L'amour à trois de Olivier Poivre d'Arvor

L'amour à trois de Olivier Poivre d'Arvor

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Monocle, le 26 janvier 2016 (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 256ème position).
Visites : 2 471 

L'enterrement d'Hélène.

Léo, la soixantaine, diplomate recherche son ami d'adolescence, Frédéric, pour lui annoncer la nouvelle du décès de ce merveilleux amour partagé... la belle Hélène. Hélène était dans les années 1975, une jeune prof de philosophie, libérée, sans tabou, fantasque et désirée.
Léo est vieillissant, il a été victime d'un AVC et se rend compte qu'il a perdu de sa superbe. Il fait partie de l'appareil diplomatique un peu comme Adrien Deume dans "Belle du Seigneur".
Et le voilà en Guyane : Cayenne, Maripasoula, le fleuve Maroni. Ce sont les chemins qui doivent le conduire vers les réponses qui minent ses questions depuis trente ans.

Les mots, quand ils sont beaux et bien assemblés, donnent une parure si jolie, un bel écrin. C'est le cas de ce roman mais hélas, cela n'a pas suffi à me convaincre.
Oui, il y a une intrigue qui parvient à tenir le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page, mais l'histoire est parfois confuse.

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L'amour à trois

6 étoiles

Critique de Hcdahlem (, Inscrit le 9 novembre 2015, 64 ans) - 30 janvier 2016

Dans «La femme de trente ans» Honoré de Balzac affirme qu’« un premier amour ne se remplace jamais ». Olivier Poivre d’Arvor va en faire une nouvelle démonstration dans son nouvel opus qui tient à la fois du classique roman d’initiation, du récit de voyage et de mémoires incomplètes. Car le narrateur en fait l’aveu dès la première page : il est victime d'amnésie antérograde. Une maladie qui « a cela de bon qu'elle économise bien des tracas. Du jour de l'accident qui l'a provoquée, on ne fabrique plus aucun souvenir. Arrivé à un certain moment de la vie, c'est parfois préférable. »
En prenant l’avion pour la Guyane française, Léo Socrates va pourtant essayer de se souvenir et de comprendre comment il en est arrivé là, tout en étant incapable de faire le lien entre l’enveloppe et la réalité matérielle d’un être. «Comme si le passé était irrévocablement remisé, sans être relié à un quotidien qui semblait s’effacer à mesure qu’il s’écrivait.»
S’il entreprend ce voyage périlleux, c‘est qu’il lui offre sans doute une dernière chance de retrouver son ami Frédéric, perdu de vue depuis de longues années.
Car Léo a choisi une carrière diplomatique durant laquelle il aura beaucoup voyagé avant de terminer sa carrière en tant que responsable des archives diplomatiques sur le site de La Courneuve. C’est à ce titre qu’il est invité par ses collègues ultramarins. Une occasion presque inespérée, même s’il ne sait pas vraiment où s’est installé son ami.
Après les obligations professionnelles, il part dans la forêt amazonienne pour annoncer à Frédéric la mort d’Hélène Sudre, sa prof de philo. Mais surtout son premier amour, leur premier amour. L’annonce de décès parue dans Le Monde «avait tout déclenché, rendu l’atmosphère irrespirable à la maison», même si son épouse Judith avait entendu pour la première fois parler d’Hélène à ce moment.
Il aurait fallu lui expliquer ce qui s’était passé en juillet 1974, alors que Léo venait d’avoir son bac avec un 19,5/20 en philo. Qu’il le devait en grande partie à sa prof, qu’elle avait accepté de fêter ce succès avec lui et que l’histoire s’était poursuivie dans son lit. L’époque post-soixante-huitarde, l’amour libre et cet air de liberté qui flottait dans l’air.
Hélène couche avec son jeune élève, mais aussi avec un collègue, le fameux Alban Mettel, grand spécialiste de Proust. Elle accepte aussi d’héberger Frédéric avant qu’il ne puisse réaliser son grand rêve et partir à l’autre bout du monde.
On sent presque inéluctable la liaison avec cet autre jeune homme, cet amour à trois. Seulement l’insouciance de ces jours heureux va disparaître quand Hélène annonce qu’elle est enceinte. Mais les jeunes hommes sont-ils prêts à la gravité ? Quelle chemin va dès lors prendre leur existence ? Grâce à la construction choisie par Olivier Poivre d’Arvor, on s’engage dans un vrai suspense…
Terminons cette chronique comme nous l’avons commencée, par une citation. Dans «Les caractères» La Bruyère nous rappelle qu’ « on n'aime bien qu'une seule fois, c'est la première ; les amours qui suivent sont moins involontaires. »
http://urlz.fr/310O

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