Les dames blanches de Pierre Bordage

Les dames blanches de Pierre Bordage

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Isad, le 15 février 2016 (Inscrite le 3 avril 2011, - ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 050ème position).
Visites : 7 800 

Étrangers non-communiquants

Des sortes de gris œufs blancs indestructibles sont apparus sur terre et se multiplient. Ils absorbent uniquement des enfants de moins de 4 ans qui sont attirés vers ces "dames blanches". On suit la vie de Camille, une jeune journaliste qui fait le 1e reportage sur le phénomène, pendant une période de 40 ans afin que les changements de mentalité aient le temps de s'installer.

Le livre décrit de façon implicite la déchéance morale de nations qui sacrifient leurs enfants face à un ennemi qui ne communique pas, n'est pas égratigné par les attaques et ne riposte pas. Certains protagonistes se rachèteront en entrant en rébellion contre le pouvoir.

Ce qui est peu crédible à la fin, c'est quand même que des enfants de moins de 4 ans pensent comme des adultes ! A noter que tous les chapitres commencent par le prénom d'un des personnages sur qui le focus sera mis.

En bref une grande fresque sur des sacrifices d'enfants innocents et l'hypocrisie ambiante pour tenter de conserver son mode de vie.

IF-0116-4405

Message de la modération : Prix CL 2018 catégorie Science-fiction / Fantasy

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Les éditions

  • Les dames blanches [Texte imprimé] Pierre Bordage
    de Bordage, Pierre
    l'Atalante / La Dentelle du cygne
    ISBN : 9782841727186 ; 21,90 € ; 22/05/2015 ; 380 p. ; Format Kindle
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Sience-fiction sociologique

9 étoiles

Critique de Malic (, Inscrit le 9 décembre 2005, 83 ans) - 17 mars 2024

D’énormes bulles blanches, bientôt appelées « Les dames blanches », apparaissent sur la Terre, la première en France et progressivement dans toutes les parties du monde. Elles sont faites d’une matière inconnue, impossible à analyser puisqu’on ne parvient pas à en prélever la moindre parcelle. Comme très souvent dans les romans de SF ces envahisseurs, certainement d’origine extraterrestre, sont d’emblée considérés comme hostiles. Non sans raison puisque qu’une autre de leurs caractéristiques est d’attirer irrésistiblement et d’ingurgiter les enfants de moins de quatre ans, qui disparaissent ainsi par milliers, centaines de milliers, millions. La réponse à cette menace est militaire et selon la méthode, souvent erronée, qu’un psychologue dont le nom m’échappe appelle « le principe Davantage de la même chose ». En l’occurrence, on tente de détruire les intruses à l’aide d’explosifs toujours plus puissants, toujours sans résultat. Enfin, la solution ultime : puisque qu’elles « avalent » les jeunes enfants, on va leur en offrir en kamikazes lestés d’une ceinture d’explosifs, les pédokases – terme aussi affreux que ce qu’il désigne – dans le but de les détruire de l’intérieur. On commence par recourir aux orphelins et lorsque le stock est épuisé la « loi d’Isaac » est promulguée, exigeant de chaque famille un isaac, un enfant à sacrifier comme pédokaze.

Certains, très rares, estiment que les dames blanches ne sont pas des ennemies. L’ufologue Basile Traoré pense même avoir constaté un désir de communication de leur part.

Durant tout le roman on suit toute une série de personnages très divers, parents, journalistes, militaires, policiers, agents des brigades de recrutement des «isaacs », réfractaires en rébellion etc.

Ce roman d’un auteur important de la SF française actuelle a peut-être déçu nombre d’amateurs du genre. En effet excepté dans les toutes dernières pages le mystère de ces dames blanches inaltérables, inamovibles, muettes et aux intentions impénétrables reste entier. Il est évident que ce qui intéresse l’auteur ce n’est pas leur mystère mais les réactions de l’humanité face un phénomène totalement inédit et qui pose des problèmes philosophiques et moreaux. C’est de la SF sociologique.
J’ai apprécié de roman aux multiples personnages, constamment captivant malgré la quasi absence d’évolution des OVNIS ( ou ET ? ) qui sont au centre.

Les Humains face à leurs faiblesses

8 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 21 janvier 2018

Anticipation philosophique : jusqu’où les Humains seraient-ils prêts à aller pour maintenir un statu quo, pour éviter des remises en question de leur confort ou mode de vie ? Réponse de Pierre Bordage via « Les dames blanches » ; jusqu’à sacrifier leurs jeunes enfants.

« Viens voir, maman. »
Alertée par son ton péremptoire, elle se fendit d’un long soupir avant de le rejoindre près de la fenêtre.
« Je ne t’avais pas dit de descendre ? Qu’est-ce que tu as encore vu ?
Suivant du regard la direction indiquée par Léo, elle aperçut à son tour la forme blanche qui se dressait au milieu des bancs de brume : une sphère parfaite qui, immédiatement, s’associa dans son esprit à la bulle angoissante de l’antique série télévisée « Le Prisonnier ». Frissonnante, elle posa la main sur l’épaule de son fils et le serra contre elle. »

Cette forme blanche, sphère parfaite blanche, est la première des « dames blanches » apparues sur Terre. Et accessoirement Léo le premier enfant disparu dans la bulle.
Car ces « dames blanches vont se multiplier progressivement dans l’ensemble du monde sans qu’on puisse communiquer avec elles, puis sans qu’on puisse les détruire par quelque arme que ce soit, attirer et faire disparaître des enfants de 3 à 4 ans. Léo donc le premier.
Les gouvernements du monde entier vont se trouver confrontés à la même problématique ; les « dames blanches » se multiplient sur leurs territoires, prospèrent, prennent des tailles gigantesques et semblent « se nourrir » d’enfants de 3 à 4 enfants qui semblent irrémédiablement attirés par ces sphères blanches. Ces gouvernements essaient chacun de leur côté de combattre cette menace diffuse par tous les moyens, mais surtout sans succès. Constatant que le seul moyen d’approcher et surtout de pénétrer ces sphères, c’est par le biais d’enfants de 3 ans, ils promulguent la « Loi d’Isaac ». Ques aco ? C’est une loi qui oblige chaque couple à concevoir au moins un enfant pour le remettre aux autorités afin qu’elles l’équipent d’explosifs pour aller se faire sauter dans la bulle et tenter ainsi de la saboter de l’intérieur! Sans succès bien sûr.
Ca rappelle quelque chose, non ? Les « pédokazes », qu’il les appelle Pierre Bordage !
Tout ceci va être raconté via le destin de quelques individus, des femmes, des mères le plus souvent, concernées par cette abomination.
Tout ceci se lit très facilement et amène indubitablement le lecteur à s’interroger. C’est un curieux ménage de « page-turner » et d’essai philosophique. Davantage « page-turner » quand même …

critique sociétale

4 étoiles

Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 48 ans) - 17 janvier 2018

Pierre Bordage est un auteur Français de science-fiction dont mon cher et tendre me rebat sans arrêt les oreilles. J'avais tenté, sans succès, de lire "Atlantis", il y a quelques années. Tout le monde s'accordant à dire d'une part que cet ouvrage n'est pas son meilleur, et d'autre part que cet auteur est vraiment à découvrir, je me suis lancée avec curiosité dans la lecture de ces Dames blanches.

Les dames blanches, ce sont des sphères blanches énormes qui apparaissent un peu partout dans le monde, plutôt à proximité d'espaces verts, et qui en sont indélogeables. Et de temps en temps, elles attirent à elles des enfants de moins de quatre ans, qui disparaissent dans la sphère pourtant impénétrable et n'en ressortent jamais.
Dans ce livre, on assiste à la première disparition d'enfant dans une dame blanche, en région parisienne, puis à plein d'autres, notamment en suivant la vie de Camille, jeune pigiste ayant couvert pour son journal le premier article sur le phénomène, de son compagnon, Basile, ufologue malien, de sa fille, et de "Jason", frère du premier enfant disparu dans le ventre de la Dame blanche. L'histoire se déroule sur plusieurs dizaines d'années, se focalisant sur les changements induits par la présence des dames blanches sur la société et le comportement des hommes, les dames blanches elles-mêmes se contentant d'être présentes, et d'attirer un enfant de temps à autre.

Comme avec Atlantis, je n'ai pas apprécié ce titre très franco-français et qui, malgré son sujet et une incursion en Inde, manque d'envergure. Le livre se focalise sur la régression de la société française (les dames blanches interférant avec les ondes et les réseaux électriques et informatiques, on en revient aux bons vieux pigeons voyageurs pour communiquer !) et des hommes, qui tentent de gagner du temps en envoyant des kamikazes de 3 ans aux dames blanches pour faire rétrécir les fameuses sphères qui se multiplient. Les factions ne tardent pas à se créer, suite à la loi d'Isaac imposée par "l'ONU" (le sacrifice d'un enfant par famille pour servir de porteur de bombe), avec des résistants d'un côté, qui tentent de faire fuir et de procurer de nouveaux papiers aux parents qui refusent le sacrifice de leur enfant (ça ne vous rappelle rien ??) et les milices chargées de recouvrer les-dits futurs sacrifiés dès leur 3 ans pour les amener dans des camps où on leur apprendra à bien tenir leur rôle.

Ce livre de Pierre Bordage privilégie la description à l'action et peine à trouver son rythme de croisière, malgré l'alternance des personnages qui ont voix au chapitre. Il fait un focus sur la lâcheté et la passivité des hommes, prêts au sacrifice ultime de la chair de leur chair pour se battre contre ce qu'ils ne comprennent pas. La critique qui y est faite de notre société n'est quasiment pas déguisée, les personnages sont prévisibles et stéréotypés (et les pères ont un problème avec l'alcool !), le fond de l'histoire est moralisateur... Le recours aux prénoms issus de la mythologie est sans intérêt, et en-dehors d'un ésotérisme teinté de spiritualité et d'écologie, point de salut ! Quant à la fin et au pourquoi de tout ça, je ne commenterai même pas...
Il n'y a pas de curiosité, pas de compréhension, pas de belles actions, pas de coup d'éclat. Ce livre manque cruellement de souffle épique et de sentiment. Une grosse déception pour ma part, qui m'invite à éviter dorénavant les titres de cet auteur pourtant reconnu !

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