La Carte au trésor de Mo Yan

La Carte au trésor de Mo Yan
( Cang bao tu)

Catégorie(s) : Littérature => Asiatique

Critiqué par Jules, le 15 mars 2004 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 342ème position).
Visites : 4 462  (depuis Novembre 2007)

Un petit récit agréable à suivre

Mo Yan est un écrivain chinois né en 1956 qui a déjà publié plus de dix romans et soixante-dix récits. Ici il s’agit d’un récit.

Notre narrateur marche le long d’un grand boulevard de Pékin quand il se fait attraper avec force par le dos. Il se retrouve face à un de ses amis d’enfance qui le suivait depuis un petit moment. Ils ne se sont plus vus depuis de très nombreuses années, l’ami en question vivant toujours dans leur petit village de la campagne.

Il était venu à Pékin pour voir un tigre et s’est vu délester de son portefeuille. Sans argent, il traîne un peu partout, crève de faim et dort n’importe où.

D’emblée cet ami d’enfance semble pour le moins culotté. Tout d’abord, on ne peut pas dire qu’il soit des plus aimables ! Voici comment il aborde le narrateur : « Tu ne te serais pas retourné, je t’aurais tout de même remis. Ton cou, tes oreilles, tes joues, enfin cette voix enrouée, ce raclement d’expectorations en attente, tout était là pour témoigner que tu étais bien toi. A ces signes distinctifs ajoute ta démarche de canard… »

Et il va directement au but en lui demandant de l’argent pour qu’il puisse manger et se payer le train du retour. Oh ! pas un prêt car il ne compte absolument pas rendre la somme reçue : « C’est comme de battre le chien avec une saucisse, tu ne reverras jamais la saucisse. »

Il ne le ferait pas ?… Catastrophe pour lui, car son ami lui dit qu’il s’installerait alors chez lui, plein de puces, comme il est, et que les puces amènent les pires maladies à commencer par le sida…

Un seul moyen de lui échapper : lui offrir un bon dîner. Le narrateur voit alors un petit restaurant tenu par un couple de vieux. On y sert des raviolis. Les voilà donc installés et Make, l’ami importun, se lance dans un bavardage sans fin. Il ne reste au narrateur qu’à écouter. Quant à Make il ne rêve que de raviolis à la viande hachée de tigre, celle-ci donnant des forces et des visions surnaturelles.

Son bavardage incessant va nous mener dans toutes les directions, plus farfelues les unes que les autres.

Un texte vivant et qui ne manque pas d’humour. Plutôt agréable à lire et vite lu.

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Chinoiseries

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 18 octobre 2012

Se promenant dans les rues de Tokyo, le narrateur rencontre un ancien condisciple d’école, un certain Make, « le visage fendu de son énorme et célèbre bouche, ricanant ». D’ailleurs, il vaudrait mieux dire que c’est Make qui rencontre son ancien camarade, mais enfin bref. Tous deux décident d’aller papoter dans un restaurant. Ce sera un resto tenu par un vieux et une vieille qui leur préparent des raviolis … à la viande de tigre.

Ce court roman est composé de plusieurs dialogues entre les quatre personnes, ci-devant présentées. On y parle du passé lointain de la Chine, du temps de la révolution culturelle. Lourd passé, tragique, dramatique, violent mais ici le plus souvent tourné en dérision, en délires même. En outre, il est beaucoup question de pipi-caca (avis aux amateurs …), de détournement de la nourriture (bon appétit), de tortures chinoises (à vot’ bon cœur !).

Un bouquin passablement martien…(ou plutôt chinois, donc). Comme dirait l’autre, nous sommes plongés dans une toute autre culture. Ben tiens donc !
Appréciable !

Mo Yan vient de remporter le très convoité Prix Nobel de Littérature. Félicitations !

Extrait :

Quand Petite Etable à Chevaux sentit que les choses viraient au roussi, sac de chanvre plein de dollars sur le dos, d’un coup d’aile elle s’envola pour le Canada d’où elle ne revint jamais. On dit que six mois après son arrivée, elle fut revendue à un esquimau par un type qui faisait la traite des femmes, au passage le type avala le sac en toile de chanvre, une fois dans l’océan Arctique elle habita un igloo, apprit à mâcher des peaux à pleines dents et à manger de la viande de phoques crue, enfin dans son nid de glace elle pondit quatre enfants. Un noir, plus noir encore que l’encre de Chine ; un rouge, plus rouge encore que le sang de cochon ; un vert, plus vert encore que les feuilles d’arbre ; un jaune, plus jaune encore que la fleur de tournesol ; un bleu, plus bleu encore que l’eau de la mer. Mais d’où sort le bleu, je demande, tu n’avais pas dit quatre, comment se fait-il qu’il en surgisse encore un ?

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