attention du lecteur. Deux beaux portraits de femmes, avec en prime le suspense…

Hélène, Justine, et les autres

6 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 6 août 2021

L’autrice que j’ai découvert via son bestseller « Changer l'eau des fleurs”, a pour qualité son parler vrai, le sens de l’observation de vrais gens, et ainsi peut séduire un lecteur sensible.

Ce premier roman qui annonçait un début prometteur n’en reste pas moins un peu alambiqué, non pas seulement parce qu’on saute sans arrêt de plusieurs époques, ce qui en soi ne devrait pas être un souci, mais ce style d’écriture doit être justifié, et ici, on a l’impression que la romancière en rajoute sans raison.

Par ailleurs, entremêler deux histoires, celle d’Hélène, pensionnaire de la maison de retraite où l’héroïne travaille et celle de sa propre famille reste aussi une bonne idée, mais hormis le fait que les familles soufrent de leurs secrets et leurs drames, je n’y ai pas vu d’autres intérêts.

Un bon roman qui ne vous prendra pas la tête.

Agréable, sans plus

7 étoiles

Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 26 mars 2021

J'ai lu il y a quelques temps "Changer l'eau des fleurs", et comme je l'ai apprécié, je me suis lancé dans la lecture du premier roman de cette auteure.

J'ai mis un peu de temps à me plonger dans l'histoire, puis une fois happé, je l'ai appréciée sans toutefois être pleinement emballé.

La construction narrative, avec ce jeu de temporalité, est la même que pour son autre roman, et il faut avouer que cela fonctionne plutôt bien.

L'auteure à beaucoup de talent quand il s'agit de décrire les relations familiales, avec notamment les secrets qui s'y rattachent et les drames occasionnés.

L'écriture est d'une grande limpidité, l'histoire est bien évidemment touchante au regard des thèmes abordés, et ce fut donc globalement une bonne lecture.

Une belle surprise

8 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 1 octobre 2018

C’est vrai que le pitch des « Oubliés du dimanche » peut faire peur : une toute jeune femme, Justine, qui travaille dans un EHPAD, qui se lie d’amitié avec une très vieille femme, Hélène, aux singularités marquées. Le tout dans un coin paumé de campagne sur fond de misères culturelle et affective …
Mais pourtant … C’aurait été une erreur que de ne pas le lire. C’est que Valérie Perrin sait inventer et croiser des histoires comme une noueuse de tapis crée des motifs à partir de quelques brins de laine. Et les brins d’histoires dont elle dispose … c’est du lourd.
Bien sûr il y a cette histoire d’amitié entre Justine et Hélène. Hélène qui a ses obsessions mais qui fascine tant Justine qu’elle fait en sorte de recueillir les éléments de sa vie pour les retranscrire. Bien sûr, il n’y a rien pour elle en dehors de cette amitié, entre une vie terne chez ses grands-parents qui l’ont adoptée, elle et son cousin à la mort simultanée dans un accident de voiture de leurs parents respectifs, et des sorties cafardeuses du samedi soir au bal du coin et des amours déclassées avec des hommes dont elle ne connait même pas le nom -d’ailleurs le dernier en date, et qui dure un peu lui, justement elle l’appelle « monsieur "Je-ne-me-rappelle-plus -comment" » !
Mais il y a progressivement d’autres éléments qui se mettent en place, qui prennent leur racine dans le passé et notamment autour de ce terrible accident qui tua au même moment - puisque dans la même voiture - les deux fils d’Eugénie et d’Armand, les grands-parents qui élèvent Justine et son cousin Jules. Et je dois dire que Valérie Perrin a le don de faire progressivement « monter la mayonnaise » et de donner à son récit un aspect crépusculaire qu’on ne soupçonnait pas forcément sur le premier tiers du roman. En même temps ce n’est pas délirant, c’est plausible et cohérent, et terrible pourtant. Une terrible histoire de famille.
On n’oublie pas facilement ces « Oubliés du dimanche », ainsi que nomme Justine ceux qui ne reçoivent pas de visites le dimanche. Un joli roman, qui a du sens et qui sonne juste.

Les Hortensias

8 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 23 janvier 2018

Justine, à 21 ans, n'est jamais sortie de son village de Milly. Élevée par ses grands-parents après la mort dans un accident de voiture de ses parents, elle a arrêté très tôt les études et aime son travail d'aide-soignante à la résidence pour personnes âgées des Hortensias. Elle partages son affection entre Jules, son cousin, orphelin en même temps qu'elle, (leurs pères étaient jumeaux, leurs mères amies et partaient tous les quatre pour la journée), et les résidents.
Elle aime prendre le temps de s'occuper de chacun d'eux, et surtout, d'écouter leurs histoires avant que celles ci ne disparaissent. Et particulièrement Hélène Hel. Roman, son petit-fils lui demande d'écrire la vie de sa grand-mère qui vit dans un autre monde, sur une plage ensoleillée, où elle lit des livres à Lucien son mari. Justine accepte et écrit dans un cahier l'histoire d'Hélène et Lucien, qu'elle construit à partir des confidences de celle-ci.
Une très belle histoire que celle de ce couple séparé par la guerre. Une histoire intercalée dans celle de la vie de Justine, écrite en italique.
Car l'histoire de Justine n'est pas si simple. Il y a sa fréquentation épisodique avec un jeune homme très attaché, monsieur "Je-ne-me-rappelle-plus -comment", ces étranges coups de téléphone qu'un "corbeau" passe des Hortensias aux familles pour annoncer un décès qui n'a pas eu lieu, obligeant ces familles à se déplacer et à rendre visite à ces "oubliés du dimanche" ; ceux pour qui les proches ne trouvent pas le temps ou se disent, qu’ils ne se rendent pas compte.
Et puis il y a quelques mots lancés par un vieux policier sur l'accident qui a coûté la vie aux deux jeunes couples. Et pourquoi Jules refuse-t-il d'aller voir ses grands-parents à Stockholm ?
Justine va commencer à se poser des questions, à enquêter, et ce qu'elle découvrira est terrifiant.

Pour avoir fréquenté ce genre d'établissement pendant deux mois, j'ai été très touchée par la justesse de la vie d'une résidence, et j'ai trouvé l’héroïne bien sympathique : sa gentillesse, son attention ; ses heures qu'elle ne compte pas.
L'histoire d'Hélène est elle aussi très touchante, peut-être un peu moins originale.
Et puis, celle d'Armand et Eugénie, des parents dont les deux fils et belles-filles meurent en même temps.
J'ai beaucoup aimé ces trois histoires emmêlées, même si quelquefois, il me fallait quelques secondes pour retourner dans la bonne période.
Mais rien ne m'avait préparé à la révélation finale.
De la tendresse, de l'amour, de la douleur, de la jalousie, de la haine, de la sensibilité, de l'émotion, un peu d'humour, nombreux ingrédients qui font de ce roman une lecture réussie.

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