La bouche ouverte de Shmuel-Thierry Meyer

La bouche ouverte de Shmuel-Thierry Meyer

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par TRIEB, le 3 octobre 2015 (BOULOGNE-BILLANCOURT, Inscrit le 18 avril 2012, 72 ans)
La note : 6 étoiles
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UN GUIDE AMOUREUX ,ET GOURMAND !

Le récit de Shmuel T .Meyer s’articule autour de la vie de trois familles et se présente, du point de vue de la dénomination des chapitres et parties du livre, comme une carte d’un menu, très complet et au demeurant appétissant : on y annonce du tapioca, des gratins de cardons, des tartes aux pruneaux, de la salade de rampons, des délices, tous assimilés peu ou prou à des épisodes de la vie , à des joies , des deuils éprouvés lors d’un parcours de vie.

La famille Ferrard, Simone et Antoine Ferrard, parents de l’un des personnages du roman, Robert Millet, son oncle, son épouse Ingrid, ainsi que leurs filles Anne et Caroline, sont des citoyens bien établis, paisibles, des classes moyennes genevoises : côté père, on s’est enrichi durant la dernière guerre dans le négoce alimentaire avec la France, on collectionne la porcelaine, côté mère, les timbres.

Robert Millet a épousé Ingrid, fille d’un pasteur vaudois .Cette dernière est en fait oisive, cherche à s’émanciper des rigueurs du protestantisme calviniste et ne fréquente la paroisse pour se conformer aux conventions sociales.
Amos et Anne ont vécu trente ans ensemble, leurs enfants, Ethan et Sarah se sont établis, l’un aux Etats-Unis, la seconde en Israël .Anne a connu Amos à l’Université de Genève, elle y est tombée amoureuse d’Amos et de l’hébreu biblique dont elle commence l’étude.

Fanny, tante de Caroline, est un personnage haut en couleur, en recherche d’une liberté effective, en lutte contre le conformisme : « Elle n’était pas provocatrice par volonté, elle était tout simplement dénuée du sens des us et coutumes sociales .Sa vie était comme le désordre de sa table et le bordel qui régnait sur le manteau de sa cheminée. (…) Son cercle d’amis, aussi, était un métissage plutôt burlesque de la faune genevoise. »
Ingrid retrouve un livre au marché de La Fusterie, c’est l’histoire d’un kibboutz, celui d’Anne et d’Amos, de Sarah et d’Ethan .Elle déchiffre un courrier écrit en 1959 qui décrit la journée du 20 janvier 1959 du kibboutz de Kfar Avraham .Ce courrier mentionne l’assassinat, par des terroristes arabes, de Joja Steinberg, la voisine d’enfance de Robert et Simone Ferrard .Les personnages de ce récit sont attachants par leurs tentatives de se sauver, par la Bible, par le libertinage, par l’errance d’un pays à un autre . La ville de Genève, ses jardins, sa rade, ses salons de thé, ses trams, est évoquée fréquemment dans ce récit qui tente de définir la signification de la vie : « Un sentiment électrique et multicolore si puissant qui traverse alors ma peau, ma chair, mes viscères, mes os, jusqu’aux nerfs de mes yeux qu’il me force à ouvrir la bouche pour ne pas le laisser tout consumer en moi . »

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