Ailleurs de Richard Russo
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Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Lettre à Jean
"Je viens de Gloversville, à quelques kilomètres au nord des contreforts des Adirondacks, un endroit dont il est facile de se moquer." C’est dans cette petite ville de l’Etat de New-York que Richard Russo, l’un des écrivains majeurs de la littérature américaine contemporaine, notamment récompensé par le prix Pulitzer en 2002 pour le déclin de l’Empire Whiting, est né. Dans sa dernière œuvre, autobiographique, le romancier revient sur son enfance à Gloversville, sur le mari et le père qu’il est devenu, son travail, son rapport à l’écriture, mais aussi et surtout sur la relation qui le lie à sa mère.
A l’image de la place prise par la mère de Romain Gary dans la Promesse de l’Aube, Russo nous peint le portrait d’une mère aimante mais ô combien envahissante. Divorcée très tôt, fière de son indépendance, Jean assume fièrement sa liberté. Cependant très vite son état de santé mentale se dégrade, un élément clé dans l’évolution relationnelle entre les deux personnages centraux. De l’indépendance à la dépendance.
"Elle ne nous avait jamais considérés comme deux personnes distinctes mais plutôt comme une entité unique, tels deux jumeaux nés à vingt-cinq ans d'écart, deux petits pois dans la même cosse génétique"
Cette relation si particulière qui l’unira toute sa vie à sa mère constitue ainsi le fil rouge d’Ailleurs, ce rêve d’un ailleurs, promesse de liberté, rêve inaccessible car chimérique.
Ecrit avec beaucoup de finesse et de sensibilité, Ailleurs est une belle autobiographie, un vibrant hommage à la femme d’une vie : sa mère. Au-delà de passages poignants et profondément humains, j’ai particulièrement apprécié d’en apprendre autant sur un écrivain que j’affectionne. Ces aspects méconnus apportent un regard nouveau sur son œuvre, l’influence du milieu social, l’évolution économique américaine et surtout l’influence exercée par le vécu sur la fiction. Après avoir lu Ailleurs, Les sortilèges de Cap Code m’est littéralement apparu sous un nouveau jour.
Une œuvre intimiste, à part dans la bibliographie déjà riche de Richard Russo, une autobiographie à découvrir.
Les éditions
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Ailleurs [Texte imprimé] Richard Russo traduit de l'anglais (États-unis) par Jean Esch
de Russo, Richard Esch, Jean (Traducteur)
10-18 / 10-18
ISBN : 9782264065186 ; 7,80 € ; 19/08/2015 ; 264 p. ; Poche -
Ailleurs [Texte imprimé], récit Richard Russo traduit de l'anglais (États-unis) par Jean Esch
de Russo, Richard Esch, Jean (Traducteur)
Quai Voltaire
ISBN : 9782710369707 ; 21,00 € ; 12/09/2013 ; 272 p. ; Broché
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Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 3 avril 2017
La mère a une place toute particulière dans la littérature : Proust, Gary, Bazin et bien d'autres ont fait d'elle un astre autour de qui tout gravite.
Richard Russo s'en va donc mesurer son écriture à ce sujet sensible. Il dit tenir une promesse ou rendre un hommage, ou même rechercher la résilience... c'est selon.
Je ne vais pas dire que je me suis ennuyé de cette lecture mais je n'y ai pas vraiment trouvé de grand plaisir. On est loin de l'aspect passionnel l'Empire Whiting ou de l'homme presque parfait.
Un bon livre sans plus.
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