Jupons et violons de Tristan Egolf

Jupons et violons de Tristan Egolf
( Skirt and the fiddle)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Jules, le 25 février 2004 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 4 867  (depuis Novembre 2007)

Tout à fait décapant !

Cinq ans après "Le seigneur des porcheries" voici, enfin, le second livre de Tristan Egolf ! Il est aussi abrasif que le premier et ne déçoit vraiment pas, bien qu'écrit tout à fait différemment.

Toute l'histoire se passe dans un des quartiers les plus sombres de Baltimore que notre héros appelle "Philordurie".

Il commence bien dans le ton: "On ne m'a rien dit du spectacle au préalable. Mon agent ne m'a pas appelé. Le syndicat ne m'a pas averti. Le coordinateur n'a sans doute jamais su que j'existais."

Charles Evans joue du violon et est un de ces musiciens anonymes comme il en existe tant. Il vit dans un squat des plus cradingues de la ville en compagnie d'autres abandonnés de la vie, dont son grand ami Tinsel Greetz qu'il nous décrit ainsi: "... le principal anarchiste de bazar, bandit et saboteur du quartier..."

Charles, dit Chuck, a une particularité: on suppose que sa mère était prostituée au Cambodge et que son père était un soldat américain noir. Il a été trouvé un jour tournant sur le carrousel à bagages de JFK. Un bon début dans la vie...

Tinsel, lui, n'a qu'une idée en tête: braquer une banque, se faire un paquet de blé et se tirer fissa bien loin de ce pays. Chuck ne le suit vraiment pas dans son rêve.

Une chose est certaine: quand ces deux là sont ensemble tout peut arriver et surtout le pire ! Le quartier prend soudain des allures de vaste foire qui ne connaît pas de limites. Tinsel, c'est de la dynamite hors contrôle ! Chuck, en général sans engagements, travaille la journée comme aide dans une petite épicerie du quartier tenue par un Hollandais. De temps à autres, il se fait un petit paquet d'argent en allant tuer, pour le compte d'une société locale, les rats en surnombre dans les égoûts de la ville. Un combat corps à corps !... Egolf nous donne là quelques pages qui atteignent des sommets, comme il nous en avait données lors de sa grève des immondices dans "Le seigneur des porcheries"

Voilà qu'un jour débarque à Philordurie une superbe jeune femme française au joli nom de Louise. Elle va tomber sur eux en ne sachant vraiment pas dans quoi elle met les pieds !... Et Chuck de se dire, en pensant à sa vie et ses origines: " Qu'est ce qu'on fait avec une étiquette pareille ?... Non, rien à faire avec ça, merde. Tous les clous ont été enfoncés dans le cercueil..."

Un vaste feu d'artifice que ce livre ! Ce qui est tout à fait différent par rapport à son livre précédent c'est l'écriture. Ici, peu de belles phrases - en voici cependant une, perdue dans le tout: "Des vies entières sont légitimées par des instants de rien du tout..." - Egolf utilise une langue aussi éclatée que ses personnages. Et tout colle merveilleusement bien ensemble, le décor, la langue, les personnages et le foutoir qu'ils mettent dans tout ce qui les entoure.

Pour ceux qui aiment être secoués, vraiment à lire !

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Les éditions

  • Jupons et violons [Texte imprimé], roman Tristan Egolf trad. de l'anglais, États-Unis, par Rémy Lambrechts
    de Egolf, Tristan Lambrechts, Rémy (Traducteur)
    Gallimard / Du monde entier (Paris)
    ISBN : 9782070765553 ; 4,02 € ; 23/10/2003 ; 216 p. ; Broché
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