Le coup de vague de Georges Simenon

Le coup de vague de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Catinus, le 25 octobre 2015 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 281ème position).
Visites : 3 161 

Un roman " rural "

Jean vit dans un village près de La Rochelle avec ses tantes, Hortense et Emilie, qui gèrent un commerce de moules. Le jeune homme s’éprend de Marthe qui attend bien vite un enfant. Comme la jeune femme est de santé précaire, les deux tantes s’arrangent pour la faire avorter. Elle finira par décéder.

Jean étouffe dans cette ambiance où tout est géré, calculé. On s’y hait beaucoup dans ce roman rural.

Extrait :

- Le docteur fumait la pipe du matin au soir, dans son cabinet, dans la chambre des moribonds, au point d’en avoir les dents brunes de tartre, et il répondait quand on lui faisait remarquer : « - C’est pour ne pas sentir qu’ils puent. »

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Les éditions

  • Le coup de vague

    Gallimard
    ISBN : 9782070408238 ; 2,98 € ; 26/05/1999 ; 160 p. ; Poche
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Jean et ses deux chipies.

10 étoiles

Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 18 mars 2020

Vu mon âge et ce bien avant que je sois obligé de me confiner dans mon cinquante-six mètres carré, et en considérant la prodigalité de l’œuvre de Simenon, je commençais à me dire qu’il fallait que j’accélère le nombre de lectures par mois de ses romans, si je voulais arriver à fin ses dictées, avant que…
Il semble que le sort m’y invite… Par un de ces tours de passe-passe dont il est friand. Et donc, je commence ce roman sorti chez Gallimard le 7 février 1939, s’intitulant « Le coup-de-Vague » Et de nouveau un coup-de-cœur, après « Les Pitards » de 1935.
Résumé :
Dans un hameau près de Marsilly (Charente-Maritime, France), la ferme Le Coup-de-Vague est tenue par les sœurs Hortense et Emilie Laclau. Dans les moindres détails, elles ont réglé les questions relatives à l'exploitation des terres et au commerce des moules. Elles décident de tout ; pour leur bien et celui de Jean (vingt-huit ans), un neveu qu'elles ont élevé et dont la naissance est entourée de mystère. Il est le fils naturel de Léon Laclau — le frère d'Hortense et Emilie — qui est mort au Gabon. Sa mère serait une jeune fille de Saintes, morte en couches.

Jean a l'habitude d'être dirigé par ses tantes et accomplit son travail de manière mécanique, sans en demander davantage. Il n'a d'ailleurs guère de soucis puisque tout est pensé pour lui. Un jour cependant, Marthe Sarlat — qui est sa maîtresse à l'insu des sœurs Laclau — lui annonce qu'elle est enceinte. Sans doute par lâcheté, Jean s'en remet à ses tantes qui, une fois mises au courant, prennent l'affaire en main !

Elles conduisent Marthe chez une sage-femme, puis chez un gynécologue. Sans que Jean ni la jeune femme n'aient leur mot à dire, la grossesse de celle-ci est interrompue. Peu de temps après l'avortement, Jean épouse Marthe sous la pression d'Hortense, qui elle-même a été poussée dans ce sens par Justin Sarlat, le père de Marthe et l'ancien maire de la commune.

Bien qu'il soit en permanence sous l'emprise de l'alcool, le père Sarlat n'est pas dupe des manœuvres entreprises par les deux sœurs Laclau. Il faut dire aussi qu'il en sait plus long que Jean lui-même sur sa naissance et qu'Hortense n'aimerait pas qu'il divulgue à tous vents que Jean est né trois ans après que Léon Laclau soit parti au Gabon.

Après leur mariage, Jean et Marthe habitent au Coup-de-Vague. Déjà de santé fragile, la jeune femme peine à se remettre de l'intervention qu'elle a subie et reste longtemps alitée. Non seulement cette union n'a pas contribué à rapprocher les familles Laclau et Sarlat, mais Hortense et Emilie acceptent mal la nouvelle venue sous leur toit.

L'emprise des deux tantes sur le couple devient rapidement insupportable. A mesure que l'étau se resserre, la volonté de Jean s'anéantit et Marthe s'enlise. Un jour, elle explose et crache au visage de son mari la vérité sur sa naissance : c'est Hortense qui, en réalité, est sa mère.

Cette révélation mine définitivement le couple. La besogne routinière de chaque jour occupe l'esprit de Jean, qui s'éloigne toujours plus de sa femme. Encore une fois, ce sont ses tantes qui vont prendre les dispositions qui s'imposent. Elles profitent du fait que la santé de Marthe se détériore de plus en plus pour envoyer Jean à Alger afin de régler une affaire d'exportation de moules. A son retour, les deux sœurs lui racontent que Marthe a dû être opérée et qu'elle est décédée durant son absence.

Pour la première fois de sa vie, Jean affronte la réalité en face et refuse la soumission imposée par ses tantes. Il est pris d'une violente crise de nerfs au cours de laquelle il prend conscience de sa responsabilité. Mais la vie de ferme a ses exigences et le travail doit reprendre…

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