Opération Napoléon de Arnaldur Indridason

Opération Napoléon de Arnaldur Indridason
(Napoléonsskjölin)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Tanneguy, le 29 novembre 2015 (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 145ème position).
Visites : 7 363 

A. Indridason se renouvelle ?

Erlandur n'est plus là ! Cette fois l'enquête sera menée par Kristin, une jeune avocate islandaise qui n'a pas froid aux yeux ; c'est nous qui avons froid pour elle dans les glaciers islandais balayés par les vents déchaînés de l'hiver arctique.

L'histoire n'est pas banale : dans les derniers jours de la guerre un avion allemand s'écrase sur un glacier désolé islandais puis est "englouti" dans la glace. Les Américains veulent à tout prix le récupérer pour le faire disparaître ; pourquoi ? C'est le nœud de l'affaire ! Ils ne réussiront que 50 ans plus tard avec des moyens gigantesques mais veulent le faire dans le plus grand secret, pourquoi ? Leurs méthodes sont implacables et ils n'hésitent pas à supprimer les témoins gênants ! Directement menacée, Kristin n'hésitera pas à se lancer dans l'aventure et finira par découvrir l'énigme.

Que dire de plus ? Les Américains, que les Islandais considèrent en 1999 comme une force d'occupation, sont les méchants bien sûr. On ne saura qu'en fin du livre qui est Napoléon et tout finira (plutôt) bien. Le style du récit n'est pas génial, mais la lecture est facile.et on ne boudera pas son plaisir pour quelques heures...

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Il y a des glaciers en Islande …

8 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 18 mars 2021

Il y a des glaciers en Islande, et notamment le Vatnajökull ; un des plus grands d’Europe sinon le plus grand, 95% de la Corse en superficie ! Et en cette année 1999, de curieuses manœuvres sont effectuées incognito par des soldats américains sur cette surface hostile. La chose est cachée à la population, seuls quelques dirigeants islandais ont été mis au courant par les responsables de la base américaine de Keflavik – controversée (et d’ailleurs encore incriminée par le même Arnaldur Indridason dans Le lagon noir, cette « occupation » manifestement ne passe pas chez l’auteur).
Mais il ne s’agit pas de simples manœuvres. Des équipes ont été spécialement dépêchées depuis les USA pour mener une mission stratégique à bien ; récupérer un avion qui s’est écrasé sur le Vatnajökull en 1945 et qui n’a jamais pu être retrouvé, englouti qu’il était par le glacier. Des satellites viennent de repérer une tâche sombre sur le glacier, il s’agit du bombardier en question. Mais pourquoi des moyens titanesques sont-ils mis en œuvre, dans l’opacité la plus totale, pour le récupérer, cela Arnaldur Indridason ne nous le révèle qu’au fil du roman et il faut attendre la fin pour comprendre tout l’enjeu.
Des équipes spéciales donc, et pas n’importe lesquelles, des équipes émanant de services de renseignement dédiées à ce genre de surveillance et d’interventions à l’extérieur des USA. Habituées à travailler dans l’ombre, habituées surtout à toutes les extrémités et notamment l’élimination de personnes. C’est ainsi que deux randonneurs secouristes sont interceptés par les équipes américaines sur le Vatnajökull et éliminés. Elias, l’un d’eux, a eu le temps de contacter sa sœur, Kristin, avocate auprès d’une agence gouvernementale de l’environnement. Du coup celle-ci se retrouve en danger et échappe de peu à une tentative d’assassinat dans sa propre maison. Traquée par ce qu’elle croit être les services du gouvernement islandais, elle part néanmoins vers le Vatnajökull à la recherche de son frère …
Le reste est un récit d’aventures policières, certainement moins abouti que les épisodes du Commissaire Erlendur, mais bien éclairant néanmoins. Notamment sur le type de relations ambivalentes entre population islandaise et Américains de la base de Keflavik.
Ce roman date de 1999. Il n’a pas de suite à ma connaissance et c’est l’époque où Arnaldur Indridason attaque la saga Erlendur. Avec le succès que l’on sait.


Pas si historique que cela

6 étoiles

Critique de Vieux Chat (, Inscrit le 30 mars 2020, 46 ans) - 25 août 2020

Il s’agit d’un thriller et non d’un roman policier. En effet, dès le début, le lecteur sait quels sont les antagonistes et protagonistes principaux de l’histoire. On suit le cheminement de Kristin, une jeune islandaise qui, lorsqu’elle reçoit un appel de son frère, se rend compte qu’il vient d’être attaqué par des soldats tandis qu’il était en randonnée sur l’un des immenses glaciers qui se trouvent en Islande. L’armée américaine n’est pas censée se trouver là et seuls certains dirigeants savent pourquoi ils sont sur ce glacier islandais à essayer de retrouver un avion perdu lors de la seconde guerre mondiale.
L’auteur nous fait rapidement comprendre que cet avion conservait un lourd secret. Secret qui sera dévoilé peu à peu. Secret pour lequel les dirigeants de l’armée américaine lancent des tueurs aux trousses de Kristin qui cherchera de l’aide où elle peut… auprès d’un américain qui séjourne sur la base militaire permanente de l’OTAN.
Cependant, ce fameux secret a trait à une rumeur que l’on sait aujourd’hui infondée. Il aurait été bien que l’auteur précise bien à la fin que son livre se base sur une idée qui n’est PAS historique.
Ce livre était une ancienne œuvre de jeunesse d’Indridason et le style s’en ressent, surtout si vous connaissez les autres livres qu’il a écrit, notamment avec le commissaire Erlendur. Néanmoins cela se lit plutôt facilement et avec plaisir malgré un développement de l’intrigue parfois très chaotique et un personnage principal qui est décrit comme fragile et peu sûre d’elle tout en lui faisant faire des choses totalement hors du commun.
Le livre décrit brièvement les relations qu’il peut y avoir entre les américains et les islandais. Le dilemme des islandais vient du fait que la base américaine donne l’impression que le pays est occupé, mais cette même base, créant de nombreux emplois, est devenu nécessaire à la vie de cette partie du pays. L’auteur nous fait aussi entrapercevoir en quoi cela complique les relations humaines entre ceux vivant sur la base et les islandais, notamment la manière dont est perçue une femme fréquentant un américain.
En bref, voilà un livre au style efficace malgré les petits défauts qui émaillent le livre çà et là. Et il est important de bien garder à l’esprit qu’il s’agit d’une œuvre de fiction qui se base sur une rumeur aujourd’hui démentie.

One shot réussi!

7 étoiles

Critique de Krysaline (Paris, Inscrite le 26 septembre 2017, 59 ans) - 26 septembre 2017

Je viens de terminer "Opération Napoléon" cet après-midi et j'avoue avoir un ressenti en mi-teinte et être restée un peu perplexe. Pas d'Erlendur à l'horizon dans cet opus puisqu'il s'agit ici d'un "one shot" mais pourquoi pas? ça change un peu. "Betty", un autre one shot du même auteur ne m'avait pas déçue. J'attaque donc pleine d'enthousiasme et je retrouve avec plaisir l'Islande et la description de ses paysages glacés et magnifiques, son ambiance si particulière avec ses quelques heures de lumières par jour et toujours la quête d'un proche perdu dans les glaces (thème récurrent également avec la série des Erlendur).

Ici, l'auteur couvre plusieurs périodes:

- 1945 d'abord avec le crash d'un Junkers Ju 52, avion allemand en tenue de camouflage américaine avec à son bord des Allemands et des Américains.... fait pour le moins étrange en cette fin de guerre.

Avion qui recèle un secret terrible qui fait trembler la nation Américaine au point que ceux-ci sont prêts à tout pour récupérer cet avion.

- 1965 et 1967 avec une expédition d'envergure menée par les Américains pour tenter de retrouver cet avion englouti dans le glacier de Vatnajökull en Islande.

- 1999 où une autre opération est à nouveau lancée après que des satellites aient repéré des traces du fameux Junkers.

Ici entrent en scène un certain Ratoff, major américain particulièrement sadique chargé de cette mission par Vytautas Carr qui coordonne les opérations depuis Washington. Enfin, Kristin, une jeune Islandaise, avocate au Ministère des Affaires étrangères quant à elle devient l'héroïne de ce roman bien malgré elle en devenant le grain de sable qui fera toussoter la machinerie américaine et fera d'elle le témoin gênant à éliminer. D'autres personnages participeront à cette aventure et joueront des rôles clés pour Kristin, tel Elias, son frère, Julius, le chef de l'équipe de sauvetage à laquelle Elias appartient, Steve, le "yankee" que Kristin avait laissé tomber sans aucunes explications.

Dès le début on comprend donc qu'il s'agit d'un roman d'aventures, d'actions, et peut-être aussi d'espionnage. En 1967, on suit avec intérêt la quête de Miller pour retrouver son frère, qui était le pilote du Junkers. Et puis, on se demande aussi ce que pouvait bien contenir cet avion de si précieux pour que l'armée américaine prenne de tels risques pour le récupérer.

Mais en 1999, ça part en cacahuète total! Là s'enchainent des situations complètement rocambolesques et peu crédibles quand il s'agira pour Kristin d'échapper aux tueurs lancés à sa poursuite. Elle échappe miraculeusement aux hommes de main qui tentent de l'assassiner et atterrit au pied du fameux glacier pour un final digne d'un blockbuster Américain! Sauf que superproduction il n'y aura pas puisque dans ce thriller, les grands méchants sont américains justement. Car Indridason en profite pour donner sa position quand à l'implantation de l'armée américaine sur le sol Islandais. Et pour tout dire, il y est franchement hostile et ne se prive pas de le dire à travers la voix de son héroïne.

Pour autant, l'histoire de l'avion qui était censé changer le cours de l'Histoire avec un grand "H" est forcément avortée d'avance puisqu'on sait ce qui s'est passé par la suite dans le monde au cours de l'Histoire. Alors comment inventer un suspense sans trop distordre la fameuse Histoire? Comment arriver à un final qui ne serait pas un gros "flop"? c'est là que les choses se corsent parce que c'est vrai que c'était bien parti: les descriptions des expéditions, de ses difficultés, du glacier et des paysages Islandais en particulier sont très réussies et en cela l'écriture d'Indridason ne faillit pas. Alors? s'en est-il bien sorti?? oui et non je dirais. le fameux secret se révèle trop décevant à mon goût même s'il aurait pu être plausible. Par contre j'ai adoré le fin mot de ce roman: BLONDI 1947!

..... Mais existe-t-il seulement un seul âne (chien) à la foire qui s'appelle Martin (Blondi)!!??

Histoire rythmée !

6 étoiles

Critique de GiLau (Annecy, Inscrite le 18 septembre 2010, 61 ans) - 2 janvier 2017

Enquête menée à un rythme endiablé qui se laisse lire avec grand plaisir ! Manipulations historiques, petite et Grand Histoire, voilà le sujet du livre... et toujours le doute qui ne sera jamais comblé...
Nous découvrons un autre talent d'Arnaldur Indridason, auteur des policiers dont le commissaire Erlendur est le héros. Je préfère la forme d'écriture des Erlendur que celle d'Opération Napoléon, la traduction de l'islandais à l'anglais puis au français y est sans aucun doute pour quelque chose... même si le choix était celui de l'auteur.

fiction frisant la réalité

9 étoiles

Critique de CHALOT (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 76 ans) - 2 novembre 2016

« Opération Napoléon »
roman policier d'Arnaldur Indridason
éditions Métailié
424 pages
2015

A un rythme endiablé

A la fin de la guerre mondiale, un avion s'écrase en Finlande sur le bizzard.
Il risque d'emporter son secret sous la glace... C'est d'ailleurs ce qu'ont espéré et qu'espèrent les services secrets américains.
Des agents américains et des officiers allemands présents dans le même avion pour une mission secrète qui se fracasse dans ce pays du froid ! Que faisaient-ils là ? Quelle était leur mission ?
Il vaut mieux que certains secrets ne soient pas dévoilés, notamment ceux relatifs aux alliances conclues en 1945 .
Malheureusement pour l'armée et le gouvernement américain et heureusement pour les lecteurs du roman, la glace fait réapparaître l'avion plus d'un demi siècle après.
Le suspense commence très vite avec l'arrivée de militaires qui obtiennent le silence des autorités et l'entrée en lice d'une jeune femme qui découvre par hasard « le pot aux roses ».
Comme dans les bons films policiers- c'est un roman pourtant- le rythme s'accélère avec une course impitoyable entre cette jeune femme et les militaires qui ne veulent pas laisser de trace
Les militaires implacables, déployés pour cette mission ne sont pas là pour écrire l'histoire mais comme l'avoue un des commanditaires de l'expédition : « ...notre boulot a toujours été d'effacer l'ardoise et de la réécrire »..... « l'histoire de l'humanité n'était rien d'autre qu'une succession de crimes et de malheurs. Eh bien, c'est aussi une succession de mensonges savamment construits » !?
Ce roman est une fiction, certes mais l'auteur reprend certains « bruits » qui ont circulé sur le retournement d'alliances prévu dans certains états majors alliés et donne à son histoire une « véracité » troublante.
Que nous relèvera t-on dans quelques années sur les dessous des « conflits » en Syrie, en Libye et ailleurs ?
Ce livre passionnant nous captive et nous invite aussi à la réflexion sur la vérité et sur les capacités des puissants à mentir au monde entier.
Le lecteur est tenu en haleine dès les premières pages et doit attendre la fin du roman pour reprendre son souffle.

Jean-François Chalot

Un réel plaisir !

10 étoiles

Critique de Angel54 (, Inscrit le 11 septembre 2010, 70 ans) - 18 février 2016

J'avoue avoir eu un réel plaisir à lire ce roman que j'avais remarqué sur le présentoir d'un libraire. Beaucoup le liront au premier degré, tel le récit d'aventure qu'il présente dans un style agréable sous des contrées nordiques plus que chères à mon coeur et à mes origines.
Oui mais voilà.....? D'autres, sans doute initiés à certains faits et à une connaissance historique plus approfondie saisiront qu'il se présente comme ces poupées russes qui s'emboîtent les unes dans les autres. Je n'ai pas lu d'autres oeuvres de cet écrivain islandais et je méconnais sa biographie mais je pense qu'il fait passer un message à ceux qui pourront en saisir la quintessence.
J'avoue que dès la lecture du titre, j'avais percé la clef de l'énigme et sans doute ne suis-je pas seul à réaliser cette prouesse. Mais le rôle des américains convient parfaitement à ce que je connais de la mentalité impérialiste de cette nation. Plus généralement la conduite des anglo-saxons durant la dernière guerre mérite d'amples développements loin du manichéisme ambiant où l'on prête dès l'origine le rôle de méchant au méchant et de sauveur au bon. Eh bien l'auteur islandais sait balayer avec talent cet axiome des temps actuels.
Enfin pour les rares connaisseurs de ce thème historique et géographique, je ne peux croire qu'il n'ait pas lu les écrits romanesques d'un auteur français du nom de Marc AUGIER plus connu sous le pseudonyme de SAINT-LOUP, mais rares seront sans doute les lecteurs d'aujourd'hui qui saisiront ce clin d'oeil du monde septentrional en quête de l'absolu des pôles terrestres.
Comme le souligne Honoré de BALZAC par la bouche de VAUTRIN : "Deux histoires co-habitent : l'officielle qui souvent est fausse, l'officieuse qui bien qu'incroyable est souvent véritable !"
Qui vivra verra sans doute mais qui réfléchira comprendra.

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