Confidences et solitudes de plus en plus courtes de Thierry Radière
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Entre vacuité et futilité
Il y a quelques jours, dans « Juste envie de souligner », j’ai découvert Thierry Radière poète, aujourd’hui, j’ai fait connaissance avec le nouvelliste à travers les huit nouvelles qui composent le recueil « Confidences et solitudes de plus en courtes ». Ces textes sont effectivement présentés par ordre décroissant, le plus long en premier et le plus court pour finir. Ces nouvelles même si elles racontent des histoires qui se passent dans des milieux différents et si le narrateur change pour chacune d’elles, sont reliées par certains fils rouges. Elles décrivent toutes un certain mal être, de l’inquiétude, de l’incompréhension qui peut évoluer jusqu’à l’angoisse devant la vie qui se déroule inéluctablement pour aboutir fatalement à la mort. Cette trajectoire identique pour tous et incontournable perturbe l’auteur qui comprend mal la raison d’exister. La vie lui semble un espace déconcertant, peuplé d’ennuis, de désagréments, de choses futiles ou incohérentes, étendu entre l’enfance et la mort qui arrive inéluctablement.
Dans ces textes d’une écriture sobre et dépouillée, l’auteur décrit avec une grande sensibilité, ses états d’âmes, ses doutes, ses appréhensions, ses inquiétudes, tous les petites et grandes choses qui perturbent l’écoulement du temps qui lui est accordé. Son espace matériel et temporel semble s’étaler entre l’enfant qu’il a été, ou qu’il est, et la mort qu’il attend pour lui ou pour un autre. L’enfant apparait dans son univers comme un élément stabilisateur, rassurant, mais parfois, au contraire, perturbateur. La mort, celle du narrateur ou celle des personnages, est attendue avec une certaine inquiétude qui peut même amener à la faire venir plus vite.
Pou relier l’enfant et la mort, l’espace d’une vie, il y a les mots qui permettent de mettre une signification sur les choses, les idées, les sensations… mais les mots peuvent eux aussi trahir, s’évader, laisser le narrateur sans voix et l’auteur stérile devant sa feuille.
J’ai retrouvé dans ces textes toute la sensibilité de l’auteur mais aussi une certaine forme de fragilité qu’il cherche à conforter dans le creuset rassurant de sa famille, surtout auprès de ses enfants et dans le doux nid de ses textes, ses meilleurs compagnons.
Les éditions
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Confidences et solitudes de plus en plus courtes [Texte imprimé], nouvelles Thierry Radière
de Radière, Thierry
Jacques Flament éditions / Chrysalides (Telgruc-sur-Mer)
ISBN : 9782363361066 ; 12,00 € ; 01/01/2013 ; 94 p. ; Broché
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Une autre approche
Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 21 octobre 2016
Ici l'auteur s'essaie à l'art de la nouvelle, et là encore, il touche le lecteur au plus profond de lui-même. En filigrane de ces nouvelles, le doute et le questionnement, la solitude et le repli sur soi, tant d'échappatoires à la vie de tous les jours, à des situations inextricables ou inconfortables, un conflit intérieur entre ce que nous sommes et ce que nous aimerions être.
Rien de bien réjouissant dans ces histoires plutôt sombres, une angoisse perpétuelle des protagonistes qui recherchent, au fond, l'essentiel. Certaines futilités nous sautent au visage, comme tant d'évidences jusqu'alors ignorées.
Je sais maintenant que l'impatience est un caprice d'homme trop libre pour imaginer qu'un jour il pourrait ne plus l'être. Désormais la patience me plaît davantage : c'est la meilleure arme contre l'isolement.
Un autre registre intéressant et déroutant, j'ai particulièrement apprécié "L'invitation" et "Les lettres", deux nouvelles qui offrent une grande sensibilité.
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