La vie quand elle était à nous de Marian Izaguirre
(La vida cuando era nuestra )
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Vive la liberté !
La vie nous appartient quand nous sommes libres, mais, ici, à Madrid, on était libre avant Franco…
Lola et Matias tiennent une librairie à Madrid. Ils vivotent car ils ont tout perdu, victimes du totalitarisme franquiste.
Il y a aussi Rose, la cinquantaine, qui a eu une vie autant mouvementée qu’anonyme : son père, un lord anglais, l’a écartée. Sa prime jeunesse se passe dans une ferme normande. Plus tard, elle fait des rencontres intéressantes.
Tout au long du roman, il y a une dualité intéressante pour le lecteur. Celui-ci vagabonde dans la jeunesse de Rose ; au chapitre suivant, l’on retrouve Rose dans sa vie d’adulte dans un milieu très aristocratique. Ensuite, l’on retrouve les problèmes de Matias et Lola. Continuellement, le lecteur vagabonde dans le temps et l’espace. C’est merveilleux.
Les éditions
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La vie quand elle était à nous
de Izaguirre, Marian
Albin Michel
ISBN : 9782226319340 ; EUR 22,90 ; 30/09/2015 ; 398 p. ; Reliure inconnue
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In fine ...
Critique de Pique-la-lune (Dijon, Inscrit le 21 janvier 2016, 76 ans) - 27 janvier 2016
Il reste néanmoins un procédé littéraire assez habile et qui réussit à capter l'attention. Il y a, en effet, un livre dans le livre, et c'est la narratrice, auteur et héroïne de ce "livre du dedans", qui, sans se faire reconnaître comme telle, se le fait raconter par les deux autres personnages centraux du "livre-enveloppe" : un couple de libraires nostalgiques du monde ancien où ils brillaient, lui comme éditeur aux idées anarchistes, elle comme jeune traductrice d'avenir.
Il faut une centaine de pages pour que l'histoire se noue sur ce double plan : l'histoire racontée, avec la révélation d'une naissance illégitime mais aristocratique ; l'histoire du couple, avec une double révélation : celle, ambiguë, de la relation du mari avec sa première épouse, jadis abandonnée pour la seconde et aujourd'hui mourante, celle d'une relation ancienne et contrainte de l'épouse avec un suppôt du régime.
En même temps, le lien entre les deux histoires se fait plus mystérieux : la narratrice semble éviter le mari et ne vouloir devenir intime que de la femme, qu'elle soutient d'ailleurs lorsque celle-ci est de nouveau harcelée par celui auquel elle n'avait cédé que pour obtenir la grâce de son époux.
Le cheminement sera ensuite bien lent et empreint d'artifices : le roman est émaillé de lieux communs et d'affirmations naïves, truffé de références historiques ou littéraires, voire touristiques (Ah ! les macarons de Ladurée !), qui semblent surtout assurer une fonction de remplissage, parfois pédante. C'est à ce rythme, quelque peu décousu, qu'il faudra atteindre le dernier quart du roman pour voir l'intrigue connaître plusieurs rebondissements, qui vont rétrospectivement donner sa cohérence au roman. Avec bonheur d'ailleurs, car, grâce à cet émouvant sursaut, l'histoire devient tout à coup captivante et touchante, laissant finalement une impression de ... réussite.
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