Éteignez, il n'y a plus personne de Louise Lacasse

Éteignez, il n'y a plus personne de Louise Lacasse

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Libris québécis, le 7 août 2015 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 6 étoiles
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Une région qui se vide de sa population

« Plus ça change, plus c’est pareil. » La réalité contredit cet apophtegme. La technologie est intrinsèque à ces changements. Elle transforme les mœurs par ses nouveaux modes de communication, voire le paysage qu’elle dévisage avec des éoliennes bruyantes construites par des étrangers à quelque cent mètres des lieux d’habitation. C’est ce que s’apprête à vivre la population du Village-près-du-fleuve, une municipalité à la toponymie messéante, située dans l’aval du Saint-Laurent.

Une Québécoise, enseignant la culture amérindienne à l’université NOWU de New York, s’emmène dans son village natal pendant les vacances estivales afin de liquider la maison ancestrale et de larguer définitivement les haussières l’amarrant à son hameau, perdu sur une falaise, qui domine le fleuve Saint-Laurent. Une eau somnolente que certains fuient pour celle plus tempétueuse de la mer. Salut pour les uns, mort pour les autres, l’héroïne tourne le dos à un destin régi par le large en se nichant à New York et ambitionne même de rayonner à Harvard avec la conférence qu’on lui a commandée justement sur son sujet de prédilection : les Amérindiens des États-Unis.

L’intrigue secondaire porte sur ses travaux, qui lui ont acquis une certaine réputation, mais que le recteur, linguiste comme elle, tente de discréditer par des moyens tordus que lui inspire la jalousie. En somme, l’auteure ne fonde aucun espoir sur son pays d’origine. Ses habitants sont appelés à composer la diaspora de l’ailleurs comme en témoignent les enfants de ses voisins. Tous ont quitté le village pour des cieux plus cléments comme le souligne si bien le titre.

À l’opposé des contes de Fred Pellerin, c’est une histoire morose que celle de Louise Lacasse, mais qui symbolise bien ce qui se vit dans les régions. C’est intéressant, mais l’auteure a distillé son sujet à travers tous les personnages du roman au lieu de se consacrer au profil psychologique de son héroïne, muette sur ses amours à l’exception d’une incartade avec le voisin qu’elle a éconduit aussitôt. Serait-elle une Bovary célibataire, qui s’étiole hors des mégalopoles ?

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