Le violon pisse sur son powète de Éric Dejaeger

Le violon pisse sur son powète de Éric Dejaeger

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 28 juin 2015 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans)
La note : 8 étoiles
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Pisseur de vers

Eric Dejaeger grand passionné du surréalisme essaie de faire revivre cette école littéraire à travers une œuvre multiforme : de l’aphorisme au polar en passant par le roman, la poésie et d’autres genres littéraires encore. Il dédie ce petit recueil d‘aphorismes à Pierre Autin-Grenier, auteur que je ne connais pas suffisamment pour en parler, je fais donc confiance à Wikipédia : « Pierre Autin-Grenier est devenu, au fil de son œuvre, un adepte reconnu de la forme brève au rythme et à l’écriture travaillé, il s’est construit de livre en livre une voix bien à lui où la révolte reste intacte. Même si on rit franchement à la lecture de ses livres, la rage de vivre dans un monde où la fraternité n’a plus beaucoup de sens pointe souvent derrière l’autodérision, la joyeuse gouaille et les phrases cinglantes avec lesquelles il aborde le quotidien le plus banal ». Une description qui conviendrait bien pour évoquer l’œuvre d’Eric, du moins ce que j’en ai lu à ce jour.

Dans ce présent recueil d’aphorismes, il ironise, stigmatisant tous ceux qui se prétendent poètes et ne sont capables que d’écrire de la powésie :

« Ecrire de la powésie parce que l’on se proclame powète est profondément ridicule. »

Le poète doit rester un être maudit, incompris, qui ne connaitra la gloire que quand il vivra dans l’autre monde, ou un autre, mais à coup sûr ailleurs.

« Le powète rêve d’être maudit, mais pas de son vivant. »

Le powète croit qu’en étant incompris, il est un vrai poète.

« Le powète continue à écrire pour se convaincre qu’il restera incompris. »

Le powète rêve d’édition, de lecteurs, d’admiration, de reconnaissance et de succès.

« Le powète rêve d’édition. De Gallimard en particulier. »
A coup d’aphorismes tous plus aiguisés les uns que les autres, Eric Dejaeger dénonce les faux poètes, les powètes, les pauvres hères des lettres, qui posent, se pavanent, publient et croient avoir du talent, mais la vraie poésie est un art de forçat, elle demande talent et travail et surtout humilité.

« La POESIE est un morceau de charbon qu’aucun diamantaire ne pourra jamais façonner. »

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