Le garçon de Marcus Malte
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un garçon sans nom et sans paroles
Marcus Malte, reconnu comme l'une des plus belles plumes du roman noir français, est l’auteur d’une dizaine de romans. Il se lance cette fois-ci dans une véritable épopée, en accompagnant les premiers pas dans la société d’un jeune garçon qui vient de perdre sa mère, avec laquelle il vivait jusqu’ici totalement isolé du monde.
Un garçon sans nom et sans paroles, sorte de figure innocente qui va se frotter à la civilisation et au monde des hommes, en découvrant tout ce qui en fait sa grandeur (l’amitié, la générosité, l'art, l’amour) mais aussi sa trivialité et sa férocité (l’ostracisme, la guerre, la maladie, la mort). Un jeune garçon qui servira de fil conducteur à une traversée de la première partie du 20e siècle, de 1908 à 1938 plus exactement.
Marcus Malte donne à son dernier roman une belle ampleur : ambitieux et très bien écrit, tant sa plume se révèle aussi tranchante et incisive que lyrique et passionnée. Une confirmation de son talent d'écrivain, que j'avais déjà aperçu à la lecture d'un précédent roman.
Les prix et autres récompenses ne sont pas toujours mes amis mais il faut reconnaître que Marcus Malte n’a pas volé son prix Femina 2016. Une jolie récompense également pour la maison d’édition Zulma, principalement dédiée à la littérature contemporaine française et internationale, que j’apprécie tout autant. Et je ne suis pas du tout étonnée que le jury du Prix Femina, qui rappelons-le est exclusivement féminin, ait primé ce roman dans la mesure où Marcus Malte nous fait un beau cadeau en nous offrant un personnage féminin romanesque en diable : amie, sœur, maîtresse, amante, femme aimée et désirée, aimante et désirante, intellectuelle, passionnelle, fidèle, charnelle, maternelle… Emma est tout cela à la fois et bien plus encore ! Un Prix Femina bien mérité et une belle réussite pour l'auteur.
Les éditions
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Le garçon [Texte imprimé], roman Marcus Malte
de Malte, Marcus
Zulma
ISBN : 9782843047602 ; 23,50 € ; 18/08/2016 ; 544 p. ; Broché
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Au Royaume des déments où sont les rois ?
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 30 avril 2017
Nous le découvrons en 1908 portant sa mère décharnée et mourante sur son dos. C'est le début de son errance à travers un monde inconnu et ceux qui le peuplent.
D'abord homme à tout faire dans un hameau, puis servant d'un saltimbanque dans une roulotte, il apprend les langues et les usages... toujours sans dire un mot.
Et puis c'est la rencontre avec Emma et son père Gustave. Ils composent une famille argentée et adoptent le Garçon.
Mais les relations entre Emma et le jeune homme dérapent vite vers une relation passionnelle.
La vie s'écoule entre la musique, les livres, les longs baisers et l'apprentissage d'un érotisme débridé.
1914 approche à pas de loup, l'Europe des Rois consanguins se brouille. Le grand touillage entre princes, Rois, Archiducs, Empereur et Impératrice se fracture peu-à-peu.
Puis vient Sarajevo le 28 juin 1914. C'est donc une affaire de famille. On lave son linge sale : bilan dix-neuf millions de morts.
Le 9 novembre 1918 Guillaume rend les armes – Apollinaire meurt,
Le Garçon lui a survécu, ou presque.
Un Femina ne se boude pas en général et Marcus Malte y fait honneur avec ce texte difficile mais d'une écriture divine.
Plaidoyer pour l'émerveillement
Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 19 février 2017
Le garçon accomplit un véritable parcours initiatique durant lequel il découvre l’amour, la poésie, la musique, le plaisir charnel (longuement détaillé !) et s’émerveille tout simplement à chaque fois comme ici pour la musique : « le son, le plaisir. Quand le garçon avait entendu ce chant issu du pavillon il en avait été transporté. Oh ! les vannes qui s’ouvraient, les flots, les vagues qui pénétraient son cœur, la houle qui à la fois le submergeait et le berçait. Tumulte et douceur. C’était la voix de sa mère, le rare et précieux filet de paroles qu’elle laissait soudain s’écouler devant la cabane et dont il s’abreuvait avant que le vent l’emportât vers d’autres sphères. C’étaient les paraboles crépusculaires que Joseph dévidait parfois à la table du souper en manière de bénédicité. Tout cela s’accordait, s’harmonisait, par une mystérieuse alchimie sonore, et le faisait littéralement chavirer. »
Ce récit épique, magnifiquement raconté, nous transporte littéralement hors de l’espace et du temps et nous fait prendre conscience, à travers l’émerveillement, du monde qui nous entoure. Marcus Malte parvient en même temps à y glisser des superstitions, des chimères, des données historiques et des critiques de la société pour compléter ce portrait universel. La plupart des mots qu’il utilise nécessitent l’usage d’un dictionnaire, ce qui n’enlève rien au plaisir de lecture, bien au contraire ; il y aurait des bribes de récits entiers à recopier tant la langue est magnifiée. Un vrai ovni littéraire.
Histoire sans parole
Critique de Free_s4 (Dans le Sud-Ouest, Inscrit le 18 février 2008, 50 ans) - 25 janvier 2017
L'histoire se passe au début du 20ème siècle, dans la misère et la mort de la mère du garçon, près de l'étang de Berre.
Elle se poursuit dans la roulotte du catcheur "l'Ogre des Carpates",
Puis découvre l'amour dans les bras d'Emma.
Et enfin la guerre 14/18 dans les tranchées, sous les bombes.
Malgré quelques longueurs dans certains passages, j'ai bien aimé ce roman prix Fémina 2016.
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