Vi de Kim Thúy
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Tranches de Vi
Présentation de l'éditeur
Au temps de l'Indochine, le domaine de la famille Lê Van An englobe d'immenses terres et une vaste demeure où s'affairent près de trente domestiques. C'est là que naît le père de Vi, avec le destin d'un prince comblé que l'histoire va déchoir de son royaume. Dans l'ombre dévolue aux femmes, son épouse dirige d'une main de fer l'exploitation fragilisée par les réformes, puis la guerre. Lorsque Vi voit le jour, le dix-septième parallèle sépare déjà le Nord du Sud. La réunification et la chasse aux possédants l'obligent à fuir son pays sur un bateau de fortune. En quittant Saigon pour Montréal, celle dont le prénom signifie "minuscule" et "précieuse" devra apprendre à apprivoiser la grande vie et ses tumultes. Et à saisir les hasards qui lui ouvriront à nouveau, un jour, les portes du pays natal.
Mon avis:
Ce livre apparaît comme un roman autobiographique. On sent que Kim Thuy veut se raconter à travers le parcours de Vi. Pour ce faire, elle utilise des chapitres brefs (2 ou 3 pages), qui transportent le lecteur aux quatre coins du monde. Elle nous dépeint toutes les particularités géographiques et sociologiques qui l’ont marquée à chaque voyage.
Mais c’est aussi l’histoire du Vietnam et de son peuple qu’elle nous narre en toile de fond. Partie de ce pays par obligation, sa famille a amené avec elle toutes ses traditions et toutes ses croyances. Cette manière de vivre a alors rencontré ses limites lorsqu’il s’est agi de s’adapter sur un autre territoire. Au fil des pages, on assiste aux difficultés d’intégration qu’ont rencontrées ces immigrés issus d’une culture radicalement différente. C’est donc le récit d’un déracinement et d’une remise en cause permanente pour faire enfin partie de la nouvelle communauté.
Mais ne vous lancez pas dans ce petit livre pour ces raisons. En effet cet ouvrage est court et même trop court pour pouvoir creuser le thème. Laissez-vous plutôt tenter si vous recherchez une belle plume… et là vous ne serez pas déçu ! L’écriture de Kim Thuy est juste et dégage une grande poésie. Les émotions sont parfaitement retranscrites et je me suis même surpris à relire des passages, juste pour la beauté du texte.
En conclusion, j’ai trouvé que ce roman manquait de volume pour marquer les esprits mais je conseillerais quand même cette lecture à tous les amoureux de la langue française, qui est ici maniée avec subtilité et sensibilité.
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VI
Critique de Nathavh (, Inscrite le 22 novembre 2016, 60 ans) - 26 novembre 2017
Un grand-père paternel instruit, juge et propriétaire terrien richissime. Il a six filles et un garçon; le père de Vi. La réforme agraire appauvrit la famille. Il épousera la mère de Vi , une femme de caractère. Après la guerre du Vietnam , son père sera arrêté et envoyé au camp de rééducation de Thu Duc. Il en sortira mais abandonnera sa famille, laissant sa femme quitter le Vietnam avec ses trois enfants.
Kim Thuy nous conte les boat-people, les camps de réfugiés en Malaisie. Vi a huit ans lors de l'arrivée au Canada.
Par des très courts chapitres, nous voyageons aux quatre coins de la planète. C'est l'histoire d'une famille mais aussi celle du Vietnam qui nous est racontée. On y découvre le poids des traditions, la difficulté de les conserver. La difficulté pour Vi d'être en désaccord avec sa mère.
Vi retournera dans son pays des années plus tard.
Une belle écriture, poétique. Des chapitres très courts, trop courts à mon goût. Des flash, petits souvenirs de récit de vivre.
Je n'ai pas apprécié le récit à sa juste valeur, ces instantanés de vie trop courts sans doute pour que j'accroche, car j'ai lu de façon morcelée dans les transports en commun. La plume est poétique et je pense que si j'avais lu le récit d'une traite j'aurais un autre ressenti de lecture, peut-être aurais-je lié les éléments de l'histoire autrement.
La plume reste toujours belle et très poétique.
Ma note : 8/10
Les jolies phrases
A l'opposé de la culture occidentale, qui encourage l'expression des sentiments et des opinions, les Vietnamiens les gardent jalousement pour eux ou ne les verbalisent qu'avec beaucoup de retenue parce que cet espace intérieur constitue le seul endroit qui soit inaccessible aux autres.
Heureusement, la vie aime surprendre et changer constamment l'ordre des choses afin de donner à tous une occasion de suivre ses mouvements, d'être à l'intérieur d'elle.
Dès l'arrivée des premiers chars d'assaut communistes à Saigon, mon grand-père nous a ordonné de brûler les livres à caractère politique. Les semaines suivantes, nous déchirions aussi les livres d'histoire, les romans et les recueils de poésie afin d'éliminer au moins une accusation de trahison par la possession d'instruments antirévolutionnaires.
Elle me répétait que, dans l'art de la guerre, la première leçon consistait à maîtriser sa disparition, qui était à la fois la meilleure attaque et la meilleure défense.
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