Ma vie de comique. Du stand-up au Saturday Night Live de Steve Martin
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Qui se souvient de Steve Martin ?
La première fois que j'ai vu Steve Martin dans un rôle au cinéma c'était dans « la petite boutique des horreurs » version Franck Oz dans laquelle il interprétait un dentiste complètement dingue, sosie d'Elvis, prenant son pied à arracher les dents de ses patients. C'était déjà loin d'être alors un débutant. Comme d'autres il m'avait fait rire dans « l'homme aux deux cerveaux » de Carl Reiner, parodie des films « Universal » de monstres des années 30 dans lequel il est un neuro chirurgien inventeur d'une technique révolutionnaire de « dévissage crânien », le docteur Michael Hfuhruhurr, un nom très facile à prononcer selon le personnage, docteur « Afeureure-reur ».
Et surtout dans « Les cadavres ne portent pas de costards » du même réalisateur, et complice, de Steve Martin, hommage au « film noir ». Il y devient un détective privé dans la grande tradition du polar croisant par la magie des effets spéciaux James Cagney ou Cary Grant, Bogart (à qui son personnage reproche d'être débraillé) et Bette Davis, entre autres. Steve Martin est également l'auteur de « LA Story », film pas du tout comique, valant bien la plupart des Woody Allen ronronnant depuis les années 90, à l'exception de « Match Point » ou « Scoop ». Enfin, il y a quelques temps il a pris la succession de Peter Sellers dans le rôle de l'inspecteur Clouseau dans un « remake » de « la Panthère Rose ».
Il avait débuté comme comédien dans les années 60, dans des cabarets minables, et s'était ensuite fait connaître grâce à la télévision. Il intervenait dans le show de Johnny Carson et aussi et surtout il participa aux débuts du « Saturday Night Live » que les « humoristes » français n'ont pas fini de copier ou singer allègrement encore en 2015. Ce sont donc principalement ses débuts, en particulier comme magicien novice, qu'il raconte dans cette autobiographie ne versant jamais dans l'autosatisfaction ou l'absence d'humilité sur son art.
Autre rareté dans ce genre d'ouvrage.
L'intérêt de ce livre est aussi dans la description par Steve Martin de la construction de sa « vis comica ». Il montre que l'art quel qu'il soit consiste certes en un don au départ et beaucoup de travail pour épanouir ce don. Là encore, et particulièrement en France, il est très rare d'entendre ce genre de discours lucide et modeste. Voire même pour des « fils de... », des « héritiers » d'acteurs ou de comédiens, le talent serait génétique, inné, n'ayant pas besoin de s'entretenir ou se cultiver. Je songe aussi à Amélie Nothomb affirmant ne jamais retravailler ses manuscrits qui selon elle n'en auraient aucun besoin étant bons de suite si l'on suit sa logique.
Ses maîtres étaient Elaine May, Mike Nichols et Lenny Bruce, ou Peter Sellers, des spécialistes du dynamitage des conformismes, de la dérision et du loufoque. Il commence dans une voie très politique, dans la droite ligne du mouvement « Peace and Love », influencé par la fille de Dalton Trumbo avec qui il vit au début des années 70.
Il se moque alors principalement de Nixon et de la plupart des politiques, s'essaie déjà un peu à l'absurde et au « nonsense ». Comprenant rapidement que les hommes de pouvoir n'ont pas besoin de lui pour être grotesques et ridicules, il se rase la barbe et remise son « banjo » de troubadour « hippie » au placard. Il revêt un costume, créant un personnage grandiloquent et un peu fou à mi-chemin entre le clown blanc et l'Auguste, un individu apparemment « moyen » rendu fou par la société telle qu'elle est, le tout suggéré sans avoir besoin de chausser de gros sabots didactiques.
Il peut poursuivre son spectacle dehors, dans le local technique de la salle où il se trouve, offrir une glace à ses spectateurs etc...Il ne s'interdit rien, aucune folie.
Il devient un des comiques les plus appréciés d'Amérique. Se remettant alors en question, refusant de s'enfermer dans une routine confortable, il entreprend alors de faire du cinéma en 1979 ce qui donnera « The Jerk » de Carl Reiner, déjà, (« un vrai schnock » en français) l'histoire « tragique » d'un gamin blanc né dans une famille de noirs et gravissant comme il peut l'échelle sociale en exerçant divers métiers débiles dont celui de « compteurs de poteaux blancs ».
Bien entendu, l'humour ne s'expliquant pas, je ne me hasarderai pas à décrypter celui de Steve Martin, il faut voir ses films, ou ses sketchs...
...Vous attendez quoi ?
Les éditions
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Ma vie de comique [Texte imprimé], du stand-up au "Saturday night live" Steve Martin traduit de l'anglais par Julien Marsa
de Martin, Steve Marsa, Julien (Traducteur)
Capricci
ISBN : 9791023900170 ; 17,00 € ; 20/03/2014 ; 192 p. ; Broché
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