Nos âmes la nuit de Kent Haruf
(Our souls at night)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Un roman poétique sur la vieillesse et la solitude
L’histoire est touchante : Addie et Louis, deux voisins septuagénaires, veufs, décident de passer du temps ensemble pour se tenir compagnie. Quelle belle idée ! D’abord exclusivement la nuit, là où il est plus difficile de se retrouver seul, puis de plus en plus fréquemment.
Le couple est adorable et, même s’ils ne sont pas exempts de tout reproche quand on s’intéresse à leur passé, ils ont le droit après tout de profiter de leurs vieux jours ensemble. Ils se démènent sans rien demander à personne mais malheureusement, les qu’en dira-t-on dont ils s’amusaient au début commencent à peser sur leur relation. Leurs dialogues, courts mais puissants, révèlent une tendre gaucherie empreinte d’humour que j’ai beaucoup appréciée. Un roman poétique sur la vieillesse et la solitude.
Les éditions
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Nos âmes la nuit [Texte imprimé], roman Kent Haruf traduit de l'anglais (États-Unis) par Anouk Neuhoff
de Haruf, Kent Neuhoff, Anouk (Traducteur)
R. Laffont / Pavillons (Paris. 1945)
ISBN : 9782221187845 ; 18,00 € ; 01/09/2016 ; 180 p. ; Broché -
Nos âmes la nuit [Texte imprimé], roman Kent Haruf traduit de l'anglais (États-Unis) par Anouk Neuhoff
de Haruf, Kent Neuhoff, Anouk (Traducteur)
R. Laffont / Bibliothèque Pavillons
ISBN : 9782221203415 ; 8,00 € ; 12/10/2017 ; 192 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (6)
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Quand Addie rencontre Louis
Critique de Malic (, Inscrit le 9 décembre 2005, 83 ans) - 25 septembre 2022
Et voilà qu’un jour Addie sonne à la porte de Louis, pour lui adresser une demande inattendue : accepterait-il de venir de temps en temps dormir avec elle, dans son lit ? En précisant qu' « il ne s’agit pas de sexe ». Simplement avoir quelqu’un à ses côtés l’aiderait à trouver le sommeil. Louis est interloqué comme on peut l’imaginer, mais dès le lendemain il accepte la proposition.
Désormais il vient régulièrement, d’abord en catimini puis ouvertement et la nuit, dans l’ex lit conjugal, ils parlent, se racontent leurs existences, joies et peines, à leur satisfaction mutuelle.
Hélas la situation ne tarde pas à faire jaser et le plus grave c’est que le fils D’Addie et la fille de Louis rejettent cette liaison qu'ils trouvent inconvenante.
Un roman plein de tendresse et d’émotion écrit dans un style très simple, une constante chez Kent Haruf.
J’ai beaucoup aimé.
Depuis que j’ai lu le livre, j’ai vu le film, agréable mais qui selon moi ne vaut pas le roman. Et qui confirme que les personnages sont souvent plus beaux dans les films que dans les romans dont ils sont tirés. ( ici, Jane Fonda et Robert Redford.)
Profiter de chaque journée
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 24 juin 2019
Il l’est encore plus quand elle lui donne la raison de cette visite :
"Je me demandais si vous accepteriez de venir chez moi de temps en temps pour dormir avec moi."
La solitude et surtout l’absence de d’échanges, de discussions pèsent à Addie depuis la mort de son mari ; alors elle décide de braver les commérages de voisinage pour partager de bons moments avec Louis, veuf lui aussi.
Des moments calmes et attentionnés, où chacun raconte sa vie, sa rencontre avec son conjoint, confie ses douleurs, pose aussi des questions, dans le plus grand respect de l’autre.
Un récit très agréable, empli de tendresse, de respect et d’amour.
Puis arrive Jamie, le petit-fils d’Addie.
Le récit prend une tournure trop idyllique. Je n’ai pas adhéré à ce côté mièvre, tout le monde (ou presque) s’aime, même le chien est formidable.
L’écriture est très simple, et personnellement, l’absence de ponctuation m’a gênée.
À la lecture du titre assez sombre, on ne s’attend pas à cette gentille histoire.
Donc un peu déçue par la deuxième partie du récit ainsi que par les personnages trop lisses, manquant un peu de densité.
Un trop plein de bons sentiments ne fait pas un grand roman.
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 11 novembre 2017
Il rencontre le succès en 1999 avec "Le Chant des plaines" acclamé par la critique, plébiscité par les lecteurs dans le monde entier et lauréat de nombreux prix littéraires.
Il reçoit le Prix de Dos Passos de littérature en 2006.
Kent Haruf est mort en 2014, quelques mois avant la parution de son dernier roman "Nos âmes la nuit".
Holt, petite ville du Colorado, dans une Amérique rurale et isolée. Addie, une septuagénaire, veuve depuis des décennies, fait une étrange proposition à son voisin, Louis, également veuf : accepterait-il de passer de temps à autre la nuit avec elle, simplement pour parler et se tenir compagnie ? Rompre une solitude pesante en bravant les ragots. Louis relève le pari et se rend donc régulièrement chez Addie. Ainsi commence une douce histoire d’amour, faite de confidences chuchotées dans la nuit.
Mais voilà, les choses ne sont pas si simples, la rumeur va bon train et les familles n'apprécient pas ce petit manège.
Que va-t-il advenir de cette douce relation qu’Addie et Louis avaient réussi à construire ?
Une idée de départ intéressante qui aurait pu donner un "grand roman" mais l'auteur bascule rapidement dans la mièvrerie, les bonnes intentions, les clichés...
Vous y ajoutez un style assez banal et des dialogues qui tombent à plat.
Le résultat est assez pauvre.
Je ne me suis pas (mais pas du tout !) attaché aux personnages.
Un agréable moment de détente néanmoins pour un roman qui semble avoir conquis un large public (...)
Unir les solitudes dans la tendresse
Critique de Didoumelie (, Inscrite le 5 septembre 2008, 52 ans) - 26 août 2017
L'histoire de ce roman montre qu'il est difficile de vieillir, d'accepter sa solitude, de vivre sous le regard des autres, de trouver son chemin de fin de vie, si j'ose dire.
En tous les cas, c'est une belle histoire d'amour poétique et touchante qu'il serait dommage de ne pas lire !
Une larme.
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 6 juillet 2017
Kent Haruf aborde avec simplicité cette étape de la vie.
Publié quelques mois avant la mort de l'auteur, ce petit livre de 168 pages laisse un goût amer, une envie d'écraser une larme.
L'enfer, c'est les autres...
Critique de Lucia-lilas (, Inscrite le 21 février 2016, 58 ans) - 21 novembre 2016
« Et si je ronfle ? », « Alors vous ronflerez, ou vous apprendrez à arrêter. »
Le lendemain, Louis va chez le coiffeur, se fait raser, mange léger, prend une bonne douche, se coupe les ongles des mains et des pieds, place son pyjama et sa brosse à dents dans un petit sac en papier et se rend chez sa voisine…
C’est une très belle histoire qui commence, pas mièvre du tout, loin de là, pas simple du tout mais forte, puissante et qui nous prend vraiment aux tripes. Difficile de lire les dernières pages sans retenir ses larmes…
Nos âmes la nuit est une œuvre empreinte de poésie et de sobriété qui évoque, sans gêne et, en même temps, avec beaucoup de pudeur et de douceur, le corps et la sexualité des gens un peu âgés, le regard des autres, les conventions, la solitude, la tendresse, la vie qui passe et dont il faut profiter.
L’écriture dans son dépouillement et ses silences rappelle certains textes de Marguerite Duras. Elle acquiert parfois aussi une dimension théâtrale et l’absence de tirets ou de guillemets pour marquer les discours directs donne le sentiment que les paroles des protagonistes s’enchaînent très naturellement et avec une telle évidence que l’on sent naître entre eux une réelle et profonde complicité.
Une histoire d’amour extrêmement touchante et lorsque l'on songe que ce livre est le dernier de Kent Haruf (1943-2014), on se dit qu’il s’agit là d’une jolie révérence et d’un bel hommage à la vie !
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