Le village de Dan Smith

Le village de Dan Smith
(The child thief)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Pytheas, le 24 novembre 2015 (Pontoise - Marseille, Inscrit le 5 avril 2012, 59 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 781ème position).
Visites : 6 399 

the man who felt on earth

Dans les années 30 en Ukraine, Luka, un Russe marié et vivant ici à Vyriv, vétéran de l’armée rouge, chasse avec ses 2 fils Viktor et Petro dans la plaine Ukrainienne, lorsqu’à l’horizon se détache une silhouette, d’abord un point puis en approchant, ce point devient un homme qui avance luttant contre le froid, le vent et la neige, peut-être un tchèquiste annonçant l’arrivée prochaine de l’armée, Peut-être un pauvre hère fuyant les militaires Russes venus confisquer ses terres. L’homme est épuisé et tombe, inconscient dans les bras de Luka. Ce dernier l’emmène avec lui, malgré les risques qu’il fait courir à la communauté, jusqu’à son village. Chemin faisant il découvre sous la bâche que recouvre le traîneau tiré par l’homme, les corps de 2 enfants atrocement mutilés. Qui sont-ils? Qui est cet homme ? Comment en est- on arrivé là ? Luka va essayer de comprendre. Mais Dimitri le beau-frère de Luka et le village entier, par ces temps de terreur, ne sont pas prêts au questionnement , les gens ont besoin de certitudes et la plus évidente est que cet homme a tué ces 2 enfants Luka a fait entrer un monstre dans le village. Sans autre forme de procès et sans attendre que l’homme n’ait pu se défendre de quoi que ce soit, il est pendu à la branche du vieil arbre qui trône au centre du village. Son corps est encore chaud lorsque l’on s’aperçoit que la fille de Dimitri a disparu, que ses pas se mélangent à d’autres dans la neige.
Une course poursuite où chasseur et chassé échangent leur rôle s'engage alors, une course dans le froid et le vent Ukrainien, Une Ukraine piétinée par l’armée rouge, Une Ukraine où seule la survie a un sens.

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Rambo dans la steppe

9 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 22 juin 2017

Rambo dans la steppe

L'action se passe en Ukraine. Dans un petit village reculé, presque ignoré... En 1930 les habitants y vivent dans la terreur de l'armée rouge qui confisque le bétail, les récoltes et envoie les hommes en Sibérie où la main d'oeuvre est rare.
Un jour un homme à moitié mort approche du hameau, dans le traîneau qu'il tire on découvre le corps de deux enfants mutilés. Il n'en faut pas plus pour que la population pende l'homme qui n'aura jamais pu parler tant son état était déplorable. Le soir de la pendaison, on constate qu'on a pendu un innocent et qu'un enfant manque à l'appel.
La traque s'organise dans la steppe sans savoir très bien qui est le chasseur et qui est la proie .


J'ai été littéralement scotché à ce livre du début à la fin. Le démarrage est fulgurant, le lecteur entre directement dans le vif du sujet.
Un très bon moment de pure détente.

Chasse à l'homme

8 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 20 mars 2017

Ukraine 1930. Dans le petit village de Vyriv où habitent Luka, ancien soldat, sa femme, ses deux fils adolescents et sa petite fille, les habitants vivent dans une grande pauvreté , l'isolement du village leur ayant épargné, jusque là, les invasions successives de cette période trouble.
Mais l'armée rouge se rapproche et tous attendent dans la terreur, la confiscation de leurs biens, leur anéantissement.
Alors quand Luka ramène dans le village un homme mourant traînant les corps de deux enfants mutilés, le village bascule dans la folie, sous la hargne du beau-frère Dimitri. "et qu'il ait été tsariste, communiste ou anarchiste ne changeait rien à l'affaire."

La disparition de la fille de Dimitri, Dariya obligera les deux hommes a oublier leur haine réciproque pour partir à sa recherche. Luka, pourtant spécialiste de la chasse à l'homme, se retrouvera confronté à un ravisseur d'une grande perversité.

Ce roman est divisé en parties bien distinctes. L'auteur alterne avec adresse les passages intenses et les moments de soulagement (pas vraiment de détente dans ce contexte politiquement, géographiquement et humainement si hostile).

Si j'ai trouvé un peu long le début, la tension s'est ensuite installée jusqu'aux dernières pages.
Un roman dur mais passionnant, d'une puissance et d'une force saisissantes.
Une belle réussite dans le genre.

Hiver 1930, Vyriv, Ukraine

9 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 13 mars 2017

Je suis impressionné de la manière dont Dan Smith (pas trop ukrainien comme patronyme !) fait vivre devant nous la dureté, d’une part de la nature ukrainienne en plein hiver, et d’autre part les contextes historique et social de cette période (début des années 30) dans des contrées somme toute bien perturbées, à cette époque, déjà.
C’est qu’il faut se couvrir, pour lire « Le village », on y a vite froid avec cette neige, ce froid et la misère qui règne ! Froid et faim, et peur.
Luka, Russe d’origine, en rupture de ban de l’Armée Rouge (après être passé par d’autres couleurs, l’Armée Noire par exemple), s’est installé en Ukraine, dans un village paumé, puisque c’est de là qu’est originaire Natalia, sa femme. Il y vit, de la chasse principalement, depuis longtemps avec Viktor et Petro, leurs deux grands fils, et Lara, leur fille. Pour autant il n’est que toléré, il reste le « Russe ». Et justement, dans ce début des années 30, les Russes progressent vers l’Ouest, à travers l’Ukraine, pour répandre la « bonne parole » et piller ce qu’il y a à piller (c’est-à-dire pas grand chose). Le village de Vyriv s’attend à recevoir d’un jour à l’autre la visite de ces soldats ( ?) mais à l’écart des grandes voies de communication et loin d’un centre urbain, il est encore préservé. Luka n’est jamais vraiment devenu agriculteur, il vit de la chasse et est resté soldat dans l’âme. Il a vécu la guerre et ses traumatismes et ça ne s’oublie pas apparemment !
Aussi, quand il ramène au village un homme mourant, qu’il a sauvé de l’immensité enneigée, avec le traineau que celui-ci tirait et qui transportait les corps mutilés de deux jeunes enfants, la réaction des villageois est bien celle qu’il redoutait ; ils l’accusent d’amener le malheur et d’attirer l’Armée Rouge vers leur village et, considérant que le mourant est responsable de la mort des deux enfants, le lynchent.
Mais la disparition simultanée d’une des jeunes filles du village, manifestement enlevée, fait comprendre à tous que le coupable ne devait pas être l’homme lynché et qu’un tueur d’enfants rôde. Luka va se mettre en chasse avec ses deux fils et la traque du criminel et de sa victime dans une nature totalement emprisonnée par le gel et la neige est bluffante de vérité.
La suite va se compliquer notablement puisque l’Armée Rouge va débouler dans cette traque, arriver à Vyriv … et tout va être sérieusement compliqué. Qu’à cela ne tienne, Dan Smith maîtrise et nous fait vivre l’Ukraine l’hiver dans un contexte de guerre larvée.
Très fort !

Mais qu'allais-je donc faire dans cette galère ?!?

3 étoiles

Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 21 février 2017

Je devrais le savoir, depuis le temps, que les poursuites sur des étendues gelées, ce n'est pas mon truc. J'avais eu du mal avec Enfant 44 (qui se déroule en Russie, en plein période Stalinienne également), j'avais peiné avec Les temps sauvages (en Mongolie), et maintenant, c'est la déroute !
Ce livre, étiqueté "Thriller" sur sa couverture (il faut attendre 150 pages pour que l'histoire commence vraiment) manque de rythme ; excepté quelques passages bien ficelés (comme le premier coup de feu de la "proie"), le déroulement des évènements manque cruellement d'originalité, et l'on devine bien avant qu'ils n'adviennent les évènements relatés par D. Smith. Les personnages sont des stéréotypes. L'auteur marque bien la différence entre Luka, vétéran de différentes armées, tireur d'élite, capable de survivre dans n'importe quelles conditions, et capable de discernement et d'empathie, et le reste des hommes, circonscrits à leurs caractéristiques (fermier et peureux, militaire et buté, etc). Pas non plus de nuances dans le comportement de ses jumeaux de fils : il y a celui qui pense, et est sensible, et celui qui agit, qui fait ce qui doit être fait. Je vais passer vite sur la mise en place interminable de l'intrigue, la première "chasse poursuite" qui s'enlise, les chasseurs qui deviennent proie, l'erreur de jugement dans la cabane qu'on voit gros comme un camion que Luka prend ses rêves pour la réalité, et l'emprisonnement de Luka dans des conditions déplorables (manque d'eau et de nourriture, coups et blessures, froid intense etc...). Le pompon est pour moi obtenu par le duel final (je n'en dis pas plus, pour ne pas trop spoiler !), pas crédible pour 2 roubles ! Quant au dernier chapitre, faudrait voir à pas pousser mamie dans les orties.
Bref, entre l'écriture platouille du livre, les développements convenus et sans fin, le manque de crédibilité du scénario et les super héros à la poursuite du très méchant, je suis bien contente d'être arrivée au bout des 476 pages de cette lecture !!

Très belle découverte

8 étoiles

Critique de LesieG (CANTARON, Inscrite le 20 avril 2005, 58 ans) - 15 février 2017

Ma critique pourrait être celle de "monde imaginaire", elle a exactement le même ressenti que moi sur ce roman je ne vais donc pas recommencer.

Toutefois, je n'aurai pas classé ce livre dans un thriller, même s'il y a enlèvement d'enfant et traque du kidnappeur, ça reste pour moi juste la trame de fond de l'histoire.
(Attention Spoiler : quoiqu'il en soit on ne saura jamais pourquoi cet homme a fait ça, j'enlève donc une étoile- et ce n'est même pas le dénouement de l'histoire.)

Je suis plutôt restée sur la vie de ces gens dans une période très difficile et leurs réactions ou agissements devant des faits extérieurs, et là aussi Monde imaginaire le dit très bien et je le cite : "Une réflexion intense sur le bien et le mal, comment rester humain lorsque toute once d’humanité a déserté votre vie".

Ce livre m'en rappelle un autre qui décrit très bien aussi ce genre de situation, côté thriller exclu c'est le dernier Makine : "L'archipel d'une autre vie".

Un très bon survival dans l’immensité de la steppe ukrainienne

8 étoiles

Critique de Monde imaginaire (Bourg La Reine, Inscrite le 6 octobre 2011, 51 ans) - 29 septembre 2016

Dès les premières pages, j’ai moi aussi été plongée dans ce survival intense, perdue dans l’immensité de la steppe ukrainienne. On est très loin des thrillers classiques, Dan Smith a pris un soin tout particulier à créer une ambiance de malade, avec un contexte politique très fort.

Tout comme son héros Luka, on est constamment sur le qui-vive, dans ce paysage couvert de neige où se cacher relève toujours de l’exploit.

J’ai adoré le personnage de Luka, j’ai aimé sa droiture, son courage. C’est quelqu’un qui tente de rester fidèle à lui-même, quoiqu’il puisse arriver. Cependant malgré son courage, sa traque est souvent remplie de doutes. Ça faisait longtemps que je ne m’étais autant attachée à un personnage masculin. La dernière fois, c’était dans le magnifique livre « Une vie entre 2 océans ».

Une réflexion intense sur le bien et le mal, comment rester humain lorsque toute once d’humanité a déserté votre vie. J’ai aussi particulièrement aimé cette fin ouverte, qui laisse au lecteur une infinité de possibles.

Même les hommes méchants peuvent faire le bien.

5 étoiles

Critique de Homo.Libris (Paris, Inscrit le 17 avril 2011, 58 ans) - 31 janvier 2016

Pour l'histoire, rien à ajouter au résumé de Pythéas qui est excellent.
Pour la forme, la couverture ressemble vaguement à celle de "Enfant 44" de Tom Smith, mais l'écriture de Dan Smith n'a pas le caractère de celle de son homonyme. Même si le style est agréable (malgré une traduction approximative d'Hubert Tézenas*), même si les personnages sont charpentés, l'auteur peine à créer une ambiance. Les descriptions sont un peu mornes, à l'image des plaines d'Ukraine, et le récit, notamment lors de la traque, se perd souvent dans des longueurs plates, sans tension ni atmosphère. L'approche de la cabane au chapitre 19 en est un bon exemple… Peut-être est-ce dû à la traduction ? Quoi qu'il en soit, plus de densité aurait été bienvenue pour un roman qui avait tout pour lui…
Point positif, l'auteur semble bien documenté sur les événements qui ont marqué l'Ukraine dans le début des années 1920. Il est rare que le nom de Makhno apparaisse dans un roman ; il serait dommage que ce révolutionnaire épris de justice, de liberté, et d'égalité, sombre dans l'oubli.

* Quand le traducteur écrit : "Bonjour, comment ça va ?, fit-il"… Quel verbe traduit-il par "faire" : to do ou to make ?!

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