Les arbres ne nous oublient pas de Michèle Perret

Les arbres ne nous oublient pas de Michèle Perret

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Petite Poucette, le 6 janvier 2016 (Inscrite le 6 janvier 2016, 77 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 253ème position).
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Un récit attachant, troublant, d’une sincérité bouleversante.

Michèle Perret ramène de son séjour sur les lieux de son enfance, Sfisef/Mercier-Lacombe, en Algérie, un récit attachant, troublant, d’une sincérité bouleversante.
Michèle Perret est allée rejoindre ses amis en Algérie, le cœur ouvert, le regard curieux et amical. Elle rencontre un pays à la population ardente, aux ailes qui ne demandent qu’à se déployer. Rien ne ressemble à ce qu’elle a connu : « Immeubles en restauration un peu partout mais qui passent de l’ocre et du blanc d’autrefois à des couleurs tendres plus orientales, turquoise, vert ou rose, magasins partout, beaucoup de magasins traditionnels mais aussi quelques enseignes internationales, dans les rues chics. Partout des cafés, des salons de thé, des pizzerias même. » (P. 38). Le retour à Oran est joyeux même si tout a changé au point de ne plus retrouver les repères anciens.
Des émotions d’autant plus déconcertantes qu’elles sont inattendues, s’emparent de l’auteur. « … et il suffit qu’il m’en parle pour que je le revoie – dans ce retour vers un si lointain passé, l’étonnant est de sentir sans esse des souvenirs perdus remonter en surface et éclater comme des bulles. Des souvenirs minuscules, qu’on n’avait jamais convoqués et qui vous sautent au cœur. » (P.62) Pour en finir ( ?) avec les émotions, je renvoie les lecteurs aux pages 78/79, magnifiques passages du retour enfin, à la maison du père, au ralenti et tellement visuel que l’on voit avec les yeux de Michèle Perret – des yeux recouverts de buée .
Une composition claire, aérée qui subtilement accompagne les émotions crescendo vers le dernier chapitre, celui de l’adieu accompagné d’un murmure aimant et poignant : « Alors, pendant que le soleil se couchait, dans le plus beau domaine du monde, sur la plus belle terre du monde, mon cœur s’est serré en pensant à lui, mon père, qui avait si pleinement, si naïvement aussi, aimé cette ferme et qui l’avait perdue ».

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9 étoiles

Critique de BKWM (, Inscrite le 8 janvier 2016, 58 ans) - 8 janvier 2016

Michèle Perret nous livre ici son carnet de voyage en Algérie, retour tardif au pays perdu de son enfance. D'une rive de la Méditerranée à l'autre, d'une époque à l'autre, de celle de l'Algérie française de jadis à celle de l'Algérie indépendante d'aujourd'hui, elle évoque au fil du voyage ses découvertes et redécouvertes, avec émotion et sensibilité lorsqu'il s'agit des reliques du passé et une bienveillante curiosité pour les transformations du présent. J'ai peu connu ce monde disparu, quelques semaines de vacances étant enfant, par ci par là, mais j'y reconnais les souvenirs de ma famille maternelle, dont les voix sont aujourd'hui presque toutes éteintes, et leur amour pour cette terre qu'ils avaient dû quitter. Je connais encore moins l'Algérie d'aujourd'hui où l'auteure a été si chaleureusement accueillie par ses amis, mais cette évocation lucide et apaisée, parfois émouvante, toujours juste, est de celles que je voudrais faire lire à mes enfants...

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