La caverne de José Saramago
( A caverna)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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La fin d'un monde
Cipriano Algor est potier. Il a 64 ans. Il habite avec sa fille, Marta, et son gendre Marçal Gacho, dans un petit village près d’une grande ville qui n’est pas nommée. Dans cette ville, se trouve le Centre, un immense centre commercial qui prend en charge les citoyens ou plutôt les travailleurs-consommateurs. Un jour, le Centre avertit Cipriano que la vaisselle de faïence qu’il produit n’est plus requise, les gens lui préférant la vaisselle en plastique. L’univers de Cipriano et de Marta, qui travaille avec son père, bascule. Marçal, qui exerce le métier de garde pour le Centre, demeure l’unique pourvoyeur de la famille. D’ailleurs, Marçal, ayant obtenu une promotion, se voit offrir et doit accepter un appartement au Centre : contre leur gré, Cipriano et Marta doivent abandonner leur campagne et le suivre dans son appartement du trentième étage. Arrêtons-nous ici pour ne pas dévoiler davantage les ressorts de l’intrigue et son dénouement.
On l’aura deviné, Saramago encore une fois raconte une fable. Encore ici s’affrontent la société dont on ne voit que les forces de l’ordre (subalternes, déshumanisées) et la nature (liberté, autonomie…) Une culture, fondée sur la transmission des traditions et des savoir-faire, sur de riches relations interpersonnelles cède le pas à une société anonyme qui ne connaît que le rendement et le profit. À l’artisan succède l’ouvrier d’usine, sans emprise sur son travail et bientôt sur des grands pans de sa vie. À l’un la créativité et la satisfaction du produit fini, à l’autre l’abrutissement et l’insignifiance du travail.
On pourrait lire autrement cette fable. Le drame de Cipriano, c’est non seulement celui d’un artisan qui voit basculer son monde mais aussi celui d’un vieillard qui, en raison de son âge, se voit reléguer aux oubliettes. Le vieillard et l’artisan ne font qu’un, du moins pour ce qu’il en est de leur drame : ayant perdu l’autonomie que leur procurait le travail, ils sont pris en charge par un système dans lequel ils comptent bien peu.
Bien entendu, tout ce que je viens de relever me plaît énormément. Pourtant, je ne crois pas que ce roman soit complètement réussi. Dans mon résumé du début sont omises quelques intrigues secondaires, entre autres une histoire d’amour entre Cipriano et une veuve. Ici, je dois dire que c’est mal développé et étonnamment naïf. J’ai aussi été déçu par la fin, un peu expédiée et beaucoup trop facile, de ce roman.
J’ai aussi de sérieuses réserves quant au style très particulier de l’auteur. Saramago finit par faire du Saramago et ce n’est pas toujours très bon. Les personnages sont souvent bavards, sentencieux, l’auteur intervient trop souvent dans son récit pour ironiser sur ses personnages ou pour souligner les ressemblances entre le travail d’écrivain et celui du potier-artisan, il pourchasse et s’attarde jusqu’à s’appesantir sur les clichés, il délaisse trop souvent le récit pour s’adonner à la dissertation… Entendons-nous, tous ces procédés émaillent souvent les romans modernes, mais dans La Caverne on y sent parfois le procédé. Que le grand Saramago me pardonne ces impertinences…
Les éditions
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La caverne [Texte imprimé], roman José Saramago trad. du portugais par Geneviève Leibrich
de Saramago, José Leibrich, Geneviève (Traducteur)
Seuil / Points (Paris)
ISBN : 9782020611954 ; 7,70 € ; 05/09/2003 ; 384 p. ; Poche
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Critique de Zaizai (, Inscrit le 26 décembre 2004, 62 ans) - 26 décembre 2004
j'ai souvent eu des difficultés avec l'auteur, beaucoup moins avec ce livre qu'avec les autres
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Besoin d'explication | 2 | LesieG | 30 mai 2015 @ 10:13 |