Le consul de Salim Bachi
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un juste
En juin 1940, le consul du Portugal à Bordeaux a accordé des dizaines de milliers de visas permettant à des réfugiés, en particulier des juifs, afin qu’ils puissent passer au Portugal, porte de sortie vers les Amériques. Cet homme, Aristides de Sousa Mendes s’est dressé contre son propre gouvernement qui, par peur de représailles, interdisait la délivrance de sauf-conduits aux ennemis du Reich.
L’auteur fait du héros le narrateur de cette croisade contre l’injustice. Il s’adresse à sa jeune maîtresse enceinte de ses œuvres, lui, un être profondément croyant mais qui est emporté par ses passions et ses émotions, soit tout le contraire de ses adversaires et ennemis calculateurs et froids.
Cet homme est mort dans la déchéance avant qu’il ne soit réhabilité comme juste parmi les justes.
Il perd son emploi, ses ressources, ses amis et enfin sa femme qui meurt peu après la fin de la guerre avant qu’à son tour il ne se dissipe et meure dans l’oubli en 1954.
Avant que le cataclysme de la guerre ne le pousse à ces actes héroïques, il avait connu des postes prestigieux en Belgique et il avait servi d’arbitre entre l’Allemagne et l’Angleterre lors d’une crise politique.
Arrivé en Gironde en pleine déroute des Français, le héros comprend assez vite quelle est la condition des peuples qui déferlent vers le sud de l’Europe à la recherche d’une porte de sortie vers la liberté ou en quête de survie.
La beauté du récit tient aussi à cette atmosphère du sud de la France, des hommes et femmes remarquables et de l’écriture recherchée de l’auteur qui envoûte le lecteur, capable comme un photographe de mettre assez de lumière pour mettre en valeur ce qui doit l’être.
Certains diront, encore une histoire qui fait écho aux sombres années quarante, mais face aux périls qui restent encore présents, il n’y aura de cesse de répéter que des héros comme le Consul ne seront jamais assez nombreux pour freiner la rage et la soif de sang des hordes barbares.
Un vrai coup de cœur dans la lignée de deux récents romans, celui de Rufin « Le Collier rouge » ou du « Charlotte » de Foenkinos.
Les éditions
-
Le consul [Texte imprimé], roman Salim Bachi
de Bachi, Salim
Gallimard
ISBN : 9782070147885 ; 15,89 € ; 01/01/2015 ; 192 p. ; Broché -
Le consul [Texte imprimé], roman Salim Bachi
de Bachi, Salim
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070770205 ; EUR 7,20 ; 03/01/2017 ; 208 p. ; Poche
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EXERCICE D’INTROSPECTION RATÉ!
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 5 janvier 2017
Il raconte surtout le mois de juin 1940 lorsque consul du Portugal à Bordeaux, il sauva des milliers de vie en désobéissant délibérément aux ordres du dictateur de son pays, qui avait décrété de ne surtout délivrer aucun visa pour le Portugal aux réfugies apatrides…
Je trouve que le romancier est passé ici complètement à côté de son sujet. Son exercice d’introspection est trop superficiel, très réducteur, comme un simple saupoudrage sur la vie pourtant incroyable d’Aristides De SOUSA MENDES. C’est trop «facile», de prendre le personnage, de préciser de suite qu’il est à la fin de sa vie et qu’avant de mourir il se remémore son existence et la raconte dans sa tête à sa deuxième épouse. Trop facile d’imaginer des pans entiers de la vie du diplomate Portugais, et de laisser « galoper » son imagination, alors qu’aucun témoignage n’est disponible pour corroborer ses écrits.
Heureusement, le livre se lit en quelques heures! Car, non seulement les (trop) nombreux allers-retours dans le temps perdent complètement le lecteur dans l’histoire, mais surtout le style trop saccadé et trop répétitif vient vite à bout de l’envie de lire. L’auteur n’hésitant carrément pas à reprendre des passages entiers, mot à mot, plusieurs fois dans le livre ! On lit donc un paragraphe, et cent pages plus loin on le retrouve encore une fois, exactement pareil et dans le même contexte de l’histoire… A ne plus rien y comprendre!
Mais le pire, ce qui m’a fait « bondir » le plus, sont les erreurs historiques et autres omissions (volontaires ?), contenues dans le livre. P. ex. pourquoi citer le couple de luxembourgeois Paul MINY et son épouse, mais oublier de parler de la Grande-Duchesse CHARLOTTE DE LUXEMBOURG (1896-1985) ? Poursuivie par les nazis, Aristides De SOUSA MENDES lui sauva la vie en lui délivrant un visa pour le Portugal, d’où elle s’exila ensuite pour Londres. Pourquoi dire qu’Aristides De SOUSA MENDES rencontra le rabbin Jacob KRUGER par hasard dans les rues de Bordeaux, et "broder" toute une histoire plus ou moins fantaisiste autour de cette sois-disant rencontre... Alors que le consul portugais le connaissait depuis son passage comme consul à Anvers (Belgique)? Pourquoi ne dire nulle part qu’Aristides De SOUSA MENDES a reçu le titre de « Juste parmi les nations » décerné par le Mémorial de Yad VASHEM en 1967 (il est d'ailleurs le seul Juste de nationalité Portugaise)…
Si l’on veut écrire une biographie, même romancée, le minimum que j’attends de l’auteur est de se tenir à la réalité historique…
J’ai fini le livre pas convaincu du tout par l’écriture et le style et très déçu par le traitement de l’histoire fait par l’auteur. Donc, sur exactement le même sujet et la même histoire, je conseille la biographie de M. Éric LEBRETON (livre déjà critiqué sur CL), que M. Salim BACHI aurait mieux fait de lire avant d’écrire son livre, ce qui lui aurait peut-être évité d’écrire un certain nombre d’erreurs dans son livre!
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