Daisy Sisters de Henning Mankell
(Daisy sisters)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Le premier roman d'Henning Mankell
"Elles ont 17 ans. Elna, la brune, et Vivi, la blonde. À l'été 1941, les amies s'offrent une escapade à vélo le long de la frontière norvégienne occupée par les nazis. Mais Elna est violée par un soldat. Mère d'une petite Eivor, elle doit dire adieu à ses rêves de liberté. Vingt ans plus tard, sa fille fugue. Eivor, aussi frondeuse que sa mère, parviendra-t-elle à vivre comme elle l'entend?" L'histoire commence en 1941 et se termine en 1981. Ce sont 40 années de vie, de la mère et de la fille, qui nous sont racontées à travers ces 539 pages bien remplies de péripéties.
Disons d'abord que j'adore tout ce qui est roman d'apprentissage, sagas familiales, et encore plus quand ce sont des personnages féminins et complexes qui sont mis de l'avant. J'ai dévoré les trois quarts du livre en deux ou trois jours, mais j'ai senti que l'histoire s'essoufflait un peu vers la fin et que le fil conducteur commençait à s'effiler un peu. C'est tout de même un livre que j'ai lu avec beaucoup de plaisir, particulièrement au début, et qui est traversé d'un courant féministe et socialiste qui indigne et qui parle droit au cœur. Je vous le recommande!
(Extrait, p.480)
"Tu n'as toujours pas compris?" s'était étonnée Liisa. "Comment c'est possible?" En déployant son énergie et ses dons de pédagogue, elle a expliqué les fondements de la vie qu'elle nomme Relation et Contexte. Eivor, elle, n'a jamais su se placer dans un contexte plus large que celui de sa famille et de son travail. Avec tout ce qu'elle a dû subir, pourquoi ne s'est-elle jamais posé de questions? A-t-elle réellement cru qu'elle était la cible d'une série de circonstances malheureuses? Qu'elle était un terrain d'atterrissage pour des avions sinistrés? Elle ne s'est tout de même pas imaginé que l'histoire dérapait chaque fois qu'elle sortait dans la rue ou qu'elle ouvrait les rideaux de sa chambre? Elle a toujours commis l'erreur de croire qu'elle était seule - enfin, on le lui a fait croire - alors qu'en réalité elle fait partie d'un tout. Elle n'est pas un satellite tout seul qui tourne dans l'univers. Tant qu'elle ne cherchera pas les explications "à l'extérieur" d'elle-même, elle sera condamnée à avancer dans la vie comme une handicapée à qui on a volé ses béquilles. "
Les éditions
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Daisy sisters [Texte imprimé], roman Henning Mankell traduit du suédois par Agneta Ségol et Marianne Ségol-Samoy
de Mankell, Henning Segol, Agneta (Traducteur) Ségol-Samoy, Marianne (Traducteur)
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757858851 ; 8,50 € ; 07/04/2016 ; 538 p. ; Broché
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40 années de la société suédoise.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 27 mars 2017
Un Henning Mankell, oui, mais pas un polar. Il s’agirait du premier roman de Mankell et la veine est purement sociétale, tendance sociale, socialiste, enfin quelque chose comme ça. Je serais curieux d’apprendre ce qui a pu l’amener à lui faire écrire essentiellement des polars après une telle entame ?
Tout commence pendant la guerre (Suède, pays neutre) avec deux jeunes filles fraîches, Elna et Vivi, qui se connaissent à peine mais partent ensemble en vélo flirter avec la frontière norvégienne, un peu pour voir un pays occupé par les Allemands ou en voie d’occupation. Elles ont 17 ans ou quelque chose comme ça, n’ont peur de rien, pas même de jeunes soldats gardant la frontière et l’irréparable (ou disons, le peu réparable) se produit ; Elna est violée par un soldat suédois qu’elle ne reverra jamais, et pourtant, elle est enceinte.
Commence la situation délicate et difficile d’une jeune femme seule à élever une enfant, Eivor, à une époque où fille-mère n’était pas précisément le meilleur passeport d’entrée dans la vie (d’ailleurs cela a-t-il changé ?). Henning Mankell développe ses thèses sociales et son roman en est une démonstration. Eivor va reproduire, à son corps défendant (mais c’est souvent ainsi) le schéma maternel. Boum ! Enceinte, elle aussi, mais plutôt par accident que suite à un viol. Et redéploiement des thèses sociales par Henning Mankell. Crispant par moments tant on a envie de hurler à l’une ou à l’autre « arrête, tu vois bien que tu fais une connerie ! » Mais qui n’en fait pas ?
Les héroïnes de Mankell, toutefois, sont du genre persévérantes (dans les conneries à ne pas faire !) et je soupçonne Henning Mankell d’avoir voulu en réalité écrire un manuel sur ce que les jeunes femmes doivent absolument éviter ! Non, je blague, il n’a pas dû vouloir faire ça, et du coup, ça crispe. Passablement.
Il fera mieux plus tard. Même dans ses romans non polars tel « Les chaussures italiennes » ou « Le Chinois ».
Suède sordide !
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 8 août 2016
Les daisy sisters sont deux jeunes filles, des adolescentes qui veulent découvrir la vraie vie pendant la dernière guerre; c'est sympathique mais elles n'ont pas de chance et encore moins de raison pour gérer tous les malheurs qui s'abattent sur elles.
Leurs enfants suivent la même voie, leurs petits-enfants pareillement. On a envie de leur donner des conseils mais c'est ce dont elles ont le moins envie. C'est la faute de la société, c'est la faute des riches ; ah ! Si le communisme avait triomphé...
On finit par se lasser ! J'espère que la Suède est mieux que cela.
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