Le couperet de Donald Westlake
( The ax)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
Moyenne des notes : (basée sur 10 avis)
Cote pondérée : (12 706ème position).
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Prix 813 et prix mystère de la critique
Un polar différent. L'histoire d'un homme largué par la papeterie où il a travaillé toute sa vie et qui décide de retrouver un emploi dans son domaine, à n'importe quel prix, même s'il doit tuer pour arriver à ses fins.
La plume du vétéran Westlake est claire, fine et envoûtante au début de son roman où l'on suit les aléas du tueur plutôt que du policier. Mais bientôt, la cadence s'épuise et le propos devient redondant nous donnant l'impression de tourner en rond. Il y a bien quelques moments de suspense très forts. Pas assez pour rendre le récit passionnant et la fin subite et anti-climatique manque sérieusement de cet éclat de génie qui aurait pu faire oublier qu'il s'agit au fond, d'un polar moyen.
Les éditions
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Le couperet [Texte imprimé] Donald E. Westlake trad. de l'américain par Mona de Pracontal
de Westlake, Donald Pracontal, Mona de (Traducteur)
Payot & Rivages / Rivages noir.
ISBN : 9782743607111 ; 9,15 € ; 03/11/2000 ; 332 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (9)
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Acéré
Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 9 octobre 2011
Un criminel en col blanc, rarement blâmé, osant se plaindre de sa condition, qui nous saisira d'emblée par sa justesse d'esprit et dont son aspect final de fatal prédateur pourra, de fait, alarmer tout individu normal. En quelque sorte la folie ordinaire pas toujours remarquée d'un employé; harcelé par des directeurs de ressources humaines - sans doute - bien plus abominables.
Somme toute, la séduisante signature d'un auteur à l'écriture plébéienne, si ce n'est complaisante, et puis distillée entre les lignes.
Dégage, on dégraisse....
Critique de Millepages (Bruxelles, Inscrit le 26 mai 2010, 65 ans) - 8 octobre 2011
Victime d'un dégraissage dans l'industrie du papier, secteur dans lequel il a fait toute sa carrière et était cadre supérieur.
Dégraissage : l'un de mots les plus horribles lorsqu'il sert à désigner la réduction de la masse salariale par le licenciement de collaborateurs qui n'ont pourtant en rien démérité dans leur travail.
La violence de ce mot et de la pratique qu'il décrit est telle qu'il ne peut qu'engendrer la violence.
Celle utilisée par Burke est assez inattendue. Mais puisque son estime de soi, son équilibre et celui de sa famille est en jeu, il va développer ce plan machiavélique qui, il espère, le réhabilitera dans le rôle de soutien qu'il sent à son grand désespoir avoir perdu auprès des siens.
En mettant ce plan à exécution, il estime faire un sale boulot, mais un boulot nécessaire.
Tout en éprouvant de l'irritation voire de la jalousie face au CV de certaines de ses victimes, il éprouve de la compassion voire de la sympathie pour ces gens qui ont en commun avec lui d'avoir vécu les mêmes affres de la relégation professionnelle et sociale.
La logique de compétition entre individus ici poussé à l'extrême, ne manque pas de faire réfléchir par le biais de ce polar de très bonne facture. Donald Weslake aborde le problème du chômage et son cortège de conséquences désastreuses d'une manière pour le moins originale.
Manger ou être mangé
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 13 juin 2011
Ce qui me reste à la lecture de ce livre est le calme avec lequel Burke exerce sa mission. Bien que se rendant compte de l'horreur de ses actes, ce père de famille a une faculté d'oubli assez incroyable. Pour lui, c'est la loi de la jungle. C'est manger ou être mangé.
Avec ce roman terrifiant, Donald Westlake fait le procès du monde du travail actuel de manière assez féroce.
pas vu, pas pris...
Critique de Sincou (, Inscrit le 24 avril 2010, 43 ans) - 19 juin 2010
Un polar original où l'on suit l'évolution du plan de notre héros, apprenti tueur. Des scènes palpitantes, une montée en pression dopante et enivrante. Malheureusement, un schéma trop répétitif et quelques longueurs descriptives pesantes plombent un peu l'ensemble.
Un couperet émoussé.
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 11 janvier 2010
Excellente idée pour livre excellent
Critique de Jb084 (, Inscrit le 30 octobre 2005, 39 ans) - 30 octobre 2005
Les sentiments du héros sont tellements bien décrits, et surtout tellement dérangeants (notamment le sentiment de culpabilité et de responsabilité) que ce roman en devient inquiétant.
Il s'éloigne d'un roman noir classique, de part son point de vue et de son déroulement.
Un roman vraiment dépaysant, dont l'adaptation au cinéma est réussie, même si, comme d'habitude, elle reste loin de sa source papier.
Socialement terrifiant
Critique de Nirvana (Bruxelles, Inscrite le 7 avril 2004, 51 ans) - 7 juillet 2005
Une manière féroce de décrire les travers du monde du travail actuel, qui sous couvert de redistribuer des bénéfices substantiels à ses actionnaires, n'hésite pas à licencier son personnel sans se soucier réellement de sa réinsertion et de son avenir, des vies étant dès lors totalement détruites....
Et la fin est délicieusement amorale, car Westlake a le talent de nous faire aimer et adhérer au comportement de son anti-héros.
C'est un polar que je pourrais aussi conseiller au non amateur du genre, de par son originalité.
La fin justifie les moyens
Critique de JEANLEBLEU (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans) - 15 mai 2005
Comment l'injustice d'un licenciement immérité peut détruire lentement un homme et sa famille.
Comment cet homme trouve une réaction possible qui est encore plus inhumaine que ce qu'il subit.
Comment cette réaction le fait revivre...
la force d'une idée
Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 8 mars 2005
Un cadre licencié compte retrouver un job en éliminant ses concurrents sur le marché du travail (plus pratique que de dégommer actionnaires et conseils d'administration même si ce sont eux les vrais responsables du dégraissage et des délocalisations).
Ce qui est remarquable dans ce roman, c'est que Westlake se contente de tirer sur le fil d'une seule idée et qu'il pond 300 pages sans se forcer. C'est la preuve que l'idée était excellente, tellement excellente qu'elle est maintenant déclinée en film. Tellement excellente qu'on aurait peut-être espéré que ça continue (en effet la fin en pointillé laisse un peu sur sa faim).
Autre excellente idée : faire vivre l'histoire par les yeux du tueur-chômeur lui-même, ce qui permet au roman de s'éloigner du roman noir classique. Et puis les scènes de meurtres sont décrites avec suffisamment de retenue pour que le lecteur en soit choqué, mais pas trop, au point qu'il peut se sentir choqué de ne pas être choqué.
Et puis l'histoire contient quelques remarques bien senties sur le monde moderne, le monde où "la fin justifie les moyens". Et la description des effets du chômage sur les relations au sein d'une famille sont d'une finesse assez remarquable.
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